Mon colocataire est un emmerdeur - yoonmin *Abandonnée*

14.3

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 Finalement, malgré ce qu'il aurait pu prédire, la situation était plus difficile pour Yoon Gi qu'elle ne l'était pour Ji Min. Ce n'était pas tant que le plus jeune n'était pas affecté du retour soudain de Ho Seok dans sa vie, il l'était. Ji Min passait son temps perdu au fin fond de ses pensées, comme s'il revivait son passé encore et encore, mais ce n'était rien par rapport à ce que Yoon Gi avait imaginé. Le pire, une destruction pure et simple qu'il avait envisagée un court instant parce qu'il savait ce que Ji Min avait pu vivre. C'était pour cette raison que, la veille, il était resté à l'appartement pour l'attendre plutôt que d'aller soutenir Ho Seok.

Il ignorait d'ailleurs s'il le regrettait. Ho Seok allait mal, Ji Min se portait relativement bien. La logique voudrait qu'il privilégie son ami, qu'il le force à venir à la boutique pour ne pas se laisser seul. Il avait finalement fait l'inverse comme c'était son colocataire qui était à présent à ses côtés, plongé dans un livre énorme. Bien qu'Ho Seok le comprendrait certainement, il ne pouvait s'empêcher d'avoir la sensation de le trahir honteusement. Peut-être était-ce aussi parce que, au fond, il lui en voulait. Il n'avait jamais véritablement soutenu ses actes vis-à-vis de son ex petit ami quand la situation lui avait été expliquée. Il avait été lâche et injuste, et son ami était conscient de combien il avait mal agis. Auparavant, Yoon Gi ne s'en préoccupait pas plus que ça, ce Ji Min n'était qu'anecdotique, un simple prénom courant sur lequel il ne mettait ni visage ni personnalité, un inconnu. Ce n'était aujourd'hui plus le cas, et c'était comme s'il ressentait une partie de la rencoeur de son colocataire, elle s'était propagée en lui comme un poison, lui donnant envie de laisser Ho Seok face à lui-même pour qu'il découvre un semblant de la solitude qu'il avait pu ressentir par sa faute.

Il était injuste pour lui de penser ainsi, mais finalement, les actes d'Ho Seok, complètement étranger à sa personne, avaient eu des conséquences dans sa propre vie. Ji Min avait, à raison, repoussé l'idée même d'une relation, il avait développé une méfiance justifiée envers les autres. L'attachement était devenu pour le plus jeune une véritable épée de Damoclès qui finirait toujours par tomber. Si la dernière fois n'avait pas été fatale, qu'en serait-il si cette arme lourde de trahison, de culpabilité, et d'amour brisé, revenais à tomber sur ses épaules désormais bien plus frêles ?

Tout avait été plus difficile que ça aurait dû l'être à cause de chacun d'entre eux, y compris Ho Seok qui avait indirectement joué un rôle. Le cynisme de la situation était cinglant : des Ji Min, il y en avait à la pelle, il avait juste fallu que le destin fasse que ce soit la même personne. Une des rares personnes avec qui Yoon Gi pouvait être à l'aise était aussi la source d'un dilemme insurmontable.

Au fond, personne n'était vraiment conscient de ce que ça allait changer, ni même des modifications que ça avait déjà causé au fond d'eux-mêmes. La panique avait rendu Ji Min téméraire, mais peut-être le regrettait-il à présent, maintenant que leur relation était à la fois devenue plus simple et mille fois plus compliquée. Yoon Gi espérait que ce n'était pas le cas, que les actes et les paroles de son colocataire étaient véritablement sincères, et qu'il ne voulait pas effacer ce qui s'était passé entre eux. Après tout, ces choses seraient certainement arrivées tôt ou tard. Entre lui et Ji Min, c'était comme ça depuis le début, long mais évident, inévitable.

« Je n'arrive pas à me concentrer, heureusement que je m'y prends en avance, cette dissertation va causer ma perte, soupira Ji Min en posant son livre sur le comptoir. L'autobiographie ? Ils n'auraient pas pu trouver plus chiant comme thème.
- C'est toi qui as choisi cette filière, fallait t'y attendre, le charia l'ainé.
- Les livres, ce n'est pas une passion, chez moi. Ca ne l'a jamais été. »

Son ton était soudainement devenu plus sombre, et Yoon Gi fronça brièvement les sourcils avant de comprendre à quoi il faisait allusion.  

« La danse l'était, devina-t-il.
- Oui, mais c'est terminé. Je n'en ai ni l'envie ni la possibilité, maintenant. Deux ans sans rien faire, ça refait de moi un amateur.
- Amateur ? Tu rigoles ? Tu te débrouilles presque aussi bien que Ho Seok. »

Ji Min grimaça.

« Désolé. C'était sensé être un compliment, s'excusa Yoon Gi.
- C'est rien. En fait, ça me ferait presque plaisir que tu me dises ça, même si tu ne dois pas y connaître grand-chose. »

Le plus jeune soupira, sans désespoir cette fois, l'air rêveur. Il était plus nostalgique que triste.

« Après tout, c'est grâce à lui que j'ai commencé la danse. »

Le cours de danse de son lycée était très réputé, et bien qu'il ne s'y intéressait pas à l'époque, il s'était rendu à leur démonstration en début d'année. Ho Seok avait cette manière captivante de bouger, à la fois maîtrisée et pourtant si naturelle, comme si chaque mouvement était un prolongement non pas de son corps, mais de son âme. La passion qu'il avait pu sentir chez lui, il avait voulu la connaître, l'expérimenter. Même s'il ne le connaissait pas encore à cet instant, l'admiration qu'il avait éprouvée pour lui pouvait certainement s'apparenter à un coup de foudre.

« C'est pour ça que j'ai tout arrêté quand il... a disparu. »

Il n'avait plus eu aucun soutient à l'époque. La danse ne l'aidait plus à s'évader, il n'avait personne pour combler le manque que le départ de Ho Seok avait causé, personne avec qui partager cette relation fusionnelle qu'il n'avait pas encore retrouvée, même avec Yoon Gi. Peut-être qu'au-delà de la romance, cette amitié était celle d'une vie, on ne pouvait pas la croiser une seconde fois. Il avait alors retrouvé ces anciens passe-temps, les livres, et ils lui avaient offert la distraction dont il avait besoin pour entamer une reconstruction de son amour-propre. Son orientation, il l'avait à peine réfléchie, il s'était dit qu'il valait mieux prolonger son évasion que de retourner vers quelque chose d'inconnu. Rester dans sa zone de confort avait été sa priorité, à quelque exception près, car vivre avec un colocataire était clairement un défi qu'il s'était lancé, et choisir Yoon Gi n'avait pas été un hasard.

« Mais je m'en fiche, aujourd'hui. Peut-être que j'aimerais comprendre, mais ce n'est pas le plus important, expliqua-t-il. Je ne mentais pas quand je disais que j'allais bien.
- Tant mieux.
- C'est juste bizarre que je m'en fiche. »

Le roux tourna la tête vers Yoon Gi, leurs regards s'encrant l'un dans l'autre. C'était bizarre combien son existence le faisait se ficher de tout le reste, même de ça. Bizarre de ressentir ça à nouveau, bizarre d'être obligé de l'admettre, bizarre de se rendre compte que ce genre de chose, on n'y pouvait rien, que ça arrivait sans contrôle.

« Alors, on est colocataires avec bénéfices ? Demanda Yoon Gi avec un sourire moqueur, faisant pouffer Ji Min.
- T'es vraiment con. »

Ne réagissant pas à l'insulte, l'ainé se contenta de hausser les épaules.  

 « C'est le terme qui me parait le plus juste.
- On a plus ou moins toujours été comme ça, Yoon Gi. Tu n'as pas mis longtemps avant de m'agresser sur le canapé.
- Et dans le couloir.
- Et dans la cuisine.
- La cuisine, tu l'as fait aussi.
- Nia nia nia, Ji Min m'a embrassé alors que je lui faisais la gueule, l'imita le plus jeune. »

Presque vexé par l'imitation lamentable, Yoon Gi tendit la main pour lui mettre une pichenette. Il profita du fait que Ji Min se plaignait pour conclure :

« A et B sont donc épanouis et gays dans leur appartement. »  

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Je voulais publier vendredi, mais je n'ai pas eu le temps, et je viens de retrouver cette partie comme par miracle alors que je pensais l'avoir perdue à jamais. Pour une fois que le fait que je ne puisse pas publier a du bon !

Que pensez-vous des "poster" pour Love Yourself ? J'attends beaucoup de ce concept, personnellement ~