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— Harry chéri ?
— Oui, Molly ?
— Harry, j'aimerais savoir...

La femme se tut et Harry haussa un sourcil.

—  Mais encore ? dit-il.

Molly baissa la voix et demanda :

— Est-ce que j'installe tes affaires dans la chambre de Percy ou...
— Molly... fit Harry avec un sourire tout en sentant ses joues s'échauffer.
— D'accord, dit-elle avec un clin d'œil. Ron !
— Oui, maman ?
— Tu peux envoyer les affaires d'Harry dans la chambre de Percy ?
— D'accord !
— Molly, euh...
— Allons mon chéri, fit la femme rousse en lui caressant les joues. Il ne faut pas être gêné, je suis très contente pour toi. Tout va s'arranger maintenant, l'araignée qui se balade là-dedans va s'en aller ennuyer quelqu'un d'autre...

Elle lui tapota le front de son index puis y déposa un baiser et disparu dans sa cuisine en chantonnant.

Rouge brique, Harry décida d'aller prendre l'air dans le jardin. La veille, il était rentré pensif de Londres et avait passé la nuit à ruminer les paroles de Sylvana tout en se remémorant ses retrouvailles humides avec Malefoy. Au petit matin, il avait fait savoir à Molly que Malefoy risquait de débarquer à tout moment car chez lui, l'ambiance allait être... spéciale, durant les prochains jours.

— Harry chéri ?
— Oui, Molly ? Je vais finir par vous appeler maman si ça continue... Vous allez voir que ça va m'échapper...
—  Oh tu sais bien que cela ne me dérangerait absolument pas, répondit la femme en jetant pêle-mêle toute une tripotée de légumes dans une grande casserole d'eau bouillante. Hum, bref, quand pense-tu qu'il va arriver ?

Il y eut soudain un violent craquement et Harry sourit.

—  Maintenant, dit-il. Drago...

Il tendit les bras et alla enlacer le blond qui venait d'apparaitre au milieu de la terrasse. Le Serpentard lui rendit son étreinte une longue seconde puis Harry l'entraina vers la maison.

—  Viens à l'intérieur, dit-il. Il fait meilleur. Molly ?
—  Oui ? Ah, bonjour Drago, fit la femme rousse en souriant.
— Je ne voudrais surtout pas vous déranger, Mrs Weasley... fit le Serpentard, légèrement gêné. Je débarque comme ça sans prévenir et je... enfin vous savez, mon père est de retour et bon...
— Oh ne t'inquiète pas mon garçon, Harry m'a expliqué que ca n'allait pas être rose chez toi pendant les prochains jours... Tu peux rester ici aussi longtemps que tu voudras, si ma modeste maison te satisfait.
— Mes parents ont commencé à se disputer ce matin au petit-déjeuner... fit le blond. L'ambiance est déjà atroce... Je préfère m'en aller au plus vite et revenir après la tempête...
— Quel dommage... Des parents ne devraient pas avoir le droit de se disputer devant leurs enfants. Arthur et moi, quand nous avons des mots, nous attendons que tout le monde soit couché pour nous isoler et discuter tranquillement.
— Mais vous, vous êtes des parents modèles, Mrs Weasley, fit Malefoy avec un sourire.
—  Merci. Harry, tu va lui montrer sa chambre ? Le déjeuner sera prêt dans une heure environ.
— D'accord. Viens, fit alors le Gryffondor en lui prenant la main.

Le blond suivit son ami dans les étages de la maison et Harry ouvrit une porte au deuxième. Il alla pousser les volets et le soleil brûlant de ce mois d'aout éclaira une chambre assez vaste et décorée sobrement. Au centre de la pièce, appuyé contre le mur de la porte, se trouvait un lit deux places un peu plus étroit que la moyenne, recouvert d'un grand édredon rouge foncé qui invitait à sauter dessus. Au fond de la pièce, vers l'unique fenêtre, une lourde armoire aux portes finement ciselées semblait soutenir le plafond tant l'espace entre son sommet et ledit plafond était étroit.

— C'est petit mais on sera tranquilles, fit Harry en fermant la porte.
On ? répéta le blond avec un demi-sourire. Tu veux dire que ta gentille maman d'adoption ne voit pas d'inconvénients à ce que moi, ennemi juré des sorciers de basse classe, passe les prochaines nuits dans le même lit que son fils de cœur ?

Harry sourit. Le blond le prit alors par la taille et le tint contre lui un instant en disant :

— Si seulement je savais où j'en suis... Il y a longtemps que nous aurions étrenné ce lit...

Harry serra les lèvres. Il caressa les mains posées sur ses hanches puis remonta les long des bras et dit :

— Nous avons toute la vie devant nous pour penser à ça... Je suis content que tu me sois rendu...

Malefoy hocha la tête. Harry l'embrassa alors puis le laissa s'installer en l'invitant à le rejoindre en bas pour le déjeuner.

.

— Malefoy s'est installé chez les Weasley.
— Sérieusement ?

Rogue repoussa les lunettes de soleil qu'il avait sur le nez. Hermione haussa un sourcil puis lui tendit la lettre qui venait d'arriver, apportée par Hedwige. L'homme la prit et la lut en silence.

— Potter a toujours eut une écriture dégoûtante...
— Je t'en prie, fit Hermione en fronçant les sourcils. Apparemment, l'ambiance chez les Malefoy serait atroce...
—  Pas étonnant, répondit le professeur de Potions en posant la lettre sur le guéridon près de lui. J'imagine que Lucius n'a pas vraiment apprécié que sa chère femme le tue avant l'heure... Crois-moi si tu me faisais un coup pareil, je serais comme lui.
—  Mais nous, nous ne sommes pas mariés, fit Hermione avec un sourire. Tu y songes ? demanda-t-elle alors.
—  Parfois... Mais j'ignore si j'ai le droit, tu es bien plus jeune que moi...
—  Tu m'as bien fait un enfant...
— Oui mais c'est entre nous, et si vraiment nous avons des problèmes, nous pouvons toujours le garder secret, pas un mariage...

Hermione pinça les lèvres puis sourit.

— De toutes façon, pour moi ce qui compte c'est que tu n'aies pas fichu le camp quand je t'ai dit attendre un bébé, et que tu sois encore là maintenant. C'est l'essentiel, cela signifie que tu accepte ma grossesse et entre nous, il est grand temps que tu aies une descendance, non ?

Rogue eut un maigre sourire puis Hermione remit ses lunettes de soleil et reprit son activité favorite de ces derniers jours : bronzer.

Rogue, bien à l'abri sous un grand parasol pourpre, la regarda un instant. Son regard s'attarda sur le ventre déjà bien renflé de la jeune femme et il pinça les lèvres avant de remettre ses lunettes de soleil et de reprendre sa lecture.

Ils se trouvaient tous les deux sur la côte de la Manche, côté français, dans un petit cottage que Rogue avait emprunté au professeur McGonagall. L'endroit était petit et cosy, parfait pour des vacances en amoureux, même quelques jours, loin du bruit et de la pollution de la ville.

Ils étaient arrivés la veille au soir, juste après le procès de Monsieur Malefoy et Hermione avait tenu à ce qu'ils laissent tous deux leurs tenues de sorciers et leurs baguettes dans leurs malles, au fond de l'armoire. Contre toute attente, Rogue avait accepté et renoncé à emmener ses livres et ses chaudrons... La jeune femme avait également décidé qu'ils ne pratiqueraient pas une once de magie pendant tout leur séjour et Rogue avait ronchonné par contre, en disant détester aller faire les courses dans les magasins Moldus... Hermione lui avait répondu qu'il n'était pas obligé de l'accompagner...

.

La nuit venait de tomber et la brunette était devant sa cuisine. Elle remercia mentalement McGonagall de ne pas avoir fait de sa maison l'antre de la magie. Il y avait donc une cuisine équipée, l'électricité et l'eau courante, en somme tout le confort pour des Moldus. Rogue évidemment, se sentait un peu à l'étroit et, alors qu'il attendait que le diner soit prêt, répondant à son courrier, il dit :

— Un homme est passé déposer des magazines dans la boîte aux lettres...
— Ah le facteur. C'est l'équivalent des hiboux chez les Moldus...
— Je sais, mais il est payé pour ça ?
— Bien entendu... Pourquoi ? Tu lui as parlé ?
— Non, je crois que je lui ai fait peur.

Hermione pouffa et se retourna. Elle sourit à son compagnon qui secoua la tête en pestant contre les Moldus... La jeune femme retourna ensuite à sa popote et se mit à chantonner tout en remuant dans ses casseroles.

✔️ Saint ValentinOù les histoires vivent. Découvrez maintenant