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— J'y vais monsieur !
— A demain Harry, répondit Ollivander depuis son bureau, occupé à faire les comptes de la journée. Passe une bonne soirée.
— Merci, vous aussi. Ah, le bois et les matériaux sont dans la réserve.
— Merci, à demain.
— A demain.

Le Gryffondor quitta la boutique en hissant son sac sur son épaule et regarda la longue allée du Chemin de Traverse. La nuit tombait, il devait être quelque chose comme sept heures et quart et le brun, regardant sa montre, se dépêcha d'aller jusque chez Madame Guipure, une boutique dans l'angle de la place devant chez Gringotts.

Tickling

— Je suis à vous dans une minute ! s'exclama une voix dans l'arrière boutique. Ah, Harry, salut vieux, je croyais que c'était un client.
— Tu as l'air crevé... dit Harry.
— On a eut une famille... soupira Ron. La mère voulait deux robes pour chacune de ses quatre filles...
— Des riches ?
— Nous ne pouvons parler de nos clients. Bonsoir, monsieur Potter, dit une femme en sortant d'une allée.
— Madame Guipure... salua Harry. Je viens vous enlever votre apprenti.
— Je sais, fit la femme rondouillarde avec ses cheveux blancs.

Elle portait un chapeau pointu cassé en arrière, comme s'il avait prit un coup de vent trop violent, et une robe noire qui devait servir depuis de nombreuses années. Un tablier blanc complétait le tout et Harry dénombra pas moins d'une trentaine d'épingles à tête et d'aiguilles au chas de certaines pendaient encore du fil, ce qui donnait à ce tablier un air bariolé à souhait.

— On y va ? fit alors Harry.

Ron jeta un regard à sa patronne qui hocha la tête puis les deux garçons quittèrent la boutique vivement éclairée pour se plonger dans la rue sombre encore bondée.

— Tu nous fais transplanter ? demanda le rouquin.

Harry hocha la tête. Ron posa une main sur son épaule puis ils disparurent pour réapparaître à l'entrée d'un petit cimetière détrempé.

.

— Bonsoir papa, bonsoir maman...

Harry posa son sac sur la marche entourant la pierre tombale de ses parents. Il fit apparaitre un gros bouquet de fleurs et le déposa dessus.

— Je sais que votre anniversaire est dans une semaine, mais je ne pourrais pas venir... Je passe Halloween chez les Weasley et il y a beaucoup à faire pour cette soirée.

Ron hocha la tête. Il regarda les deux photos mouvantes des parents d'Harry, placardés sur la stèle. Il n'y avait que depuis peu que les Potter avaient une sépulture décente. Jusqu'à maintenant, ils avaient été simplement mis en terre, mais Harry avait tenu, après la mort de Dumbledore et la fin de la guerre, à leur faire un caveau digne de ce nom.

Il n'avait pas lésiné sur les matériaux, le caveau en lui-même était en béton armé doublé avec entre les deux parois, un système de ventilation afin que l'unique cercueil en pin massif, capitonné de soie, renfermant les restes de ses deux parents, ne s'abîme pas trop rapidement.

Harry avait également prévu plusieurs places dans ce caveau et un cercueil vide en occupait une. Une plaque au nom de Sirius Black y avait été clouée et le nom du parrain du Gryffondor avait été gravé dans le marbre rose de la stèle.

Il restait encore plusieurs étagères dans le tombeau, dont une pour Harry, qu'il n'occupera qu'une fois le temps de sa vie parfaitement écoulé, bien entendu. Les autres places seraient pour son éventuelle famille, femme et enfants, quand viendrait leur tour.

A cette époque, Harry ne savait pas qu'il allait tomber éperdument amoureux d'un garçon et de ce fait prendre le risque de ne jamais avoir d'enfants à lui. Mais tant pis, maintenant que c'était fait, pas question de démolir cette sépulture pour en faire une plus petite.

— On y va ? fit soudain Ron. Je suis mal à l'aise dans les cimetières...
— Je sais. Oui, on peut y aller... Mais avant de rentrer, on va passer voir quelqu'un d'autre.
— Pourquoi Harry ? fit alors le rouquin en fronçant les sourcils. Avec tout le mal qu'il a fait autour de lui, pourquoi tu vas le visiter sur sa tombe ?
— Parce que...

Ron secoua la tête. Jamais Harry ne lui donnera de réponse plus claire que celle-là, quoi qu'il dise...

.

— On est rentrés !
— Ah les garçons. Le diner sera prêt dans quelques minutes, allez vous débarbouiller, on dirait que vous revenez d'une balade en forêt...
— Tu ne crois pas si bien dire, marmonna Ron, le teint encore plus pâle que d'habitude.
— Hein ?
— Non, rien...

Harry haussa un sourcil puis ils montèrent tous les deux dans les étages et Harry s'arrêta à la chambre de Percy. Depuis le séjour de Malefoy, il y était resté et même si les premières nuits passées seul avaient été courtes, il avait maintenant prit ses aises dans le vaste lit.

Se déshabillant afin d'aller enfiler des vêtements plus confortables, Harry se dirigea vers son armoire, simplement vêtu d'un caleçon noir. Il en tira un vaste sweat-shirt et un jean large complètement épuisé et soudain, quelque chose tomba sur le plancher dans un bruit métallique. Harry se pencha pour le ramasser. C'était une boucle de ceinture en argent, un serpent enroulé sur lui-même aux yeux d'émeraude. En la voyant, des souvenirs remontèrent dans l'esprit du Gryffondor et il sentit des picotements dans ses reins.

— Non... dit-il en s'asseyant sur son lit. Non, pas maintenant...

Il enfonça ses mains entre ses cuisses serrées et ferma très fort les yeux en s'efforçant de penser à autre chose mais c'était trop tard. Déjà le sang affluait dans son sexe et en quelques secondes, le brun se retrouva avec une érection phénoménale qu'il n'eut d'autre choix que de soulager manuellement... en priant pour que personne ne vienne frapper à sa porte...

.

Après le diner, Harry sortit sur la terrasse. La pluie avait cessé et le brun s'assis sur un banc en bois qui avait déjà vu pas mal d'hivers. Ron le rejoignit quelques minutes plus tard avec une bière et, voyant que son ami n'y touchait pas, il demanda :

— Ça ne va pas ?
— Si, si... C'est juste que... non, rien.
— Harry... Tu sais que tu peux me parler, hein ?

Le brun hocha la tête puis il soupira.

— En me changeant tout à l'heure, j'ai trouvé une boucle de ceinture à Drago... Elle est tombée quand j'ai tiré mon pantalon de mon armoire et quand je l'ai reconnu... Enfin, j'ai sentit aussitôt des picotements dans mes reins et...

Ron baissa la tête. Il but une gorgée de bière et Harry soupira profondément à nouveau en se passant une main sur la figure.

— Ron, qu'est-ce que je peux faire ? Je me paie une trique monumentale dès que son souvenir à le malheur de se rappeler à moi... Le temps où mon abstinence fonctionnait était si bien...
— Je ne sais pas quoi te dire, vieux, sinon de te trouver quelqu'un en attendant que môssieur se décide... Le petit Serdaigle que tu avais sifflé l'autre fois à Poudlard, tu as son adresse ?
— Probablement qu'Hedwige la connaît, mais... Je ne sais pas, j'ai l'impression que je vais le tromper.
— On ne trompe une personne que si on va voir ailleurs alors qu'on a couché avec elle, fit Molly en apparaissant brusquement. Pardon d'avoir écouté, dit-elle ensuite
— Vous croyez ? demanda Harry, un peu gêné.
— Entre le fils Malefoy et toi il n'y a qu'une très forte amitié et si tu as besoin d'aller voir quelqu'un d'autre alors fais-le.

Harry baissa les yeux. Il fit tourner sa bouteille entre ses mains puis hocha la tête.

— Vous avez raison, Molly, dit-il au bout de quelques secondes de réflexion. Ma chouette est dedans ?
— Elle mange, fit Molly en souriant.

Harry hocha la tête puis le Gryffondor disparut dans la maison.

— Ça serait quand même cool que Malefoy se décide rapidement... dit Ron.
— Oui, mais on ne peut pas le bousculer, répondit sa mère. Je sais parfaitement qu'Harry est amoureux de lui à en perdre la tête mais tant que Drago ne sera pas certain de ses sentiments, ils ne doivent pas commettre d'impairs. Cela pourrait les détruire tous les deux...

Ron hocha la tête. Molly rentra alors dans la maison finir de ranger les restes du diner puis elle alla écouter un peu la radio dans le salon tout en lisant les nouvelles du jour dans les différents journaux qu'elle recevait le matin.

✔️ Saint ValentinOù les histoires vivent. Découvrez maintenant