Chapitre 29

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Assis en tailleur sur mon lit, les poings serrés, j'écoute les cris des parents reprendre comme tous les jours depuis que mon père est rentré à la maison

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Assis en tailleur sur mon lit, les poings serrés, j'écoute les cris des parents reprendre comme tous les jours depuis que mon père est rentré à la maison. Ils ne se sont jamais disputés de la sorte et c'est effrayant. Je n'ai pas un seul souvenir depuis que je suis enfant de les avoir déjà vus aussi furieux l'un contre l'autre.

Les rares moments d'accalmies paraissent peser encore plus lourd dans l'atmosphère, comme si chaque vide, chaque silence, renfermait une quantité astronomique de reproches et que la tension s'accumulait peu à peu chaque jour avant d'exploser tous les soirs dès qu'ils se voient.

Cela fait presque une semaine que Syrius est parti de la maison et j'en viens à me demander s'il rentrera un jour. J'ai l'impression que son départ a ouvert la faille qui va disloquer notre famille et le plus terrifiant est qu'avec tous les reproches que mon père m'a balancé ces dernières années, je ne sais même pas si je le regrette vraiment.

Tandis que la voix de ma mère, d'habitude si douce, rugit au salon, des petits coups retentissent contre ma porte avant qu'elle ne s'ouvre sur Emma.

Ma petite sœur a le visage baigné de larmes et tient fermement sa peluche Nemo contre elle tandis qu'elle s'approche de moi.

- Viens, je murmure en tapotant la place libre à mes cotés sur mon lit.

Les épaules tremblotantes, elle s'assied et je l'amène contre moi. Dans mes bras, son corps est secoué par ses sanglots et je dois me faire violence pour ne pas me mettre à pleurer moi-même tant cette vision est douloureuse.

- Pourquoi ils crient comme ça ? renifle-t-elle avec sa petite voix entre deux sanglots.

Je me mords la lèvre en pensant au regard éteint de Syrius quand nous étions à l'hôpital et je ne peux m'empêcher de frissonner.

« Parce que parfois, les vérités sont douloureuses » voilà ce que j'aimerais lui dire mais à la place, je serre un peu plus fort les lèvres.

- Ils vont pas se séparer hein ? Hein qu'ils vont pas se séparer ?! Je veux pas moi, pleure-t-elle en serrant plus fort sa peluche dans ses bras.

Je resserre ma prise sur elle et souffle.

- Je sais pas Emma, je sais pas, je murmure la gorge nouée.

Je pourrai lui mentir et la rassurer en lui disant que cela n'arrivera pas mais à quoi bon ? Je n'ai absolument aucune idée de la manière dont va évoluer cette situation complètement ahurissante.



Mercredi matin, Iris se gare devant chez moi.

J'ouvre la portière et m'affale à côté d'elle sans même essayer de cacher ma mauvaise humeur.

Je n'ai pas su fermer l'œil de la nuit et cette fois-ci, aucune playlist n'a su m'arracher un sourire. Je suis resté couché à fixer le plafond en pensant à toutes les directions que pourrait prendre cette situation. Malgré la mauvaise ambiance que mon père avait l'art de ramener à la maison, avant l'incident avec Syrius, je n'avais jamais pensé que viendrait peut être le jour où la probable séparation des parents s'imposerait avec autant de force.

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