- 36 - [Juillet 1997]

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— Drago chéri ?

— Maman... soupira le blond en levant les yeux sur sa mère qui entrait dans le vaste salon principal du manoir Malefoy. Quand allez-vous cesser de m'appeler ainsi ? Je ne suis plus un enfant...

— Pardon, mon cœur...

— Mère !

Narcissa pouffa derrière sa main et Malefoy ferma son livre.

— Être amoureuse ne vous va absolument pas. Excusez-moi... dit-il.

Il quitta alors le salon mais sa mère le rattrapa en disant :

— Excuse-moi, fils, promis je n'en ferais plus rien... Je voulais simplement te parler de Sylvana...

Malefoy fit face à sa mère et haussa les sourcils, attendant la suite.

— Voilà un mois qu'elle est ici avec son père et je ne vous ai jamais vu ensemble... Que se passe-t-il ? Elle ne te plait pas ? Réponds-moi sincèrement...

— Sincèrement ? Non.

— Drago ! s'offusqua la femme blonde. Bon, dit-elle ensuite en se reprenant. De toute façon, ce n'est pas le plus important... Tu vas l'épouser dans un mois et demi environ, que sais-tu d'elle ?

— Hum... Voyons... fit Malefoy en posant son index sur son menton. Elle s'appelle Sylvana Ranget, elle a seize ans, elle a perdu sa mère dans la guerre contre Voldemort il y a quelques mois... Ah oui, c'est un Mangemort... Quoi d'autre encore ? Hum... Elle veut devenir une grande dame telle que vous, elle n'a d'yeux que pour vous du reste... Elle...

— Ça va, le coupa sa mère en fronçant les sourcils. C'est bon, j'en ai assez entendu. Tu peux t'en aller... dit-elle avec un geste de la main.

Malefoy eut un sourire en coin puis il monta dans sa chambre et s'y enferma.

Depuis son retour au manoir, un mois plus tôt, il n'avait pas adressé une seule parole à Sylvana. Il l'évitait du reste, sortant d'une pièce quand elle y entrait, ou faisant demi-tour quand elle se trouvait déjà dans une pièce où il voulait aller. Si ce comportement plus que grossier gênait sa mère et commençait sérieusement à agacer le nouvel époux de celle-ci, Sylvana semblait s'en accommoder. En effet, elle n'avait d'yeux que pour sa nouvelle belle-mère, qu'elle suivait comme un petit chien, que ce soit à Londres, sur le Chemin de Traverse ou dans un autre pays. Monsieur Ranget, lui, ne semblait pas apprécier que le futur époux de sa fille l'ignore ainsi. Il se gardait cependant bien d'intervenir car Narcissa veillait au grain.

Allongé à plat ventre sur son lit, Malefoy soupira. Les bras sous son menton, il entendit soudain un hululement et leva la tête. Un minuscule hibou blanc ressemblant à une boule de poussière, se posa sur la grande fenêtre largement ouverte en ce début aout.

— Hé, fit le blond en se levant. Je te connais toi, t'es le petit hibou de Weasley...

— Hou ! fit le volatile en sautillant.

Il tendit une patte et Malefoy défit le papier qui y était soigneusement enroulé. Il en déplia une feuille de parchemin et la lut en silence. Ses sourcils se froncèrent et il alla s'asseoir sur le bord de son lit en se passant une main sur le visage. Se mordant la lèvre inférieure, il plia la feuille en deux et regarda le hibou. Il secoua la tête et l'oiseau se détourna et s'envola à tire d'ailes dans le soleil couchant. Malefoy glissa alors la lettre dans le tiroir de sa table de chevet et se laissa tomber à plat dos sur son matelas en plaquant ses mains sur son visage...

.

— Alors ?

— Rien, fit Ron en tendant les mains. Coq revient toujours bredouille...

Hermione se mordit l'intérieur de la joue. Elle s'assit sur le bord d'une mangeoire en bois vide et soupira.

—  Harry est dans ta chambre ? demanda-t-elle.

- Ouaip... Il ne sort pas beaucoup ces temps...

—  Il parle ?

— Quand on lui parle mais autrement non...

— Il a parlé de Malefoy depuis le début des vacances ?

— Pas une fois mais je sens bien que c'est à cause de lui qu'il est malheureux comme les pierres... Seulement ce très cher Serpentard ne répond à aucunes lettres...

—  Il est amoureux, fit la brunette. Ça crève les yeux...

—  Mais bon sang ! fit soudain Ron. Toi aussi t'es amoureuse, mais tu n'en déprime pas pour autant !

—  Je ne déprime par parce que je sais que Severus m'aime aussi ! fit la Gryffondor. Harry ignore ce que Malefoy ressent pour lui et lui-même l'ignore ! Tu parles d'une situation tordue ! Harry est tombé amoureux de la seule personne qu'il lui fallait éviter à tous prix ! Faire virer de bord quelqu'un est très dur, très long et très compliqué, pour ne pas dire que c'est impossible !

—  Arrête de crier, fit alors Ron. Je ne voulais pas m'en prendre à toi, excuse-moi... Mais cette situation est devenue ingérable... Je n'en peux plus, Hermione, de le voir tirer la tronche à longueur de journée, répondre par des « mouais » et des « mhm » à chaque question, comme s'il portait le monde entier sur ses épaules...

— Je comprends, fit le Gryffondor. Je sais ce que tu ressens, mais nous ne pouvons pas y faire grand-chose... Malefoy va se marier dans un mois et demi, et même s'il prouve par A plus B qu'il ne veut pas de ce mariage et qu'il préfère rester auprès d'Harry, sa mère le forcera à épouser cette fille !

La jeune femme se tut alors et Ron secoua la tête, complètement dépité. Un silence passa et soudain Hermione fit claquer ses doigts. Une étincelle jaune en jaillit et Ron haussa les sourcils.

— Tu as eut une idée ? demanda-t-il.

—  Je ne vois plus qu'une seule solution mais nous allons avoir besoin du concours de ton père...

—  C'est-à-dire ?

—  La seule personne qui peut encore empêcher ce mariage c'est le père de Malefoy... Lucius.

—  Lucius ? Mais il est à Azkaban ! s'exclama Ron, surpris.

—  Justement ! Voilà pourquoi il va falloir mettre ton père dans le secret. Parce que si nous demandons comme ça tout à trac que nous voulons rendre visite à Lucius Malefoy à Azkaban...

— Ça va pas le faire, acheva Ron. Il n'y a vraiment pas d'autre solution ?

— Si, jeter un sortilège d'amnésie sur Narcissa et son nouveau mari pour qu'ils oublient qu'ils veulent marier leurs enfants respectifs... fit Hermione sur un ton badin.

Ron lui fit une grimace puis la Gryffondor se redressa.

— - S'il le faut, Severus nous aidera... dit-elle en posant ses mains dans son dos.

— Tu crois qu'il sera d'accord ? Azkaban n'est pas un endroit sain, Mione, surtout pour toi...

—  Je ne crains absolument rien, fit la brunette en posant une main sur son ventre. Tant que Severus sera à mes côtés, les Détraqueurs ne pourront rien me faire... Et puis il y n'en a plus que quelques-uns pour les sorciers vraiment difficiles...

Ron hocha brièvement la tête. Il tourna la tête vers la maison de sa famille et soupira.

—  D'accord, dit-il. Allons parler à mon père, il est dans son garage...

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