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La lune est placée haut dans le ciel, allongée sur le dos, je me retourne doucement sur le côté afin de pouvoir lui faire face, mon mari dort depuis deux heures environ et je n'arrive pas à trouver le sommeil. J'ai fêté mon vingt cinquième anniversaire, une année de plus sur terre, un pas de plus vers la mort, et pourtant de par mon vécu j'ai l'impression d'être beaucoup plus vieille.
Doucement, j'ai quitté le lit sans oublier de le regarder une dernière fois, il est la meilleure chose qui me soit jamais arriver, et je me demande toujours ce que je serais devenu si je ne l'avais pas rencontré, peut-être que je serais toujours enchaînée, peut-être même que je serai morte qui sais ? Je me suis rendu dans le salon, il n'y avait rien d'intéressant à la télé, alors je suis allée sur l'ordinateur, afin de continuer à regarder les épisodes de la série que j'ai commencé il y a peu de temps, mais soudain, sans savoir pourquoi j'ai ressenti ce besoin d'écrire.
J'ai ressenti le besoin de tout déposer sur papier, afin de ne pas oublier, mais surtout afin de partager mon histoire, car je sais aujourd'hui que je ne suis pas la seule victime de la barbarie des hommes, des millions de femmes ont été dans la même situation que moi, certaines le sont encore, d'autres étaient bien plus jeunes que moi lorsqu'elles ont été victime de mariage forcée.
Mais, je sais très bien que je ne publierai pas ce livre, c'est un moyen d'extérioriser tout ce que je garde en moi depuis quatre ans. Je me rappelle de Salif, la cause de tout cette histoire, puis de ma mère avec qui j'ai repris contact depuis peu, un matin, je me suis levé avec un appel manqué venant du Mali. Lorsque j'ai entendu sa voix, j'ai failli tomber par terre.
Ça m'a pris beaucoup de temps pour lui pardonner, j'ai dû faire preuve de beaucoup de patience pour que nous puissions avoir une relation mère-fille. Aujourd'hui encore, c'est un peu compliquer, elle est revenu vivre en France, elle vit dans son appartement que Rahim lui à trouver pas très loin de chez nous. On se voit plusieurs fois par semaine, et on s'appelle pratiquement tous les jours. Les choses évoluent plutôt bien.
Autant vous dire que quand je lui ai présenter j'ai bien cru qu'elle allait faire un malaise en voyant qu'il n'était pas noir, finalement, elle n'a rien dit, elle à appris à le connaître, et aujourd'hui tout va pour le mieux.
Je ne lui ai pas parler de Sidy, elle à dit qu'elle m'a envoyé des lettres et qu'elle à essayer de m'appeler, elle m'a montré les reçu des lettres, les mais celui-ci, lui disait toujours que je ne voulais plus la voir et que je le détestais, j'ai tellement la haine contre lui, même après sa mort, je n'arrive pas à lui accorder le patron. Lorsqu'elle à appris la mort de Sidy par le biais de sa famille, elle à voulu m'appeler, mais elle avait peur de ma réaction.
« - Qu'est-ce que tu fais debout ? »
Je me retourne, Rahim était adossé contre la porte du salon, les yeux à moitiés fermés, j'éteint l'ordinateur, je ne suis pas encore prête à lui montrer ce que j'ai écrit, peut-être qu'un jour je le ferais, mais il y à encore beaucoup de point sur lesquels je dois faire la lumière de mon côté.
« - Rien, je n'arrive pas à dormir.
- Anaya ?
- Oui ?
- Tu as des problèmes de sommeil ?
- Non, c'est juste que...
- Dit-moi.
- Je ne sais pas Rahim, j'ai trop de problème en tête.
- Tu veux en parler ?
- [...]
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Anaya - Le poids des traditions.
DragosteÀ seulement dix neuf ans, Anaya est contrainte d'épouser Sidy. Afin de faire taire les rumeurs et laver l'honneur de sa famille elle affronte le poids des traditions. Très vite, elle découvre le vrai visage de son mari, un pervers, narcissique cruel...