Mon colocataire est un emmerdeur - yoonmin *Abandonnée*

13.1

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Qu'était-ce qu'une relation ? 

Ce fut la question qui vint heurter l'esprit de Ji Min, brutalement, le poussant à poser sa lecture, car il n'arrivait plus à s'y consacrer pleinement. Dans ce livre, l'héroïne ne connaissait pas un amour passionnel, mais un amour de compromis. Elle épousait le bon parti et choisissait la raison plutôt que la folie d'une aventure amoureuse frivole qui aurait pu se dessiner avec un autre homme si elle ne l'avait pas bannie dès leur rencontre. L'élément important dans cette histoire était qu'elle finissait malgré tout heureuse.

Alors, dans une relation, qu'est-ce qui était le plus primordial ? L'harmonie, souvent obtenue au prix d'accords mutuels, ou la passion, l'affliction charnelle qu'on ressentait pour l'autre ? Le jeune homme se reconnaissait dans les mots qu'il lisait bien qu'il ne vive pas exactement la même chose. Son choix de raison n'était pas une relation, mais l'absence totale d'aventure, et il continuait de penser que, s'il voulait être heureux, il devait rester loin des implications passionnelles – en traduction, loin de Yoon Gi. Mais comment pouvait-il éviter son colocataire qu'il voyait chaque jour, alors que lui-même cherchait à lui faire des avances en permanence ? Sans oublier que Ji Min était bien forcé de s'avouer que l'entreprise d'éviter son ainé était vouée à l'échec, il avait déjà essayé. 

Quelle solution s'ouvrait alors à lui ? Devait-il oublier les promesses qu'il s'était faites à lui-même et accepter Yoon Gi dans sa vie ? Avait-il seulement un autre choix à présent que tout semblait le pousser vers lui malgré ses tentatives multiples pour l'éviter ?

Il était certain que beaucoup de personnes lui diraient qu'il en faisait beaucoup trop, qu'il était criminel de se retenir autant, de s'interdire tant de voies qui pourraient être merveilleuses. C'était clairement l'avis de Tae Hyung, bien qu'il ne soit pas au courant des raisons qui le poussaient à agir de la sorte.

« Salut ! »

Ji Min leva les yeux, surpris par la voix familière qui venait d'interrompre ses pensées, et salua le plus chaleureusement possible Jung Kook, qui s'assit à côté de lui, sur l'herbe, sans même lui demander son avis. Ce gosse était comme ça, impoli, même si c'était la première fois qu'ils se retrouvaient seuls.

« Tu veux en parler ? Demanda le brun, l'air rassurant. »

Ji Min se mordit les lèvres. Il avait envie d'en parler, oui. Mais pourquoi exprimerait-il ces choses à Jung Kook, qu'il connaissait à peine, alors qu'il n'en avait pas encore parlé à des personnes dont il se considérait comme beaucoup plus proche.

« Tu sais, c'est parfois d'un avis extérieur dont on a besoin.
- Tu n'es pas si extérieur que ça, Jung Kook, on se voit presque tous les jours.
- Extérieur de ta relation avec ton colocataire, je voulais dire, s'expliqua-t-il. Mon point de vue d'ami, si tu veux.
- Et c'est quoi, d'après toi, un point de vue d'ami ?
- Celui d'une personne qui veut ton bonheur. »

Ji Min lui sourit, touché par l'attention et la justesse de ses mots.  

« D'ailleurs si tu pouvais aller donner ton point de vue d'ami à Tae Hyung et lui dire qu'il traine trop, ce serait sympa.
- J'étais sûr que tu avais quelque chose derrière la tête, saleté. »

Jung Kook lui lança un regard faussement désolé, mais n'ajouta rien, partant lui-même dans ses propres pensées. Il fut interrompu par Ji Min, qui lâchait au hasard ce qui lui passait par la tête. Plutôt que de tourner en rond avec ses pensées, quelqu'un était là pour les entendre, pour une fois.