Oublie les préjugés, oublie les classes car nous sommes uniques. Et inc(l)assable !
Quand Iris, jeune fille de dix-neuf ans au caractère bien trempé, arrive au lycée St-luc, elle produit une étincelle qui met le feu aux poudres des vies tranquill...
Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou mettre en ligne une autre image.
Cela fait exactement deux semaines que Iris me relate plus de dix fois par jour ce que son père lui a dit au sujet de sa mère. Je commence à connaître ses répliques par cœur et pourtant rien n'a avancé.
Elle a parlé avec sa tante mais ne lui a pas posé de questions sur sa mère car elle ne trouvait pas cela très subtil de le faire par téléphone.
J'ai d'ailleurs été surpris d'entendre tout à coup parler de sa famille. Je m'imaginais bien qu'elle devait en avoir une, c'est le contraire qui aurait été étonnant. Mais le fait qu'elle n'en parlait pas m'avait presque donné l'impression qu'il n'y avait personne d'autre à part ses parents. Cela m'a montré à quel point je connais encore très peu de choses sur sa vie. Elle est si discrète que je vais manifestement à l'avenir devoir lui poser davantage de questions si je ne veux pas encore aller de surprise en surprise. Je crois qu'un jour si j'écris une chanson à propos d'elle, je l'appellerai « la fille mystérieuse », je le mettrais sûrement en anglais parce que ça donne mieux, mais le sens sera le même.
Enfin soit, comme elle n'ose pas aborder le sujet qui fâche avec sa tante au téléphone, sa recherche reste au point mort et son humeur n'est pas vraiment au beau fixe. Même moi, je n'arrive pas à la décrisper entièrement et quand nous sommes en cours, elle parait carrément plongée dans un autre univers. Les seuls moments où j'ai osé lui poser des questions, lui demander si ça allait, elle m'a parlé de sa mère.
Cela fait deux semaines qu'elle tente par tous les moyens de me convaincre de partir à sa recherche et autant de temps que je tente désespérément de lui faire comprendre que ce n'est pas une bonne idée, en tout cas, pas dans l'immédiat. Mais c'est sans résultat vu que ce sujet revient toujours pour nous faire tourner en rond comme deux idiots qui finissent bien trop souvent par se chamailler.
Assis à coté d'elle dans sa voiture, je lui jette un coup d'œil tandis qu'elle quitte sa place de parking près de chez Jozz. Comme d'habitude, elle parait plongée dans ses pensées.
Avant lorsqu'elle venait au magasin, elle restait toujours près de moi et quand je n'étais pas occupé avec des clients, elle m'aidait à ranger le matériel tout en rigolant avec ce timbre cristallin qui me fait toujours vibrer. Parfois, quand Jo était occupé, nous nous rendions rapidement dans la réserve et échangions quelques baisers passionnés qui nous faisaient revenir le souffle court et les joues rouges. Et ne parlons pas de ces instants où on s'installait au sous-sol une fois le magasin fermé pour que je lui joue toutes ces chansons que je ne destine qu'à elle.
Ça me manque.
Désormais, lorsqu'elle vient, elle s'installe dans son coin et griffonne dans son cahier, le regard vide. Si elle n'était pas là, cela ne changerait pas grand chose et ça me fait mal au cœur. Je n'ai même pas besoin de lui parler, je sais à quoi elle pense et ça commence vraiment à me taper sur le système.
