Le cataclysme (version longue)

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La même incompréhension se lisait sur le visage des trois filles. Où étaient passés les adultes? Qu'est-ce qu'il s'est passé? Lisa pleurait:

"-Tout est de ma faute papa, je suis désolée, je ne voulais pas vraiment ça..."

Mira accourut pour lui demander en quoi c'était sa faute:

"-J'ai fait le vœu qu'ils disparaissent, c'est ma faute, Mira c'est horrible...

- Ce n'est qu'une pure coïncidence, il faut plus qu'un vœu pour faire disparaitre une ville,

-En effet, Alya entra dans la discussion, je pense que ça a un rapport avec Natacha...

-Le plan en cas d'urgence, elles comprirent toutes les deux simultanément.

-Quel plan?"

Les jumelles, qui s'étonnèrent d'être les seules à connaitre l'existence de ce plan, expliquèrent à Lisa la situation, quand les pôles s'inverseront, brisant pendant un moment le champ magnétique de la Terre, la population viendrait alors à mourir, il fallait donc un plan d'évacuation d'urgence, une téléportation vers une nouvelle dimension. Ce plan permettrait surtout à Natacha de prendre le contrôle sur l'humanité et donc de réaliser son rêve.

"-Pourquoi on est encore là alors, nous aussi on aurait dû être téléporté avec les autres?

-Ça, on ne sait pas..."

Les visages des filles s'assombrirent d'un coup. Privée de son champ magnétique, la Terre perdrait son atmosphère le temps que sa nouvelle polarité s'établisse, laissant entrer les rayons gamma très cancérigènes, pire la surface gèlera, les océans gèleront, les villes sous-marines mourront quelques jours plus tard. Mais aussi sans champ magnétique, la Terre recevra une pluie d'astéroïdes et Apogaïs sera détruite, ce qui expliquait leur nombre important passant au-dessus de la ville depuis quelques heures. D'après les lois mathématiques elles n'avaient aucune chance, elles étaient vouées à une mort certaine. Soudain un énorme rocher frôla la station spatiale, la faisant vibrer.

"-On est mal, s'inquiéta Elizabeth.

-Mortes tu veux dire, rétorqua Alya, en plus cette garce nous a pris le Décodeur.

-Il aurait pu nous sauver lui, s'indigna Mira, c'est pas juste mainten...

Un nouveau rocher percuta cette fois-ci la ville de plein fouet, une voix électronique retentit:

-fuite dans l'enveloppe de la ville, urgence, fermeture hermétique des maisons dans 10..."

Les filles se précipitèrent dans une maison, en effet en cas de problème la ville s'auto-protégeait en fermant les habitations pour laisser un accès aux bunkers qui se trouvaient dans les égouts en cas de complication. La station fut de nouveau heurtée, la voix reprit :

"-Urgence, dirigez-vous vers bunker, dirigez-vous vers bunker..."

Les jumelles suivirent Lisa qui connaissait les réseaux souterrains comme sa poche. Elle les conduisit dans son laboratoire qui était l'un de ces bunkers, quand elles entrèrent les portes se refermèrent derrière elles. D'ici, deux options s'offraient à elles : quitter les lieux grâce aux navettes de sécurité ou rester enfermées jusqu'à ce que la ville soit rayée de la carte, elles avec.

"-Notre seule misérable chance de survie sont ces navettes, il y en a deux de deux places chacune, informa l'originaire des lieux, Je pars avec des échantillons de mes recherches et vous vous montez ensemble. D'accord?

-T'es sure que...

-Oui allez vite montez on ne se pose pas de question."

Pendant le chargement des recherches de Lisa à bord de son vaisseau, Apogaïs fut souvent frappée par des astéroïdes faisant trembler la station. Quand tout fut fini les filles se dirent un au-revoir aux allures d'adieux. Elle montèrent chacune dans leur nacelle, le compte à rebours commença:

-3, 2, 1,

Un caillou arracha l'ordinateur chargé du lancer des jumelles.

-0

La navette resta sur place quand celle de Lisa partie.

-Oh m*****, p***** , bon ben on a plus qu'à prier pour elle maintenant...

De son côté Elizabeth s'éloignait dans les ténèbres de l'espace, elle aperçut que ses deux amies n'étaient pas avec elle, elle éclata en sanglot. Peu après sa nacelle pénétra dans l'océan jusqu'à rejoindre New York, enfin sa copie. Quand elle descendit de la navette elle croyait se retrouver seule au milieu de cette immense cité mais bientôt des enfants apparurent il y en avaient des centaines.

Elle chercha pendant des jours une explication à pourquoi les adultes avaient été téléportés mais pas les enfants. Elle finit par émettre la possibilité que ce soit dû à leur instabilité génétique. En effet le code génétique quand il est jeune, est sans arrêt modifié, ce qui doit empêcher le programme de téléportation de cerner leur ADN, rendant le transfert impossible. Les autres enfants préféraient la version disant que les parents n'aimaient pas les enfants et qu'ils les ont donc abandonnés.

Mira et Alya, elles, restèrent trois jours dans le bunker à entendre les rochers marteler la ville. Elles réfléchissaient à leurs potentielles dernières chances de ne pas mourir le lendemain.

-On pourrait prendre des combinaisons et sauter en parachute, proposa Mira.

-T'es bête, il n'y a plus assez d'air dans l'atmosphère pour que le parachute ralentisse assez notre chute avant le sol.

-C'est notre dernière chance et si on ne saute pas maintenant plus tard il y aura encore moins d'air...

-Tu as peut-être raison après tout.

Les deux sœurs mirent une combinaison d'Astronaute et ouvrir le sas... Elles étaient face au soleil et une grande douleur les frappa d'un seul coup, elles prenaient de plein fouet les rayons gamma du soleil, ceux-ci étaient en train de modifier l'ADN de leurs cellules, créant des milliers de mini-cancers. La douleur était telle qu'elles se dépêchèrent de sauter pour s'en libérer. Juste avant de rentrer dans ce qui restait de l'atmosphère terrestre, une vive douleur qui donnait l'impression aux jumelles de se faire brûler la peau les firent perdre connaissance.

Quant Alya ouvrit les yeux elle était au sommet de l'Empire State Building, enfin la version sous-marine, elle avait mal au dos, à la tête, partout, mais elle était vivante. Elle se demandait comment cela se faisait. C'était la nuit, elle chercha Mira des yeux mais rien, elle l'appela, rien. Elle avait trop mal pour bouger, sa chair la torturait, elle était vide d'énergie. Elle décida alors de rester assise un moment au sommet de l'immeuble le plus haut du nouveau New-York le temps de récupérer. Elle finit par s'endormir.

Matière, Énergie et LiantOù les histoires vivent. Découvrez maintenant