✔️ Saint Valentin

- Chapitre 9 -

— Toujours pas de monsieur Potter ? Deux heures de plus alors...

Mardi après-midi, Potions. Hermione fulmina. Elle leva brusquement la main et parla avant que Rogue ne l'y autorise.

— Monsieur, Harry est malade, vous abusez !
— Hermione, chut ! fit Ron à mi-voix.
—  Monsieur Weasley a raison, une fois n'est pas coutume, Miss Granger, taisez-vous donc, fit Rogue en la fusillant du regard. Si Potter est malade, qu'il me fasse porter un certificat de Mrs Pomfresh. S'il n'en a pas, qu'il vienne en cours. Si demain il n'est pas là, j'en averti la Directrice.
—  Merci pour elle, mais je suis au courant, Professeur Rogue, fit McGonagall.
—  Madame la Directrice ? fit Rogue en se levant. Je ne vous ai pas entendue frapper...
—  Simplement parce que je ne l'ai pas fait, fit la vieille sorcière, les mains dans ses manches. J'ai cru comprendre que vous parliez de Monsieur Potter à l'instant ?
—  En effet... Voilà deux jours qu'il ne se présente pas à mon cours...
— Si cela peut vous rassurer, je ne l'ai pas vu non plus depuis deux jours, fit McGonagall. Cela étant, je me suis rendue à Gryffondor. Monsieur Potter est bel et bien malade, couché et affaiblit par un manque de nourriture et une déshydratation avancés.
—  Nous faisons de notre mieux pour qu'il mange, fit Hermione en baissant les yeux.
— C'est tout à votre honneur, Miss Granger, répondit McGonagall. Cependant, il est de mon devoir de Directrice de veiller au bien être de mes élèves. C'est pourquoi, à l'heure où je vous parle, monsieur Potter a dû rejoindre St-Mangouste où il va passer quelques jours, le temps de se remettre sur pied.

—  St-Mangouste ! s'exclama Hermione. Mais professeur...
— Il suffit, Miss, répondit la sorcière. Ce sera tout, professeur Rogue, veuillez me pardonner pour l'interruption de votre cours.
—  Ce n'est rien, fit Rogue avec un signe de tête.

La Directrice quitta alors la salle et le brouhaha monta aussitôt.

— Silence ! aboya Rogue. Reprenons le cours à présent.

Les élèves se turent, mais à peine la classe terminée, le brouhaha recommença. Les Gryffondors partirent d'un côté et les Serpentards de l'autre.

Suivant son meilleur ami, Blaise lâcha :

—  Hé Drake, ça va ? T'es tout pâle...

Blaise le secoua et le blond sursauta :

—  Hein ? Tu disais ? Je ne t'écoutais pas...
—  Oh mon pote, à quoi tu pensais ?
—  À rien, mentit le Serpentard. Je dois y aller...
—  Ah ?
—  À tout à l'heure en cours...
—  Heu... ok. Pansy, qu'est-ce qu'il a ?
— Je n'en sais rien et je m'en fiche si tu veux tout savoir.
—  L'ambiance, je ne vous raconte pas... fit Blaise.

La Serpentarde le gratifia d'un coup de poing dans l'épaule et Blaise se répandit en excuses avant de filer rejoindre sa Gryffondor de petite-amie pour les quelques minutes d'interclasse.

Appuyé sur le lavabo des toilettes les plus proches, Malefoy fixait la bonde pensivement.

« Potter à l'hosto... » songea-t-il. « C'est à cause de moi ? »
« Mais non, espèce d'idiot, comment ça pourrait être de ta faute, tu n'as rien fait... » le sermonna sa conscience.
« Alors pourquoi je me sens aussi mal depuis que je le sais ? »
« Parce que t'es un faible... »

—  Non ! fit le blond en se redressant brusquement. Je ne suis pas un faible...

Il serra son poing droit en songeant à la douleur subie quand on lui avait apposé la Marque des Ténèbres, deux ans plus tôt.

Se crispant, le blond récupéra ses affaires et se dépêcha de rejoindre son cours suivant. Les deux heures d'Histoire de la Magie passèrent vite et, à peine la cloche eut-elle sonné dix-sept heures que le blond se rua hors de la salle de classe en plantant ses deux amis.