Anaya - Le poids des traditions.

53

Mon couple préféré en multimédia 😍

53

Je sors de la voiture de Badr et marche jusqu'à mon immeuble, je passe mon badge et m'apprête à entrer lorsque j'entends quelqu'un m'appeler, je lève la tête et aperçois Ismaïl complètement mouillé à cause de la pluie.

« Ismaïl ? Qu'est-ce que tu fais ici ?

- Désolé de te déranger, je passais et je t'es vu. Tu vas bien ?

- Oui, et toi ?

- Ne dis pas ça, je vois bien que tu ne vas pas bien Anaya. »

Sans même savoir pourquoi, j'avais envie de lui parler, Ismaïl m'inspire confiance, je sais que Rahim m'a dit un million de fois de ne faire confiance à personne, mais j'ai envie de suivre mon instinct, pour une fois et ne pas vivre selon les directives de quelqu'un d'autre, et si finalement, je m'aperçois que Rahim avait raison et bien, j'apprendrais de mon erreur, c'est la vie, on tombe, on se blesse, mais on doit toujours se relever.

»-Tu veux qu'on aille quelque part ?

- On peut aller chez moi.

- D'accord, je te suis. »

Heureusement, j'ai allumé un peu le chauffage avant de partir, ça peut être dangereux, mais je suis gelée et la pluie n'arrange rien, Ismaïl retire ses chaussures ainsi que son manteau, je lui apporte une serviette afin qu'il puisse se sécher et, je lui prépare une boisson chaude.

« Tu n'es pas obligé de tout me raconter Anaya, mais quand je t'ai vu, j'ai su que tu as eu une vie difficile »

J'ai eu envie de parler, pour la première fois, je ressentais le besoin de me confier, c'était même plus qu'un besoin, si je continue à tout garder pour moi, je risque d'exploser à tout moment, alors j'ai commencé à lui parler, bien sûr, j'ai omis certains détail, notamment par rapport à Rahim, j'ai un peu mentit sur la nature de notre rencontre, je lui ai dit que j'étais marié à un homme mauvais que j'ai rencontré un autre homme dont je suis tomber amoureuse et que tout les deux sont morts.

On aurait pu se croire dans un film, j'ai menti sur Rahim, car je sais qu'il y a très peu de chances que lui et Rahim se croisent un jour, il m'a écouté sans faire de commentaire, il se contentait juste de me laisser parler, j'avais besoin de vider mon sac, il y a bien trop longtemps que je ne me suis pas confier à quelqu'un.

Je n'ai jamais eu de véritables amies, je n'ai jamais pu parler sans être jugé, et c'est vrai que parfois, se confier à un homme, c'est toujours mieux que se confier à une femme, ils n'ont pas la même vision des choses.

« - Tu es très courageuses.

- J'essaye.

- Cet homme dont tu m'as parlé, tu l'aimes toujours ? Je veux dire, malgré le fait qu'il soit mort.

- On avait une relation spéciale, il ne m'a jamais dit qu'il m'aimait, mais il a toujours été un peu protecteur, peut-être que c'est moi qui est confondu les choses. Mais, oui, je pense que je l'aime toujours.

- Tu sais, nous les hommes, nous n'aimons pas nous compliquer la vie. Je pense qu'il n'aurait pas pris autant soin de toi s'il ne ressentait rien pour toi.

- Peut-être que tu as raison.

- Avec le temps, tu verras que j'ai souvent raison, dit-il en riant.

- Tu es plutôt sûr de toi.