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— Et dire que les vacances se terminent dans une semaine...
— Hé oui...

Affalé sur leur lit, Malefoy lisait un livre. Harry, assis au bureau en face de l'armoire, regarda son compagnon en posant son menton dans sa main.

— Quoi ? fit le blond en penchant la tête sur le côté. Ne me dis pas que tu ne savais pas que je savais lire...

Harry lui fit une grimace puis dit :

— Non, je pensais simplement au fait que dans une semaine, toi et moi on va emménager ensemble...

Le blond baissa les yeux et ferma son livre.

— Quoi ? demanda Harry en se redressant. Ne me dis pas que... Oh Drago...
— Je suis navré Harry, mais je crois qu'on va devoir remettre ça...
— Est-ce que c'est ce mariage ? Miss Ranget n'a pas pu l'annuler ?
— Si, si... Mon père a réussi à convaincre le sien de l'annuler mais...
— Mais ?
— Mais je n'irais pas m'installer sur le campus pour mes études universitaires et de ce fait, toi non plus...
— Pardon ? Mais...
— Mon père tient à ce que je reste à la maison... Je ne sais pas pourquoi. Il m'a écrit le lendemain de mon arrivée et je...
— Et tu n'a pas jugé utile de m'en parler ? demanda Harry en fronçant les sourcils. Drago, ça fait quatre jours que tu es là.... Tu avais tout le temps de m'en parler. Non ?
— Si, très certainement mais... En fait je redoutais ta réaction et j'avais raison. Tu es si déçu...
—  Oh ça oui. Cependant je suis aussi soulagé parce que sur le coup j'ai cru que Sylvana n'avait pas pu annuler le mariage, auquel cas emménager avec toi aurait été impossible puisqu'elle y serait allée.

Le blond eut un demi-sourire et Harry le rejoignit sur le lit. Il s'allongea près de lui et Malefoy l'entoura de son bras gauche comme le Gryffondor posait sa tête sur sa poitrine. Il lui caressa le ventre en disant :

— Loin de moi l'idée de te bousculer mais...
— Je sais, fit le blond en récupérant son bras.

Harry se redressa sur une hanche et regarda l'autre qui avait détourné la tête.

— Je ne sais pas, dit-il alors. Je n'arrive pas à savoir si je t'aime ou pas... Mais crois-moi, il y a longtemps que je ne simule plus rien avec toi...
— Content de l'apprendre, répondit Harry avec un sourire. C'est qu'on avance alors.

Le Serpentard eut un maigre sourire puis Harry vint l'embrasser. On frappa contre la porte au même moment et Ginny entra.

—  Oh pardon, dit-elle. Je reviendrais...
— Non, petit sœur, viens, fit alors Harry en se redressant.
—  Petite sœur ? fit la jeune fille avec un sourire étonné. J'ignorais que j'avais un frère de plus...
—  A croire que tu n'en avais pas déjà assez, fit Malefoy avec un sourire pour le Gryffondor.

Celui-ci se renfrogna et Ginny dit :

—  Harry, maman voudrait que tu ailles l'aider à mettre la table et toi Malefoy, Ron voudrait te parler...
—  Me parler ? fit le blond surpris. En quel honneur ?
— Je ne sais pas, il m'a juste demandé de te dire ça comme je montais...
— Bon...
— J'arrive, fit Harry. Dans une minute...

Ginny comprit qu'il était temps pour elle de quitter la chambre et elle s'en alla en refermant soigneusement la porte. Harry se hissa alors sur le blond, à califourchon, et il caressa le torse moulé dans un t-shirt gris clair.

— Peu m'importe que tu mettes un mois, un an ou dix ans à savoir ce que tu ressens pour moi, Drago, dit-il. Du moment que tu restes près de moi, c'est l'essentiel.
— Voilà une chose qu'on ne peut pas te reprocher...
—  De ?
— D'être compliqué. Un rien te suffit, pour le peu que ce rien aille dans ton sens.

Harry eut un sourire et un bref haussement d'épaules. Il se pencha alors et tous deux échangèrent un long baiser. Malefoy passa ses mains sur les reins du brun, sous son t-shirt et celui-ci brisa soudain le baiser et quitta le lit un peu précipitamment.

— J'y vais, dit-il. Sinon Molly serait capable de transplaner ici pour venir me chercher.
— Heu... D'accord...

Harry disparu alors et le blond se redressa légèrement contre les oreillers, un peu perdu. Quelle mouche venait de piquer son ami ? Il l'embrassait amoureusement et la seconde d'après il bondissait du lit et disparaissait en bredouillant... Bizarre.

Avisant le bureau, le blond alla s'y installer et entreprit d'écrire à son père afin de lui signifier qu'il n'avait pas l'intention de rester dans leur manoir à la rentrée, mais bien d'aller vivre sur le campus où son appartement était déjà réservé et la caution du premier semestre versée.

.

— Harry ?
— Oui Molly ?
— Rassure-moi, Ginny ne vous a pas dérangés...
— Non, voyons... Il était en train de lire un livre sur le lit et moi je regardais le journal sur le bureau, au soleil. Si elle nous avait dérangés je n'aurais pas répondu.

Molly lui sourit puis elle regarda autour d'elle avant de baisser sensiblement la voix pour demander :

—  Dis-moi, mon chéri... Est-ce que tous les deux vous...
—  Est-ce qu'on couche ensemble ? Non...
— Ça a l'air de te peiner...
—  Un petit peu je l'avoue mais ça m'est égal, l'essentiel c'est qu'il soit près de moi. Je lui laisse le temps qu'il veut, je sais quelle bataille se joue dans sa tête... Il est hétéro à la base et voilà que je tombe amoureux de lui, amoureux fou, et qu'il s'attache progressivement à moi, si bien qu'au stade où nous en sommes, pour ceux qui nous connaissent, nous sommes un couple... Or il n'en est rien, pour l'instant nous ne sommes que des amis, des amis qui s'échangent des baiser et se font des câlins mais ca en reste là... J'espère que ça changera un jour mais je ne suis pas pressé. Je veux qu'il sache clairement où il met les pieds en décidant de passer au palier suivant avec moi. Je l'attendrais, fut-ce un, dix ou vingt ans, mais je l'attendrais.
—  Cette patience est admirable, fit Molly en posant une main sur l'épaule du garçon. Je comprends mieux maintenant pourquoi tu as été désigné d'office en tant que chef de Gryffondor...

Harry eut un léger sourire puis il continua de mettre lentement la table, couvert par couvert. Ce soir ils étaient dix à diner, il y avait bien entendu Molly et Arthur, ainsi que Ron, Ginny, Harry et Malefoy, mais en plus s'étaient invités à la dernière minute Fred et Georges, ainsi que Charlie, le chasseur de Dragon...

—  Harry... Généralement on met les couverts autour des assiettes...

Harry baissa les yeux et remarqua qu'il avait simplement déposé fourchette, couteau et petite cuillère dans chacune des assiettes. Rougissant, il s'excusa et remit la table d'aplombs avant d'aller prendre l'air sur la terrasse.

—  Je ne sais pas ce que tu as mon garçon, mais je te trouve bien distrait depuis deux ou trois jours...

Molly soupira et se remit à son diner. Le Gryffondor soupira alors profondément en s'asseyant sur l'un des bancs oubliés là après une quelconque soirée en famille, et il se perdit dans la contemplation du ciel.

✔️ Saint ValentinOù les histoires vivent. Découvrez maintenant