Anaya - Le poids des traditions.

43

43

Il est vingt et une heures, Badr ne va pas tarder à arriver, grâce à la complicité d'Hilal qui enfreint le règlement intérieur de l'établissement il arrive à se faufiler à l'intérieur du domaine et à me rejoindre dans ma chambre tous les soirs. Je lui montre mes tableaux, la peinture est devenue le seule moyen que j'ai trouvé pour faire face à mon addiction. Lorsque le psychiatre m'a donné une toile et de la peinture j'ai trouvé son idée complètement débile, mais tout s'est avérée être une véritable cure pour moi.

Je me lave les mains et arrange ma tenue avant de trouver une place au tableau sur lequel je travaille depuis deux semaines, en réalité ce n'est pas encore terminé, mais Badr dit que mes toiles peuvent se vendre dans des galeries ou dans une vente aux enchères, je ne pense pas avoir autant de talent qu'il le prétend mais il connait un type, italien je crois qui tient une galerie d'art à New-York. Rahim lui aurait déjà acheté des tableaux pour son appartement là-bas.

Grâce à ma fenêtre grande ouverte, Badr peut pénétrer sans problème dans ma chambre, comme toujours je suis très heureuse de le voir, c'est un réel soutient pour moi, il m'écoute, me conseille sans jamais me juger. Je ne sais pas ce qu'il fait maintenant qu'il ne travail plus pour Rahim, mais il trouve toujours du temps pour moi. Je pense même que ses visites sont motivés par la présence d'Hilal, j'ai bien vu comment il l'a regarde. C'est une affaire à suivre.

« - Je vais appeler le mec dont je t'ai parlé.

- Non, je vais me ridiculiser.

- Je t'assure que c'est vraiment bien ce que tu fais.

- Badr, tu ne connais rien au marché de l'art.

- Toi non plus, crois-moi il va aimer. «

Soudain Hilal débarque dans ma chambre complètement essouffler je crois qu'elle vient de traverser tout le domaine en courant.

« - Qu'est-ce que tu as ?

- Il est là !

- Qui ?

- Notre problème.

- Rahim ?

- Oui.

- Mais, qu'est-ce qu'il fait ici ?

- Il est venu avec sa sœur et il veut t'emmener dîner, Badr tu dois partir.

- Non, je ne fuis devant personne moi, dit-il fièrement.

- Badr pars, il va pas aimer te voir ici.

- Je m'en fous.

Il s'allonge sur le canapé une packet de kinder dans les mains je soupire de frustration, depuis qu'il m'a avoué être jaloux Rahim n'a pas voulu discuter il s'était enfermé dans sa chambre et comme convenue le matin même malgré mes supplications de ne pas le faire, il m'a amené à la clinique et est reparti sans rien dire, son comportement m'a blessé alors j'ai refusé ses appels, il m'avait dit que Inaya tenait vraiment à me voir mais je ne pensais pas qu'il allait l'amener ici.

« - Bard, sors Anaya va avoir de vrai problème et moi aussi. Sois adulte pour une fois dans ta vie dit Hilal.

- Ok, je pars. «

Au moment où il quitte la chambre, Rahim entre fixant la fenêtre ou le rideau ne cessait de voler à cause du vent. Hilal quitte la pièce, toujours avec ce sourire étrange qu'elle à lorsqu'elle nous voit tous les deux. Je l'ignore et me dirige vers mon tableau bien décidée à le terminer.