Matière, Énergie et Liant

Miami

Lisa vexée, ordonna que le groupe sorte de cette dimension. Ils sortirent de la grotte, reprirent les aigles et commencèrent à monter. Un tourbillon d'air apparut au dessus de leur tête. Ils continuèrent et d'un coup apparurent comme par magie au centre de l'œil du cyclone. Celui-ci commençait à se refermer, alors les oiseaux grimpèrent en haut des cieux le plus vite possible. Le Décodeur qui les attendait leur donna à tous une bulle d'air, et ils réussirent à s'échapper de l'ouragan avant que celui-ci ne se referme sur lui même et implose. En un instant, les vents se calmèrent, le ciel redevint bleu, et le groupe put enfin voir ce qu'était devenu l'océan. Une immensité bleu et profonde s'étalait en dessous d'eux. La glace avait totalement fondue, c'était merveilleux.

Les adolescents descendirent pour se poser sur la plage. Ils remercièrent les aigles de tout ce travail, en les serrant dans leurs bras. Le Décodeur leur offrit un agneau chacun à dévorer pour reprendre des forces car il faudrait bientôt rentrer au campement. Tout le monde se jeta à l'eau, jouant dans les vagues, se laissant bercer par la houle. Il y avait un sentiment d'apaisement, la vue d'autant d'eau remontait le moral... Mais quand ils regardaient la côte, un triste paysage de désolation prenait forme. Derrière eux se trouvaient les vestiges d'une immense ville qu'était Miami, tout était en ruine, brûlé.

Le Décodeur pendant ce temps restait à l'écart. Tout allait si vite. La nature semblait vouloir les aider à récupérer les clés, bientôt il ne resterait qu'une dimension à trouver et se sera celle de l'eau car des clones de lui-même prenaient bien soin de fermer toutes les entrées possibles. Si Natasha ne s'inquiétait pas depuis le début, c'est parce qu'elle avait la main sur la dernière partie de la clé. C'était impossible d'ouvrir et d'entrer dans la dimension aquatique depuis l'extérieur. Seulement elle était loin de se douter que le Décodeur avait des contacts à l'intérieur et qu'il avait créé un moyen de leur parler. De toute façon c'était leur seule chance. Il fallait demander aux enfants clandestins de prendre d'assaut la capitale et d'empêcher les clones de bloquer les entrées. Il envoya donc un message à Bastien lui disant ceci :

"-Nous avons besoin de ton aide pour tuer Natasha. Pour cela il faut que tu fasses exploser la baleine bleue de l'intérieur. Tu devras t'infiltrer dans la partie des scientifiques et dérégler leur centrale nucléaire pour la faire surchauffer. A partir de là cours et enfuis toi, toute la baleine va imploser très vite par la réaction en chaîne. Tu es notre dernier espoir. Au revoir et bonne chance."

Il avait utilisé sa seule carte pour essayer d'entrer dans la dimension aquatique, mais cela suffirait-il? L'animal continua de regarder les enfants jouer dans l'eau. Tout était paisible ici. Ensuite ceux-ci voulurent visiter la ville en ruine pour mieux se rendre compte de la violence de ce qui s'était passé à l'extérieur pendant que l'Homme s'était réfugié dans les profondeurs de l'océan.

Le spectacle de la célèbre cité en ruine était désolant. Encore plus horrible que vu du ciel. Aucune tour n'était restée debout, des blocs de béton de plusieurs mètres de côté étaient tombés sur le goudron cloqué de la route. Tout était déformé, fondu. Jaune, le verre des vitres avait coulé au sol et formait maintenant des tas solides en verre devant les façades de ce qui étaient autrefois des immeubles. Les voitures garées avait été englouties sous le béton ou étaient complètement fondues. Ils marchèrent encore un peu avant de se rendre compte qu'il y avait une petite plante, toute verte, qui poussait dans une fissure d'un des immeubles. Ils entrèrent dans celui-ci par curiosité. C'était sûrement un ancien magasin, mais impossible de déterminer ce qu'il pouvait vendre. En effet tout était fondu et méconnaissable. Il n'y avait donc rien à voir dans ces anciennes prestigieuses cités, les enfants décidèrent de rentrer. Ils firent le chemin inverse et retrouvèrent leurs aigles repus prêts à repartir pour une trentaine d'heures de vol.

Le retour fut long, très long, le groupe s'endormait, se réveillait, regardait le paysage, discutait. C'était long. Alors quand ils revirent de l'herbe verte en rentrant dans les Rocheuses, ils demandèrent une petite pause au Décodeur. Ils étaient dans le Colorado. Les adolescents profitèrent de ce moment pour marcher un peu, se dégourdir les jambes, regarder un peu les nouvelles espèces de plante qui s'y trouvaient. Il y avait même un lac pour se tremper les pieds. Ils passèrent deux heures dans cet endroit charmant qui confirmait que les montagnes avaient formé un rempart naturel face à la catastrophe radioactive. Mais il fallait repartir, ça allait bientôt faire cinq jours qu'ils avaient abandonné le campement et n'étaient jamais partis aussi longtemps. Les autres allaient finir par s'inquiéter. Ils remontèrent sur leurs aigles...

Ils durent voler encore six heures avant d'enfin apercevoir les lumières du campement. Ils étaient enfin de retour. Une fois de plus ils furent accueillis avec joie. En plus pour la première fois, comme ils ne repartaient pas, les enfants allaient pouvoir toucher leurs armures et voir leurs armes. Pour pousser le concept jusqu'au bout, tout le monde s'assit en demi-cercle et à tour de rôle, Lisa, Alya, Mira, Loïc et Mathieu défilèrent. Montrant leurs superbes armures de dos, de face et de côté et à chaque passage, ils prenaient le manche de leur arme à la main et celle-ci apparaissait dans son intégralité comme par magie dévoilant une épée ou bien un arc en fonction de son propriétaire. C'était le spectacle du soir, tous les enfants étaient émerveillés par le travail qu'avait fait Mathieu. A la fin tous réclamèrent Maë pour qu'elle montre son équipement, mais la déception fut générale quand elle annonça qu'elle ne savait pas se battre, n'avait pas de pouvoir comme eux et par conséquent ne voulait pas d'un équipement qu'elle ne pourrait pas utiliser. C'était une scientifique, pas une combattante.

Ils étaient arrivés pour le goûter, mais la fatigue l'emporta sur le travail, et ils allèrent se coucher, faire une petite sieste. Les enfants pendant leur absence avaient décidé de créer une nouvelle yourte pour faire salle commune et manger au chaud et au sec quand le temps deviendra moins clément. Ils se réveillèrent pour diner mais ne firent pas long feu et repartirent rapidement se coucher.