40Les couloirs de la clinique du docteur Schuman sont interminables, j'ai beau courir en espérant pouvoir m'enfuir à chaque fois j'ai l'impression que le chemin s'allonge. J'ai encore du mal à me repérer ici mais après quelques temps je trouve enfin une porte qui donne sur le magnifique et vaste jardin. Berne est une ville magnifique avec un charme que seule la Suisse possède.
J'ai beau apprécié cette endroit je me sens comme en prison, impossible de m'épanouir tout absolument tout ce que je fais est contrôler de ce que je mange aux heures de sommeil qui me sont nécessaire pour ma guérison. Malgré le fait que j'ai été bien traité au début, j'ai perdu beaucoup de poids et j'ai subit une lourde déshydratation.
Il fait presque jour, je descends l'escalier afin de me rendre sur la pelouse et m'allonge sur l'herbe les yeux rives vers le ciel, j'ai finis par m'endormir. Je ne sais pas combien de temps je suis restée ainsi, mais lorsque j'ai ouvert mes yeux il faisait jour.
Voyant qu'il n'allait pas tarder à pleuvoir j'ai du me résigner à quitter mon cocon afin de retourner à l'intérieur, Hilal l'infirmière doit être entrain de retourner tout l'établissement à ma recherche. J'aperçois la voiture de Rahim au pied de l'escalier il est donc là, immédiatement je sens mes cicatrices me démanger, ça gratte tellement. Trois semaines que je suis là, trois semaines de sobriété et le manque commence à ce faire ressentir.
Je ne me rappelle pas tout à fait de tout, mais je sais que Hazim est mort et que Sidy grièvement brûlée a pris la fuite avec dans ses bagages une petite fortune et un empire qui vaut des millions. À mon réveil il y a trois semaine j'étais dans une chambre d'hôpital fortement déshydratée, amaigri et dans un état psychologique déplorable.
Je ne voulais qu'une seule chose, avoir une seringue sous la main afin de me soulager un peu, ironie du sort c'était aussi mon anniversaire vingt deux ans au compteur. J'ai vécu tellement de chose en deux ans, j'ai quitté mon pays avec un homme, mon mari , qui s'est transformé en un bourreau, je n'ai plus eu de nouvel de ma mère et je me retrouve aujourd'hui dans une clinique psychiatrique.
Comme prévu à mon arrivée dans ma chambre Hilal m'attendait patiemment au devant la porte prête à m'arracher la tête.
- Pour ma défense j'ai prévu la fille de l'accueil que je sortais.
- J'ai eu peur en voyant ton lit complètement vide. Surtout que tu sais qui est là.
- Je vais aller prendre une douche, dis-je en essayant de changer de sujet.
- Bien, tu as rendez-vous plus tard avec le psychiatre. Tu dois commencer aujourd'hui. Il va te prescrire un traitement à prendre.
Je prends des antidépresseurs depuis quelques jours et cela a un effet considérable, je me sens parfois moins tristes et par moment j'ai l'impression de vouloir exploser.
[...]
Je sors tout juste de ma thérapie pour une première fois je n'ai pas eu grand chose à dire, le manque se fait de plus en plus ressentir, surtout en fin de journée. Lorsque j'arrive à mon étage, je découvre Rahim et le docteur Schuman en pleine discussion. Lorsqu'ils me voient, Rahim coupe court à la discussion.
- Bonjour.
- Bonjour, je veux rentrée chez moi.
- Pour le moment c'est ici chez toi.
- Rahim, je ne suis pas d'humeur pour un petit jeu de pouvoir. Je n'ai rien à faire ici.
- Tu as des problèmes tu dois te faire soigner.
- Je n'ai aucun problème.
- Tu es accro aux crack. C'est un gros problème. Écoute Anaya, tu vas rester ici le temps de te faire soigner. Je me sens responsable de moi.
- Tu te sens responsable de moi. Pourquoi ? Avant tu te fichais bien de savoir comment je me sentais.Quand tu as tué ce gamin et que tu m'as forcé à regarder, quand Sidy abusait de moi tu n'as même pas bouger et maintenant tu te sens responsable de moi ? Ne te fout pas de ma gueule tout ce qui m'est arrivé c'est de ta faute une vengeance stupide et tout ça pour quoi ? Pour une fille qui se faisait baiser par ton frère dans ton dos.
- Ton traitement ne fait pas assez bien effet.
- Je ne suis pas folle d'accord ! Je veux partir ! J'ai besoin de.....j'ai rien pris depuis trois semaine je vais finir par exploser, donne moi quelque chose.
- [...]
- Tu me dois au moins ça.
Je commence à trembler et à frotter mes cicatrices j'ai vraiment besoin de consommer je vais finir par me faire mal ou blesser quelqu'un.
- Tout ce que je peux t'apporter c'est ça, cet hôpital est bon pour toi. Tu as raison tout est de ma faute. J'essaie de me racheter même si ce n'est pas assez je me dis que j'aurais au moins essayé. Laisse-moi t'aider.
- Donne moi quelque chose.
- Je peux pas. Tu n'as rien pris depuis trois semaines c'est un gros progrès.
Il essaye de me toucher mais je recule je suis dans un état où je suis prête à tout donner pour avoir ce que je veux. Je vrille complètement je n'arrive plus à penser à autre chose. L'arrivée de Rahim chamboule tout dan ma tête. Il n'est pas venu me voir avant et maintenant qu'il est là toute la haine que j'ai gardé en moi pendant tellement de temps ne va pas tarder à exploser.
- Pourquoi tu as pris autant de temps ?
- J'aurais du venir plus tôt mais Hazim a brouiller toute les pistes, ce n'est qu'une fois que j'étais sur que tu étais en vie que j'ai pu intervenir.
- Tu as voulu arrêter de me chercher ?
- J'y est pensé mais je me sentais trop coupable pour renoncer.
Il y environ cinq mètres d'écart entre nous et à chaque fois qu'il répond à une question il avance de quelques pas tout petit mais assez pour que je le sente envahir tout l'espace, tout ce qui m'entoure n'existe plus, il n'y a plus rien d'autre que lui et moi.
- Je suis venu, mais je voulais te laisser du temps. Mais je suis là maintenant, je ne vais pas partir Anaya, si tu as besoin de t'accrocher à quelque chose accroche toi à moi parce que je ne compte pas t'abandonner.
Il s'approche un peu plus à présent il est à quelques centimètres, il prend ma main tremblotante dans la sienne et la serre doucement, je ferme les yeux et j'ai l'impression de m'envoler d'être ailleurs dans un autre monde.
Je me vois assise dans une pièce magnifique il fait beau je sens le soleil me caresser la peau. Puis quelqu'un s'installe à mes côtés c'est Rahim, je reconnais son parfum ses mains qui emprisonnent les miennes et lorsque j'ouvre les yeux je sens son regard de braise encrée dans le mien et pour la première fois j'y lis tellement d'émotion.
Et il se rapproche encore, à présent il n'y a plus aucun espace entre nous je n'arrive même plus à respirer correctement il prend trop de place dans ma tête, beaucoup trop de place, c'est effrayant j'en oublie presque cette envie que je ressens depuis près de trois semaines. Il m'a demandé de m'accrocher à lui et c'est ce que je vais faire. Je compte faire de Rahim ma nouvelle drogue.
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Thugyh ©
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Anaya - Le poids des traditions.
RomanceÀ seulement dix neuf ans, Anaya est contrainte d'épouser Sidy. Afin de faire taire les rumeurs et laver l'honneur de sa famille elle affronte le poids des traditions. Très vite, elle découvre le vrai visage de son mari, un pervers, narcissique cruel...