Anaya - Le poids des traditions.

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La salle de bain est mon dernier recours, je m'engouffre dans celle-ci ferme la porte à clef et la bloque avec une commode, très vite, j'entends ses pas se rapprocher de moi, et en quelques minutes seulement, la porte s'écrase et la commode tombe au sol. Sidy entre dans la pièce, m'attrape par les cheveux et me plaque au sol, je tombe en tentant de me rattraper au lavabo, il décroche mes doigts de celui-ci et m'étrangle, l'air me manque, je n'arrive plus à respirer, et si il continue, il sera trop tard, je tâte le sol, en espérant trouver quelque chose.

Et lorsque je sens la lame me fendre la peau, je la serre dans mes mains, comme si ma vie en dépendait, puis, je la place sur sa joue et trace une ligne avec celle-ci, il crie de douleur et tombe au sol, la salle de bain est recouvert de son sang, je rampe difficilement jusqu'à la sortie.

Me relève et tente de fuir, il m'attrape par les jambes, manquant de me faire tomber à nouveau, j'attrape la bouteil de bière posé sur le sol et lui éclate sur le crâne, avant de me réveiller en sursaut, en ouvrant les yeux, je découvres Sidy assis sur le côté du lit, entrain de me fixer.

Je prend peur et détourne le regard, je tente de me lever et de me déplacer, mais ma jambe me fait encore souffrir, par chance, je parviens à quitter le canapé et à rejoindre la chambre sous ses yeux, le voir me fixer ainsi me donne la chair de poule.

- Anaya ?

- Oui ?

- Tu penses que je suis normal ?

Une question piège ? Ou peut-être qu'il essaye de se remettre en question, depuis mon retour de l'hôpital, c'est la deuxième fois qu'il me pose ce genre de question, la première fois, craignant sa réaction, je n'ai pas su répondre, mais cette fois-ci, je ne peux pas me défiler. Mais, je ne sais même pas quoi lui dire. Est-il normal ? Je ne penses pas, mais comment essayer de lui faire comprendre que son comportement effraye les gens autour de lui, à un point ou sa propre famille l'évite.

Je suis encore toute retournée par le cauchemar que je viens de faire, ou plutôt par le fait d'avoir revécu cette-nuit, et lui, il trouve le moyen de venir m'embêter avec ses questions dont il n'écoutera même pas la réponse et quoi que je lui dise, demain, il sera encore et toujours le Sidy méchant que j'ai connu.

- Je ne dirais pas que tu n'es pas normal. Je penses que tu as besoins d'aide.

- Tu penses que je suis fou ?

- [...]

- Je ne suis pas fou, parfois j'ai conscience de ce que je fais, et d'autres fois. Ma famille pensait que j'était posséder.

- Et ensuite ?

- Nous avons vu beaucoup d'imam, qui on certifié que non. Je suis mauvais de nature.

- Personne ne naît mauvais, il y à une explication à ton comportement.

- J'aimerais être normale, j'aimerais être comme les autres, mais je ne peux pas, j'ai pas choisis d'être comme ça.

[...]

Comme chaque lundi, depuis un mois, je me retrouve obliger, d'aller faire la queue dans une association, qui distribue des collations pour les personnes en difficulté. Je me sens tellement humiliée lorsque je me retrouve là-bas que je n'ose même pas retirer ma capuche de peur qu'on me reconnaisse.