Chapitre 30 (1/2)

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~ J U L I E N ~

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~ J U L I E N ~


Dans la file de la cafétéria de l'hôpital, je patiente en tenant deux canettes de red bull pour Théo et moi. Claire a accouché hier et je viens de passer plus d'une heure à admirer un bébé minuscule dormir dans les bras de sa mère puis dans les miens.

Je n'ai jamais été de ceux à s'émerveiller devant le moindre rejeton mais celle-ci a su me charmer dès le premier regard. Le fait qu'elle soit ma nièce n'est pas innocent dans cette affirmation. Elle sera surement la seule représente féminine à me faire autant d'effet.

Dans tous les cas, il est peu dire que cette nouvelle arrivée a été un vrai rayon de soleil dans mon monde morose. Après plus d'une semaine à broyer du noir dans mon coin, d'abord à cause de Syrius puis ensuite avec le départ d'Iris et Noah, voir ce bébé fragile, aux toutes petites mains m'a donné l'impression d'être plongé dans une brève bulle de douceur.

Pendant un instant, il n'y avait plus d'histoires d'amour compliquées, plus de gens là pour nous briser mais seulement un sentiment de renouveau intense. Comme si le fait de voir un petit être venant de naître avait suffi à me donner l'impression pendant quelques minutes que moi aussi, j'avais encore une infinité de choses à vivre et que rien n'était irrémédiablement fini.

Les boissons payées, je me redirige vers la chambre en longeant des murs trop blancs décorés de tableaux essayant d'illuminer cet univers aseptique, sans grand résultat.

Je n'ai jamais aimé venir à l'hôpital, les odeurs de désinfectant ravivant la douleur des heures de désespoir qui ont suivi le pire moment de ma vie. J'ai toujours fait en sorte d'expédier mes rares visites le plus rapidement possible, de ne pas rester dans cet endroit qui voyait disparaître tellement de gens.

Et pourtant aujourd'hui, la vision que j'en ai est moins amère. En entrant, je n'ai su réprimer un frisson d'angoisse mais au fil des heures passées avec ma nièce, ma peur s'est peu à peu muée en une étrange sensation d'impassibilité face à un endroit qui abritait mes pires souvenirs.

En rentrant dans la petite chambre de la maternité, je ne peux m'empêcher de hausser les sourcils. Debout face à un couple de parents sous le charme, Maël tient la petite dans ses bras avec un air de fascination assez touchant. Leur air épris de la fillette arrive à m'arracher un sourire. Il faudrait être complètement insensible pour ne pas se laisser attendrir par un tel tableau.

En refermant la porte, même de manière douce, je capte leur attention et ils relèvent tous le visage sur moi.

- Salut la compagnie, je murmure bien inutilement, pour ne pas brusquer l'enfant qui, même dans les bras du plus excentrique de mes amis, parait dormir comme un loir.

InclassableOù les histoires vivent. Découvrez maintenant