- Chapitre 3 -

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Rogue regarda sa montre. Elle indiquait vingt-trois heures trente. Depuis trois heures il n'avait pas entendu le Gryffondor. Posant sa plume, il alla voir comment son élève s'en sortait et il le trouva debout sur l'échelle, appuyé contre, en train de remuer les fioles de la neuvième étagère en partant d'en bas.

— Pas mal, fit Rogue en regardant les étagères à sa hauteur. Vous avez même ôté la poussière. Bravo. Sachant que chaque étagère fait cinquante centimètres de large sur trois mètres de long, vous m'impressionnez...
—  Bah, marmonna Harry. Je n'ai rien de mieux à faire...
—  Allez, descendez de là, fit alors Rogue en lui faisant un signe de tête. Il est onze heures et demie passé...
— Déjà ? Vous aviez dit quatre heures...
— Vous allez passer la dernière heure avec moi dans mon bureau, fit l'homme. Venez.

Harry obéit. Il suivit l'homme dans son bureau et celui-ci lui indiqua un évier pour se laver les mains. Le Gryffondor n'en fut pas mécontent. Il avait bien dû remuer une tonne de poussière depuis trois heures !

Alors qu'il frottait énergiquement ses mains sous l'eau chaude savonneuse, il soupira.

— Monsieur ? dit-il doucement.
—  Oui ?
— Je voulais vous demander pardon...
—  Ah ? Et en quel honneur ?

Harry vira au rouge brique. Rogue fit quelques pas vers lui en disant :

— Potter, souvent j'ai l'impression de voir James à votre place, vous savez ? Vous êtes comme lui lorsqu'il avait votre âge... Désobéissant, rebelle... et honteux lorsque venait le temps des excuses.

Harry rougit encore plus. Rogue soupira. Il posa une longue main sur l'épaule du brun qui releva la tête, étonné.

— Potter, j'ignore ce que vous avez contre moi, mais je suis votre professeur et jusqu'au mois de juin, je ne cesserais de vous remettre en place et de vous coller autant de fois et aussi longtemps que je le jugerai nécessaire. Braquez-vous contre moi autant que vous le désirez, vous savez parfaitement que j'y suis insensible et que c'est moi qui aurait le dernier mot au final.
— Vous êtes insensible à beaucoup de chose, monsieur, fit alors le brun.
— Ce n'est pas très gentil, mais je l'ai peut-être mérité, non ?

Harry baissa la tête. Rogue soupira de nouveau puis il serra ses longs doigts une demi-seconde avant de le chasser sans ménagements en lui ordonnant de rentrer fissa dans son dortoir.

Quand le brun fut loin, Rogue retourna à son bureau en marmottant qu'il se faisait vieux et que sa détermination commençait à avoir des ratées...

.

Le soir de la fête de la Saint-Valentin arriva bien trop vite au goût de Ron et Harry. Tous deux ignoraient ce qu'ils devaient se mettre sur le dos et quand ils voulurent poser la question à Hermione, elle les rembarra vertement en leur disant qu'elle n'avait pas le temps.

— Et quoi ? On va mettre un jean et un t-shirt ? fit Ron en haussant les épaules.
— Bah un t-shirt peut-être pas vu qu'il doit faire moins quarante dehors mais... un beau pull ? fit Harry.

Ron haussa de nouveau les épaules puis ils regagnèrent leur dortoir et entreprirent de vider leurs armoires pour trouver quelque chose de pas trop mité pour la fête.

Au bout d'une heure, Ron dénicha une chemise orange foncé avec des rayures blanches verticales. Il la jeta sur son lit et tira un pantalon beige avec des baskets montantes de la même couleur.

— Ça va ensemble ? demanda-t-il à Harry qui hésitait entre un pull à col roulé noir et une chemise rouge.
— Le orange et le beige vont toujours ensemble, Ron...
— Hermione ! s'exclama le rouquin. Tu n'as pas le droit d'être ici ! T'es en peignoir en plus !
— Et quoi ? Ce n'est pas la première que tu me vois comme ça, si ? répliqua la brunette. Alors ? Vous avez besoin d'aide ? Le col roulé Harry, dit-elle alors.
—  Vraiment ? J'aimais bien la chemise...
—  Il fait un peu froid ce soir pour une chemise en soie, non ?

Hermione regarda alors Ron. Elle s'approcha de son armoire et regarda la penderie. Elle tira une chemise blanche avec la poche de poitrine noire et dit :

—  Et ça ? C'est classe et sobre...

Ron pinça les lèvres. Il retira alors son t-shirt et Hermione lui tendit la chemise en souriant.

— Harry, pantalon noir et chaussures noires.
— Je la joue Men in black ? fit le Gryffondor avec un sourire.

Hermione, qui connaissait le film en question, sourit et hocha la tête.

— Vous voulez voir ce que je vais mettre moi ?
— Montre ?

La brunette défit le peignoir et le laissa tomber sur le sol.

— Whoa ! fit Ron en souriant largement. Ça te va très bien !
—  Merci, Ron. Harry ?
—  T'es très jolie, fit le brun en tirant sur son col roulé, les lunettes de travers et les cheveux électriques.

Hermione passa ses mains sur ses hanches. Elle portait un chemisier blanc cintré qui faisait ressortir l'ampleur de sa poitrine normalement aplatie par le pull et le chemisier de son uniforme. Par-dessus son corsage, elle portait une jupe noire faite d'une demi-douzaine de jupons qui descendait jusqu'au-dessous du genou avec une large ceinture en cuir brillant et grosse boucle en argent sur le ventre qui lui mangeait la taille entière et la faisait paraitre plus grande qu'elle ne l'était déjà. Le chemisier avait un biais noir en dentelle le long des boutons, de chaque côté, et un gros nœud noir se trouvait sous le col, dans le dos. Ses pans libres pendaient jusqu'à la taille. Avec ça elle portait des collants fins légèrement brillants et des escarpins noirs avec une boucle en argent sur le dessus pour rappeler celle de la ceinture. Bracelet, collier et boucles d'oreilles complétaient la panoplie.

— Ça fait très femme, fit Harry. Les garçons vont tomber comme des mouches.

La brunette rougit puis elle récupéra son peignoir et dit :

— Habillez-vous, il est bientôt l'heure.

Les deux garçons hochèrent la tête. Ils étaient seuls dans le dortoir, les trois autres Gryffondors l'ayant déserté depuis longtemps, lavés et changés en un tournemain.

.

Côte à côte, le trio Gryffondorien se rendit à la Grande Salle où convergeaient déjà les centaines d'autres élèves, tous parés de leurs plus beaux atours, surtout les filles.

— Je stresse un peu... fit Hermione, ses bras accrochés à ceux de Harry et de Ron, l'encadrant.
— Ha, ha, tu n'avais qu'à pas t'inscrire, fit Ron en riant.

La jeune femme leur jeta un regard en biais à chacun d'eux et Harry fit soudain :

— Hermione ! Tu n'as pas osé !
— Je suis désolée, c'était trop tentant, fit la brunette, la langue entre les dents.
— Mais enfin ! s'exclama Harry en lui lâchant le bras.
— Tu ne vas pas en faire une maladie, si ? demanda Ron.
— Et toi ça ne te dérange pas ?
— Ben non, c'est qu'un jeu... fit le rouquin en haussant les épaules.

Hermione lui tapota le bras et Harry tourna les talons, furieux. Il marcha à travers la salle et se dirigea aussitôt vers le bar où on lui servit une grande chope de Bierraubeurre. Il se rencogna ensuite dans un coin et entreprit de bouder.

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