Chapitre 4

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- S Y R I U S -

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- S Y R I U S -

Assis sur une balançoire à coté de Julien, je regarde le soleil terminer sa descente dans de fabuleuses lueurs rougeoyantes. La vieille plaine de jeux près du club est notre coin à nous, notre cachette pour nous couper pendant un bref instant du reste du monde.

Nous venons toujours en soirée après l'entraînement quand les gosses sont partis et que nous pouvons donc nous installer tranquillement.

Mon meilleur ami se balance doucement tout en tirant sur sa clope. Tandis qu'il l'écarte de ses lèvres, il ferme les yeux et relève le visage pour profiter des derniers rayons de soleil sur sa peau tout en soufflant la fumée.

Je saisis mon appareil photo, toujours à mon cou en dehors des cours et du club, et prends un cliché de mon ami. Je ne me lasse jamais de le photographier, il est sans hésiter mon modèle favori et fort heureusement pour moi, il se fiche pas mal que je le mitraille à longueur de journée contrairement à Noah qui, lui, a horreur de ça.

Il passe la main dans ses cheveux noirs encore légèrement humides à cause de sa douche après l'entraînement et les ramène vers l'arrière pour qu'ils ne lui tombent pas devant les yeux. Encore une fois, je ne peux pas m'empêcher de capter son mouvement et quand le déclic de mon appareil retentit, un fin sourire se dessine sur ses lèvres sans qu'il ne fasse pourtant la moindre allusion.

- Tu as réfléchi si tu allais faire les vingt kilomètres de Bruxelles cette année ? Finit-il par me demander calmement en ouvrant ses paupières, dévoilant ainsi ses grands yeux verts.

Je soupire et enfonce mes chaussures dans les copeaux de bois qui tapissent le sol de la plaine de jeux.

- Tu sais bien que je ne peux pas choisir, je marmonne.

Tout ça car je suis un putain de mouton qui suit les ordres de son père.

Noah, lui, fait ce qu'il veut et se fout de son avis mais moi je n'y arrive pas, je n'ai pas la force de me soustraire à ce qu'on attend de moi. Et pourtant, ce n'est pas l'envie qui me manque.

Je rêve d'un jour pouvoir faire comme mon jumeau, de juste me laisser vivre, d'être moi sans avoir tous ces regrets de ce que je n'ai pas fait. Mon problème est que la peur s'immisce bien trop souvent en moi et vient grignoter mon courage, m'empêchant donc de m'émanciper du jugement paternel.

J'aimerais tellement arrêter ces foutues compètes qui rythment ma vie depuis que je suis gamin. Au début, c'était un plaisir, j'aimais courir, aller me défouler dehors et par-dessus tout, j'aimais voir les yeux de mon père briller de fierté quand j'arrivais premier. Mais par la suite, le jeu a cédé la place aux contraintes. 

J'ai commencé à détester les attentes que tout le monde plaçait en moi par rapport à un sport qui ne m'amusait au fil du temps plus tant que ça. J'ai fini par en être petit à petit dégoûté alors que mon entourage s'obstinait à croire que c'était ma passion et c'est devenu vraiment lourd à porter. Se donner à fond pour quelque chose en quoi on ne croit pas, juste pour ne pas décevoir ses proches, ça a de quoi rendre le quotidien assez décourageant. 

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