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Hermione les entendait rire depuis la maison. Affalée dans une chaise longue, elle avait fait une petite sieste à l'abri d'un grand parasol. Un verre de limonade à la main, elle écouta le rire clair d'Harry qui lui parvenait de la petite colline entourée de ses haies. Cela lui réchauffa le cœur et fit remonter sa jauge à moral. Posant une main sur son ventre, elle dit :

— Tu vois bébé... Tonton Harry ne va pas si mal que ça en fait...

—Tonton Harry ? N'ais-je pas mon mot à dire là-dessus ?

Hermione sursauta et se retourna dans sa chaise longue.

—Severus ! s'exclama-t-elle en se levant aussi vite que le fauteuil bas le lui permettait.

Sautant au cou de son compagnon, elle le serra si fort qu'il du la décrocher en disant :

—Si tu me brises le cou, tu iras en prison...

Hermione sourit. Rogue l'embrassa alors longuement et Hermione demanda :

—Mais d'où est-ce que tu viens ? Et tu... tu es en jean et en t-shirt ?

—Hermione, même si c'est difficile à croire, je n'ai pas que des complets noirs et des chemises blanches dans mes armoires...

—A Poudlard si.

—Admettons. Et tel que tu me vois, je viens de ma maison de Londres. Je viens te chercher.

—Me chercher ? Mais... Je pensais partir à la fin de la semaine et retourner chez mes parents... Je ne comprends pas.

—Dans notre dernière conversation inter-cheminée, je me suis bien rendu compte que tu étais fatiguée. J'ai sentit ton moral un peu bas et je me suis inquiété. Je me suis alors rendu compte que je t'avais laissé partir fin juin et que je n'avais même pas cherché à te revoir alors que tu vas être la mère de mon fils...

Il caressa le ventre sous le t-shirt de la jeune femme qui dit :

—Et tu comptes m'enlever tel un sauvage ?

—Est-ce que je ressemble à Hagrid, moi ?

Hermione pouffa en secouant la tête. Elle caressa alors le torse de son compagnon et soudain un sifflet retentit.

—Whao professeur !

— Monsieur Potter, monsieur Weasley, les salua le sombre professeur.

—Jean T-shirt... La classe, fit Ron en souriant.

Il fit un signe de tête à Rogue qui dit :

—Je viens vous enlever ma femme...

—Maintenant ? Mais elle ne devait partir que...

—Oui, Potter, je sais, fit Rogue. Mais vous l'avez depuis le début des vacances. A mon tour un peu, non ?

—Hé, fit Hermione en posant ses poings sur ses hanches. Je ne suis pas une manette de jeu vidéo...

Harry pouffa mais Ron et Rogue se regardèrent, interdis.

—J'imagine que c'est une référence à un quelconque jouet Moldu, fit Rogue avec un haussement d'épaules. Cela dit, ma chère Gryffondor, si nous ne partons pas maintenant, le ferry ne va pas nous attendre...

—Le ferry ? Où comptes-tu m'emmener ?

—Mais en vacances pardi ! Allez, partons.

—Et mes affaires ?

—On te les enverra, fit Harry en hochant la tête.

—Ah... Bon. Ben dans ce cas allons-y alors.

—Et tu ne nous dis pas au revoir ? fit Ron avec une moue bizarre.

Hermione lui sourit et alla aussitôt le serrer dans ses bras. Harry subit le même traitement puis Rogue prit la jeune femme par les épaules et transplana.

—Bon, fit alors Harry. Je peux recommencer à me lamenter sur mon sort maintenant ?

—Sûrement pas !

Harry sourit.

—Je plaisantais, dit-il. Tu as raison, ca suffit de se morfondre, ca ne le fera pas rappliquer. Aller viens, allons nous baigner.

—Avec joie !

Les deux garçons disparurent alors dans la maison pour enfiler un short de bain puis ils transplanèrent directement au bord du lac où ils passèrent le reste de la journée jusqu'à ce que la nuit tombe et que Molly ne leur fasse signe de revenir à l'aide de son Patronus.

.

—Monsieur Lucius Malefoy, affaire numéro trente-deux ! La Cours !

Tous les sorciers présents se levèrent tels des automates pour accueillir une trentaine d'autres sorciers et sorcières, une moitié vêtue de robes noires, l'autre de robes rouges. L'assistance se rassit ensuite et Harry soupira. Il lissa sa robe de sorcier sur ses genoux et tendit ensuite le cou pour regarder vers le bas des gradins, sur sa droite. Quatre têtes, deux blondes, une chauve et une noire s'alignaient seules sur le premier rang. De là où il était, Harry pouvait parfaitement voir le visage désorienté de Mr Ranget, et celui un peu moins sombre de sa fille, assise près de lui. Ce qui le choqua cependant c'était le visage haineux de Mrs Malefoy qui semblait serrer tout ce qu'il y avait à serrer, anatomiquement parlant. Elle avait les sourcils froncés, le nez plissé et la bouche réduite à un mince trait rouge, en bref, elle écumait de rage...

La veille, Arthur avait fait savoir au Gryffondor que le Département des Affaires Familiales avait officiellement annulé le mariage de Mrs Malefoy avec Mr Ranget en condamnant Narcissa à une amende de vingt-cinq mille Gallions pour faux et usage de faux. Harry imagina parfaitement la crise de colère qu'avait du faire la femme blonde en recevant le courrier, quelques minutes après la décision qui était irrévocable...

Le regard d'émeraude du Gryffondor s'attarda alors sur le fils de la femme en question. Malefoy semblait ignorer qu'Harry se tenait dans l'assemblée. Il regardait les juges avec un peu trop d'insistance et Harry nota qu'il y avait plusieurs dizaines de centimètres entre le Serpentard et sa mère. De plus, la jeune fille aux cheveux noirs était assise à droite de son père soit à l'autre bout de la « famille ». Intérieurement, Harry jubila. Ainsi son Serpentard n'aimait pas cette fille... cela le rassura.

Soudain un grand bruit résonna dans la salle qui se tut instantanément. Un fauteuil aux bras couverts de chaines apparut au centre de la pièce et une porte s'ouvrit sur la gauche de l'amphithéâtre. Deux gardiens d'Azkaban, reconnaissables à leur robe noire et à leur ceinture en argent, apparurent côte à côte. L'un d'eux tenait une chaine dans une main et d'autres chaines firent alors leur entrée, entravant solidement les chevilles et les poignets de Lucius Malefoy, l'obligeant à user d'une démarche plutôt... étrange, à la limite entre le pingouin et l'homme constipé.

Harry regarda alors Mrs Malefoy, mais celle-ci semblait figée. Elle n'avait pas changé de figure depuis tout à l'heure. L'entrée de l'homme blond fit cependant l'effet d'un électrochoc à son fils qui se crispa brutalement. Harry sentit sa poitrine se pincer quand Sylvana effleura l'épaule du Serpentard de ses doigts, glissant son bras dans le dos de son père et de Narcissa, mais il se contint. Il reporta son attention sur le centre de la salle. On avait fait asseoir Lucius dans le fauteuil et les chaines de ses bras étaient venues compléter la panoplie métallique de l'homme.


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