Anaya - Le poids des traditions.

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La maison semble si vide maintenant, elle l'était déjà avant, seule le salon, la cuisine ainsi que quelques chambres étaient aménagés, le reste, était toujours en travaux, c'est une grande demeure, encore plus grande lorsqu'on est à l'intérieur, ma valise posé sur le lit, le peu d'affaire que j'avais se retrouve très vite dans celle-ci.

Je m'habille tout de même avant de sortir, j'opte pour un pantalon, des basket et un pull, je me coiffe et quitte la pièce, dans le salon, Rahim est posté devant la baie vitré, les yeux rivés vers l'extérieur, une cigarette à la main, il ne semble pas accorder d'importance à ma présence, ou alors, peut-être qu'il n'a pas encore remarquée que je suis là, il à l'air ailleurs. Je tousse légèrement, il se retourne et écrase sa cigarette dans un cendrier posé sur la table du salon.

« - C'est toi qui t'es occupé du jardin ?

- Oui, je m'ennuyais un peu alors...

- Tu n'avais pas à le faire. Je pensais être clair avec toi, tu devais limitée les apparitions.

- C'est juste que je ne savais pas quoi faire...Tu m'as interdis de quitter le domaine, pas de sortir prendre l'air.

- Moussa aurait pu t'apporter des livres et des DVD si tu lui avais demandé.

- [...]

- Partons, on va être en retard. «

Pourquoi est-il en colère ? Je n'ai rien fait de mal, au contraire, j'espérais secrètement qu'il serait heureux en voyant l'état du jardin qui à considérablement changé en quelques jours, mais il affichait toujours sa tête des mauvais jours, il est rarement de bonne humeur, ou alors il l'est, mais pas avec moi. Il attrape la veste de son costume prend ma valise et se dirige vers la sortie, un SUV nous attends au pied de l'escalier, le moteur tourne déjà. Rahim place ma valise dans le coffre et m'invite à entrer.

Un chauffeur est au volant, Rahim monte derrière et s'installe à mes côtés, un silence religieux règne dans l'habitacle, le chauffeur allume la radio, lui aussi doit être mal à l'aise, mais pas autant que moi, Rahim passe son temps sur son téléphone, je ne sais toujours pas ou nous allons, mais en regardant les panneaux d'indications, je vois qu'il y à un aérodrome privée à quelques minutes. Nous prenons l'avion.

Lorsque la voiture s'arrête au pied d'un énorme jet privée, nous allons donc prendre l'avion, mais pour aller où ? Comment Rahim a t'il pu avoir mon passeport ? Il connaît ma vie jusqu'au petit village au fin fond du Mali ou j'ai grandis, avoir un passeport ne doit pas être difficile.

Je descend de l'avion, deux hôtesse ainsi qu'un pilote nous attendent devant les marches, j'ai encore du mal à croire que nous prenons l'avions tous les deux, une des hôtesses prend ma valise pendant que l'autre me guide jusqu'à l'intérieur, Rahim lui est dans la cabine du pilote, je n'aurais jamais cru pouvoir monter dans un truc pareille un jour, c'est presque irréel tellement c'est beau, on se croirait dans un film.

[...]

J'attache ma ceinture sous les recommandations de l'hôtesse de l'air, l'avion va décoller dans quelques minutes et je ne sais toujours pas où nous allons, Rahim arrive enfin, il s'installe juste en face de moi, j'ai envie de lui demander où nous allons, mais après la scène de tout à l'heure je crains sa réaction.

Il est tellement imprévisible, il change d'humeur à une vitesse c'est incroyable, je me demande même si j'ai la même personne en face de moi, ce changement de personnalité trop soudain en devient presque effrayant.