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— Harry ?
— Mhm...

Ron pinça les lèvres et referma la porte de la chambre qu'il partageait avec son meilleur ami. Depuis le début des vacances, le moral du Gryffondor avait progressivement chuté et maintenant, il semblait être au plus bas.

— Alors ? demanda Hermione en regardant Ron descendre l'escalier, un peu plus tard.
— Il est toujours dans son lit, il a juste grogné quand je l'ai appelé. Même pas bougé. Tu crois qu'il déprime encore ?
— Non, il mange et se lève quand même pour faire sa toilette, fit Hermione. Je pense que Malefoy lui manque terriblement et qu'en plus, le fait qu'il va se marier le terrifie. Il a peur de le perdre à jamais et c'est ce qui arrivera si on ne trouve pas rapidement une solution.
— Rogue a envoyé ta lettre à Lucius Malefoy ?
— Hier oui, mais il n'a toujours pas de réponse... Il a dit nous prévenir dès qu'il en aura une.

Ron hocha la tête.

— Dis, et si on allait nous baigner ? Je crois que je vais fondre moi... demanda-t-il soudain.
— Et moi donc... Il y a une piscine dans les environs ?
— Non, mieux que ça, un lac ! Il s'est fait ce printemps avec les pluies et la fonte des neiges et papa l'entretient depuis.
— Oh super ! Allons-y vite alors !

Ron sourit puis remonta dans sa chambre pour se changer et prendre ses affaires de plage. Pendant qu'il enfilait un short de bain, il s'employa à secouer Harry.

— Hé mon vieux, on va nager au lac, tu viens avec nous ?
— Où ça ? marmotta Harry sous son drap. Quel lac...
— Au lac... Tu sais, une grande étendue d'eau fraiche...
— Non, pas envie...
— Oh bon sang Harry, tu ne vas pas rester enfermé jusqu'à la rentrée, si ? fit Ron en sentant la colère lui monter au nez. T'es soûlant à la fin ! On est en vacances bon dieu ! Tu nous mine le moral avec ton histoire !
— Je ne suis pas bien...
— Ouais, merci je m'en suis rendu compte, grogna le rouquin.

Il enfila un t-shirt puis ses tongs et s'approcha du lit. Il retira brusquement le drap et saisi Harry par les bras. Il le plaqua sur le dos en disant :

— Harry Potter, si tu ne te lèves pas dans les cinq secondes qui viennent, je te jette un Levicorpus et je t'emmène de force au lac où je te jetterais tout habillé !
— T'es pas bien ? Lâche-moi, Ron !
— Si parfaitement bien. Simplement, j'en ai ras-le-bol de t'entendre geindre toute la journée.
— Je ne « geins » pas...
— C'est tout comme, tu marmonnes dès qu'on te pose une question, tu es cloitré dans cette chambre depuis un mois... C'est les vacances, t'es censé t'amuser ! Et puis ce soir, c'est ton anniversaire alors maintenant, tu vas bouger ton petit cul de là et on va aller se baigner parce que moi je vais mourir de chaud et qu'Hermione va s'effondrer si elle ne trouve pas du frais rapidement.

Ron lâcha alors son ami et quitta la chambre en jetant sa serviette de bain sur ses épaules d'un geste théâtral. Un silence pesant suivit sa tirade et Harry resta figé en regardant le plafond. Soudain il sortit ses jambes du lit et s'assit au bord. Il regarda par la fenêtre et vit le ciel d'azur sans aucun nuage. Un grand rayon de soleil traversait la petite pièce mansardée et dans son sillage, les grains de poussière tourbillonnaient encore furieusement après le passage de Ron.

Le Gryffondor regarda autour de lui et se leva. Il alla dans la commode qui lui était réservée depuis des années et farfouilla dans les affaires qui se trouvaient dans le premier tiroir. Il en tira un short de bain rouge et jaune et le regarda un instant avant de se délester de tous ses autres habits pour l'enfiler. Il chaussa des tongs, enfila un t-shirt frais puis alla chercher sa serviette de bain sur sa tringle dans la salle de bains familiale avant de descendre au salon.

— Oh bon sang, je n'y crois pas...
— De quoi ? fit Ron en regardant Hermione en face de lui.
— Harry est levé !

Le rouquin fit volte-face et posa ses poings sur ses hanches.

— Ah ben quand même ! Ça y est, t'as décidé de passer à autre chose ?
— J'ai pas trop le choix, non ? fit Harry avec un demi-sourire. Alors, on y va ou pas ?
— Où ?
— Se baigner, répondit Hermione à Ginny.
— Attendez-moi alors !

Hermione sourit puis elle tendit les bras et alla enlacer Harry. Elle l'embrassa longuement sur la joue et dit :

— On sait qu'il te manque terriblement mais ça ne sert à rien de déprimer. Ça ne le fera pas revenir. Le seul moyen qu'on ait maintenant c'est d'attendre la réponse de Monsieur Malefoy.
— La réponse ? demanda Harry.
— On va tout t'expliquer, fit Ron en le prenant par les épaules.

Ils attendirent Ginny puis tous se dirigèrent vers un petit lac non loin, bordé d'arbres qui dispensaient une ombre fraiche et bienfaisante. Hermione se mit aussitôt entre deux grosses racines qui formaient comme un siège puis elle retira son long t-shirt et se retrouva dans un maillot de bain deux pièces gris clair. Ginny, elle, avait opté pour le une pièce orange foncé.

— Deux belles plantes, fit Ron en souriant. On les effeuillerait bien, hein Harry ?

Il passa son t-shirt par-dessus sa tête et le jeta sur sa serviette qu'il venait d'étaler sommairement.

— Ron ! gronda Ginny. T'es mon frère...
—  Mais moi non, fit Harry avec un clin d'œil pour la rouquine qui vira au rouge brique.

Hermione jeta un regard chargé à Ron qui lui fit un petit sourire canaille avant de dire que le dernier dans l'eau serait de corvée de vaisselle à la main le soir même. Or, le soir même, toute la famille débarquait à la maison pour l'anniversaire de Harry, il y aurait donc des monticules de vaisselle astronomique...

.

— Entrez... Oh c'est toi...
— Drago ?
— Quoi ?
— Oh je t'en prie...
— Écoute Sylvana, peu m'importe ce que tu as à me dire présentement, je m'en fiche, c'est clair ?
— Mais enfin, pourquoi est-ce que tu es aussi acide avec moi ? demanda la jeune femme en regardant le Serpentard qui était en train d'écrire, assis à sa table de travail, dans sa chambre. J'ai l'impression d'être une maladie que tu essaie de fuir...
— Et pourquoi pas ?
— Attention, mon père ne va pas apprécier...

Malefoy ferma les yeux puis posa sa plume et se retourna à demi sur sa chaise en disant :

— Sylvana Ranget, graves-toi dans le crâne que je n'ai aucunement l'intention d'être plus aimable que ça avec toi, et ce même une fois notre mariage passé.
— Mais que t'ais-je fais, pour l'amour du Ciel ? demanda alors la jeune femme en s'asseyant rapidement sur une chaise proche du bureau du blond. Hein ? Dis-moi...
— C'est simplement le fait que tu sois là, dans cette maison, qui m'horripile ! fit le blond en serrant les mâchoires. Je n'ai que faire de toi, je n'ai aucune envie de me marier maintenant, moi je veux aller à l'Université en septembre, je veux y passer mes quatre années sans avoir à me préoccuper d'une femme ou de marmots. Je n'ai que dix-huit ans, bon sang !
— Et alors ? Nos parents ont décidé de nous marier, nous ne pouvons rien y faire.
— Si nous pouvons. Ma mère n'avait pas le droit d'épouser ton père, fit le blond.

La jeune femme prit un air choqué.

— Co-comment ça ? bafouilla-t-elle.
— Mon père n'est pas mort, Sylvana ! Il n'est pas mort, il est à Azkaban !
— Mais... Mais il... Ta mère a dit que...
— Il est toujours vivant, je le sais par mon parrain qui lui écrit régulièrement. Et tu sais parfaitement, tout comme, moi, qu'une sorcière n'a pas le droit de se remarier si son époux n'est pas mort ou s'ils n'ont pas divorcé dans les règles de l'art. Or je compte bien faire annuler le mariage de ma mère avec ton père et de cette façon, je pourrais rompre nos fiançailles et reprendre ma vie comme avant.

Sylvana prit une inspiration en fermant les yeux. Elle déglutit et Malefoy cru qu'elle allait se mettre à pleurer mais non, elle se contenta de passer sa langue sur ses lèvres.

— Que tu souhaites retrouver tes parents, je peux le comprendre, mais pourquoi me détestes-tu à ce point ? Je ne t'ai jamais rien fait... si ? demanda-t-elle.
— Je ne te déteste pas, Sylvana, fit alors le blond en se remettant face à son bureau. Je suis simplement...
— Déjà amoureux ?
— Non, c'est plus compliqué que ça...
— Et si tu me racontais l'histoire au lieu de me faire la guerre ? Tu sais, je sais parfaitement garder un secret...
— Je n'en doute pas, seulement si je savais seulement où moi j'en suis, tout serait nettement moins compliqué.
— Raconte-moi alors. Tu y verras peut-être plus clair après.

Malefoy regarda la jeune fille aux longs cheveux noirs. Il baissa les yeux puis se décida à tout raconter depuis le début, au mois de février, jusqu'à à la fin, à la sortie de Poudlard, en juin dernier...

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