Chapitre 40

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Damian émit un sifflement :

- C'est étonnant que de vous voir ici, ma chère. Commenta-t-il.

Chelsea tiqua en l'entendant l'appeler de la sorte mais elle se retint de se retourner.

- J'aurais préféré en dire autant de vous, Damian. Répliqua-t-elle froidement. Malheureusement, j'étais persuadée que vous viendriez, même si cela me brise le cœur.

- Je vous prie de croire que je le regrette. J'aurais préféré que vous ne soyez pas mêlée à toute cette histoire.

- Comment se fait-il que l'on ne vous pas entendu monter les escaliers ?

- Parce que j'ai emprunté les escaliers des domestiques, au bout du couloir. Ils ont l'avantage d'être en pierre. Et James a été bien stupide de ne pas les avoir utilisés. Ajouta-t-il d'un ton venimeux.

Ce dernier rentra la tête dans les épaules, comme un enfant prit en faute par son père.

- J'ai bien fait de venir pour m'assurer que James fasse bien son travail. Reprit-il. J'ai entendu vos voix depuis le hall d'entrée et je suis passé par les escaliers des domestiques pour vous surprendre, ce qui est plutôt une réussite. Mais passons aux choses sérieuses ! Ajouta-t-il d'une voix légèrement impatiente. Je n'ai pas l'intention de rester dans cet endroit plus longtemps que nécessaire : où est la fameuse preuve qui pourrait innocenter Rex Rosay ?

Chelsea faillit sourire. « Faillit » seulement. Comment réagira Damian lorsqu'ils lui avoueront qu'il n'y avait aucune preuve à trouver dans cette maison ?

- Il n'y a pas de preuve. Répondit-elle dans un murmure. C'était simplement une ruse pour vous pousser à commettre une erreur.

Damian ne réagit pas tout de suite.

- Vraiment ? S'étonna-t-il après quelques secondes de silence. C'est bien trouvé, je le reconnais. Et je suis bêtement tombé dedans, c'est ça ? Très ingénieux. Et très ennuyeux...

Il poussa un soupir :

- C'est bien dommage, j'aurais préféré tuer personne d'autre.

- Monsieur Damian ! Intervint craintivement James. Peut-être n'est-il pas nécessaire d'en arriver à de telles extrémités ? Nous pourrions...Tout simplement les ligoter ? Proposa-t-il, hésitant.

Damian émit une exclamation dédaigneuse :

- Mais bien sûr ! Rétorqua-t-il, sarcastique. On va se quitter avec une poignée de main et tout le monde rentre chez soi et fait comme si rien ne s'était passé ? Hors de question ! Nous sommes allés beaucoup trop loin dans cette histoire, James. On ne peut plus reculer, à présent.

James tressaillit, comme s'il l'avait giflé. Il recula, effrayé par le comportement meurtrier de son jeune maître.

- Puis-je au moins vous poser quelques questions avant que vous nous tuiez ? Demanda Chelsea dans un souffle.

- Vous voulez savoir ce qui est arrivé à votre chère petite sœur ? Répliqua Damian d'un ton plus doux, bien qu'il n'ait pas lâché la pression du canon du Mauser contre sa nuque. Je pense que je peux effectivement vous faire cette faveur, ma chère. De toute manière, mon secret ne sera jamais divulgué.

- Depuis quand étiez-vous l'amant d'April ? Reprit-elle en fermant les yeux, redoutant la réponse.

- Quelques mois. Répondit-il. Je l'ai rencontré dans une fête lors d'un voyage d'affaire. Je vous avoue honteusement que j'ai cédé à la tentation. Votre sœur avait un charme irrésistible ! Différent du vôtre, mais un charme quand même.

Deux SoeursOù les histoires vivent. Découvrez maintenant