Chapitre 25.2

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- Vous posez trop de questions. Gronda une voix à son oreille.

Son agresseur la maintenait fermement contre lui et accentua la pression du couteau sur son cou. Chelsea cessa de respirer et ne songea pas non plus à se débattre. Du peu qu'elle pouvait en juger, l'homme était massif et n'aurait aucune peine à la casser en deux à la seule force de ses bras si l'envie lui prenait.

Un autre homme entra dans son champ de vision, moins massif que son acolyte mais sûrement pas moins dangereux. Il l'observait avec hostilité et attention, comme un chat qui allait se jeter sur une souris prise au piège.

- Pourquoi vous vous intéressez à nous ? Demanda-t-il d'une voix sèche.

Il s'exprimait avec un fort accent irlandais.

Chelsea émit un gémissement, étouffé sous la main massive plaquée sur sa bouche. L'homme se tourna vers son acolyte :

- Laisse-la parler.

Celui qui la ceinturait gronda :

- Tu hurles, je te transperce. Cracha-t-il, menaçant.

Il retira sa main mais la maintint toujours fermement, la lame froide de son couteau plaquée contre sa gorge. Chelsea déglutit, terrifiée.

- Qui êtes-vous ? Balbutia-t-elle.

- Ça fait une heure que tu parles de nous et tu demandes qui on est ? S'exclama l'homme en levant les yeux au ciel, exaspéré. Tu es idiote ou quoi ?

- Je...je crois que tout ceci n'est qu'un malentendu...Tenta-t-elle.

- Ah oui ? Grogna l'homme en pressant d'avantage le couteau contre sa gorge. Fouille son sac !

Le deuxième homme arracha le sac de Chelsea et vida son contenu sur le sol. Il attrapa le dessin du bâtiment et le brandit sous les yeux de la jeune fille.

- Et ça, c'est quoi ? Gronda-t-il, furieux. Tu vas continuer à prétendre que ce n'est qu'un malentendu ?

- On n'a qu'à l'amener au patron. Ricana l'autre. Puisqu'elle souhaite tant nous rencontrer !

- Bonne idée. Approuva l'autre avec un sourire mauvais. Le patron sait comment traiter les fouineurs qui posent trop de questions !

Chelsea cru s'évanouir. Dans quel pétrin s'était-elle fourrée ?

Le mastodonte la relâcha mais lui agrippa férocement le bras et l'entraîna à sa suite, suivi de près par son ami. Ils marchaient d'un pas si rapide qu'elle peinait à les suivre et manqua à plusieurs reprises de trébucher. Elle songea à appeler à l'aide mais le mastodonte n'avait pas quitté son couteau et pressait toujours la lame contre ses côtes. Si elle criait, elle se ferait transpercer. De plus, les habitants du quartier les laissaient passer en détournant le regard ou en baissant la tête. Elle ne savait pas dans quel monde elle avait atterrit, mais de toute évidence, les deux hommes inspiraient la crainte.

En moins de quelques minutes, ils parvinrent devant le fameux bâtiment qu'elle cherchait depuis plus d'une heure. C'était exactement le même que sur le dessin. April avait vraiment un don. Mais elle n'avait pas l'occasion de s'extasier sur les talents d'artiste de sa sœur, elle était dans une situation bien trop critique pour cela.

Les deux hommes poussèrent les portes du bâtiment et Chelsea fut entraînée à travers un hall d'entrée puis dans une pièce qui ressemblait à un bistrot. Des tables étaient dispersées un peu partout et un bar se situait au fond de la pièce, derrière lequel s'affairait un serveur. Il y avait beaucoup de monde ; des hommes qui buvaient, fumaient, discutaient, jouaient aux cartes ou riaient. Elle se rendit bien vite compte qu'elle était la seule femme de l'assemblée et cela la rendit très mal à l'aise.

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