*Sacha*

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Je ne savais pas ce que je m'étais imaginé. Au fond je ne pensais pas qu'elle m'ouvrirait. Elle ne m'adressait plus un regard depuis longtemps et prenait soin de ne jamais me croiser dans la maison, elle s'enfermait dans sa chambre. Parfois j'avais cru avoir oublié jusqu'à son existence. Nous étions là, nous nous croisions malencontreusement sans nous voir. Nous étions devenus des inconnus l'un pour l'autre, et personne n'aurait soupçonné notre filiation pourtant si évidente.

Quand maman est partie, Camille a elle aussi disparue. Je pensais que ça leur passerait avec le temps, qu'elles me pardonneraient d'être moi. Qu'elles s'apercevraient que j'ai besoin d'aide et que c'est la raison pour laquelle je m'étais confié. Mais aucune des deux n'est revenue.

Papa avait tenté d'affronter la réalité pendant un temps. Même si je voyais beaucoup de peine lorsqu'il posait ses yeux sur moi. Parfois il m'envoyait un sourire, mais je sentais que le cœur n'y était pas.

Je ne ressemblais à personne, encore moins à eux. J'étais différent et ils s'étaient mis à m'éviter. Ils avaient peur. Ils n'osaient pas l'avouer et ils n'eurent pas le courage de m'abandonner à d'autres. La fierté sûrement. Ils finirent par s'écarter, un à un, me laissant avec mes tourments et mes propres peurs.

Je regardais la photo posée sur mon bureau. Elle était petite et encadrée dans un bois fin et bon marché. On est là, tous ensemble. Maman est souriante tandis que papa l'entoure de ses bras musclés. Camille rit aux éclats et moi je la regarde avec admiration. Cela datait d'une époque où tout était léger, celle où nous sautions encore sur les oreillers de nos parents parce que c'était drôle. Celle où nous pensions encore que le monde nous ouvrait ses bras. Sans m'en apercevoir, je sentis mes yeux s'humidifier, puis les larmes rouler lentement sur mes joues. Je laissais mes sentiments m'envahir pour de bon, enfouissant mon visage dans les couvertures de mon lit. Je n'avais pas pleuré depuis si longtemps que j'en avait presque oublié les sensations. J'avais gardé tant de tristesse, de frustration et de peur en moi que je ne pus m'arrêter.

Camille avait raison, j'étais le coeur du problème et je n'avais rien fait pour arranger les choses. 

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Je suis de retour !! Enfin presque....désolée pour le retard d'une journée.... Je déménage cette semaine et reprends les cours vendredi, ce qui explique ce retard...J'espère que vous ne m'en voudrez pas trop ! Bon...pour me faire pardonner ce sera deux chapitres pour aujourd'hui, en espérant qu'ils vous plairont !

Bien à vous chers lecteurs !

PS: N'hésitez pas à commenter si ça vous a plu, ou pas ! Je vous répondrais dans tous les cas ! Sinon laissez une petite étoile ;)  

Nos Âmes Brisées (EN REECRITURE)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant