Chapitre 35

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Par "un moment", l'inspecteur parlait en fait de trois heures. Trois longues heures durant lesquelles ils durent prendre leur mal en patience. Mais ils avaient de quoi s'occuper un peu : en plus des gants, les deux agents avaient rapportés une pile de paperasse qu'ils feuilletaient avec attention.

- Ses affaires sont effectivement au plus mal. Déclara l'inspecteur Daniels. Il y a plus de sorties d'argent que d'entrées. Rosay est au bord de la faillite. Même s'il a pu redresser la barre lorsque votre sœur travaillait pour lui. Chacun de ses films a été un succès et lui a rapporté de belles sommes !

- Vous allez vous en servir pour le faire avouer ?

- C'est un maigre indice mais je vais y parvenir. Dit-il, confiant. Mais j'espère que la balistique aura des résultats à me fournir. Ces gants, c'est une excellente preuve. Si on m'affirme qu'il a des résidus de poudre dessus, alors Rosay est coincé.

- Et dans le cas inverse ? Chuchota-t-elle, inquiète.

Il poussa un long soupir :

- Dans le cas contraire, un simple livre de compte ne sera pas suffisent pour l'accuser de meurtre.

Une demi-heure plus tard, un agent que Chelsea n'avait encore jamais vu toqua à la porte du bureau de l'inspecteur et entra. Il avait entre ses mains la paire de gants, toujours enveloppée du tissu.

- Monsieur, on a vos résultats ! S'exclama-t-il.

A sa mine triomphante, il était facile de deviner le résultat qu'il avait obtenu. Mais l'inspecteur demanda quand même :

- Il y a des résidus de poudre ?

- Oui, monsieur.

- Bien joué, Terry ! Le félicita-t-il. Excellent travail !

- Félicitation à vous, monsieur. Répliqua-t-il. Vous avez votre tueur.

Chelsea, qui n'avait rien manqué de cet échange, s'assit sur une chaise et ferma les yeux. Un étrange sentiment de soulagement l'envahit. Ils avaient résolus cette affaire. C'était Rex Rosay qui avait tué April. C'était lui l'assassin. Et elle n'y aurait pas cru sans cette preuve accablante.

- Vous vous sentez bien ? Demanda l'inspecteur.

Elle rouvrit les yeux. Il la regardait avec attention, le visage un peu inquiet. Elle se força à sourire.

- Je vais bien, inspecteur. Répondit-elle. Il ne me reste plus qu'à savoir pourquoi il l'a tué et je pourrai enfin faire le deuil de ma sœur.

- Ça, nous le saurons rapidement. Il est temps de faire passer Rosay aux aveux.

Munis de leurs preuves, ils descendirent vers la salle d'interrogatoire. Chelsea resta dans le couloir, observant par la vitre le visage fermé du producteur assis sur la même chaise que Victor le matin même. L'agent était toujours présent, toute son attention rivée sur lui.

L'inspecteur fit un sourire confiant à Chelsea et entra dans la pièce en refermant la porte derrière lui. La jeune femme s'approcha de la vitre, les yeux fixés sur le visage du suspect principal, celui qui avait probablement commis le meurtre de sa sœur, attentive à ce qui allait se dire dans la salle d'interrogatoire.

L'inspecteur observa Rex Rosay quelques instants avant de s'assoir en face de lui.

- Monsieur Rosay. Salua-t-il poliment.

- Je peux savoir pourquoi je suis ici ? Demanda Rex, furieux. De quel crime suis-je accusé pour être traité de la sorte ?

- Vous êtes accusé de meurtre, monsieur Rosay. Répondit-il calmement.

Deux SoeursOù les histoires vivent. Découvrez maintenant