Chapitre 14

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Mercredi, il n'est pas là

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Mercredi, il n'est pas là. Je le cherche partout mais aucune trace de Julien. C'est étrange, il ne rate jamais les cours, même malade. Je me suis rendu chez Exki puis je l'ai attendu devant l'école mais il n'est jamais venu. Noah m'a traîné en classe en grognant que Julien devait être en retard.

Mais c'est faux. Il n'est pas en retard. Et apparemment, je ne suis pas le seul à remarquer son absence car pendant la journée, plusieurs personnes viennent me demander si je sais où il est. Je leur réponds que non ce qui les étonnent davantage. Nous sommes très rarement séparés et pour cela cette semaine doit vraiment les intriguer. Tous ces vautours en attente d'une info croustillante à se mettre sous la dent. Il m'arrive de temps en temps d'avoir envie de leur dire de s'intéresser à leur propre vie.

Je n'ai pas dormi. Les informations que j'ai lues sur internet ayant tourné en boucle dans ma tête durant toute la nuit. J'ai fixé les photos de Julien depuis mon lit jusqu'à ce que le jour se lève. Je l'admet enfin, il était clair qu'il n'a jamais été que mon meilleur ami. Depuis toujours l'idée de le voir me rendait fébrile. Ce que je ressens pour lui dépasse la simple amitié. 

Je me souviendrai toujours des vacances en Espagne avec Julien. Elles ont été les pires et en même temps les meilleurs qu'on a passé ensemble. Nous dormions dans la même chambre dans un lit double d'une taille complètement aberrante. Il faisait extrêmement chaud et l'air rendait nos peaux moites. Nous dormions donc avec les fenêtres grandes ouvertes et en caleçon. Pendant une nuit, je l'ai observé minutieusement. Il était plus fin que moi et déjà assez élancé.  La course lui avait forgé un corps musclé, tonique. Tandis que mon regard parcourait tout son corps, j'ai senti mes instincts primaires ce réveiller. Tandis qu'il dormait, il faisait une moue boudeuse qui faisait ressortir ses lèvres rebondies. Son torse se soulevait doucement au rythme de sa respiration toujours aussi calme. Il régnait dans la chambre une quiétude qui était en parfaite opposition au déluge de sentiments et de sensations que je ressentais à ce moment. Ma gorge était tellement nouée que j'avais du mal à avaler ma salive. L'excitation m'avait assaillie violemment. Pendant un bref instant,je m'étais imaginé collant mes lèvres aux siennes et laissant cours à tout ce désir. Mais l'horreur de ce que j'imaginais m'avait assailli. Complètement perturbé, j'avais quitté la chambre.  Je m'étais pris une douche glaciale.  Je tremblais mais je préférais me dire que c'était à cause de l'eau froide.

Le lendemain, je n'arrivais pas à regarder mon meilleur ami dans les yeux. Je me sentais malade d'avoir eu ce genre d'idées pendant la nuit. Cependant, tandis que nous étions sur la plage, je m'étais aperçu d'un couple. Un couple d'hommes qui s'embrassaient dans l'eau. Il avaient l'air extrêmement heureux. Je l'avais fait remarquer à mon ami et en le voyant sourire à cette vue, je m'étais dit que mes pensées de la nuit n'étaient peut être pas si dégueulasses. Mais c'était sans compter sur l'apparition du paternel.

Je me souviendrais toute ma vie de son visage dégoûté. Il avait dit ces mots précis : « Quelles bandes de pédales. Ils ne sont pas obligés de faire ça en public, y'a des enfants. C'est vraiment répugnant. »

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