Le retour

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Ce jour-ci, un brouillard enveloppait le campement, les rayons du soleil n'arrivaient pas à éclairer les jeunes qui se réveillèrent dans la pénombre. Mathieu, premier debout comme à son habitude, alla aux pièges pour voir s'ils avaient attrapé un lombric géant. Rien au premier, il distinguait le second à travers l'épaisse purée de pois, il y avait du mouvement. Il se rapprocha doucement, se forgea rapidement un javelot et avança, il arma son bras quand il entendit la voix de Lisa et de la jumelle :

"-Il n'y a rien dans ce premier piège, allons voir le second.

-J'espère vraiment qu'on a attrapé quelque chose."

Mathieu les interpela:

"-Ça sert à rien d'aller voir celui-là, j'en reviens et je n'ai rien trouvé.

-Ah tiens, c'est toi Mathieu ! s'exclama Lisa, bon ben il ne nous reste plus qu'une seule chance, croisons les doigts."

Ils se dirigèrent vers le troisième et dernier piège, à première vue rien ne bougeait mais quand ils s'approchèrent assez, ils découvrirent la tête du gigantesque animal embrochée par un pic d'acier. Il n'y aura pas de lait à midi.Le trio eut besoin de l'aide de tous pour extirper le long tuyau de son trou. Celui-ci devait faire une trentaine de mètres. Le garçon au pouvoir de l'acier demanda à ce qu'on le découpe en tronçons de deux mètre et qu'on lui retire sa peau. L'opération prit bien deux heures mais à la fin il y avait un tas de quinze tapis de peau épaisse aux dimensions surprenantes, chacun d'eux faisait deux mètre par cinq environ. Ils pourront ainsi s'en servir pour recouvrir la structure des yourtes et avoir ainsi deux grandes tentes communes.

Dans l'après midi, le brouillard se leva, ce qui facilita le travail. Ainsi le recouvrement fut fini et Lisa fit pousser cinq chênes qui furent abattus les uns après les autres pour récupérer du bois et créer un plancher aux futures habitations communes. Se fut un travail de grande minutie, et à la fin de la journée, seul le parterre d'une tente fut terminé. Comme à leurs habitudes, le groupe fit un grand feu le soir, ils firent cuire une partie du ver de terre qu'ils mangèrent ensemble en riant et ils se couchèrent avec le soleil.

Le programme du jour était de nouveau bien chargé, il fallait finir le plancher de la seconde yourte et aussi meubler celle-ci en mettant les lits à l'intérieur de chacune. C'était lundi or le Décodeur avait dit aux filles qu'il reviendrait ce jour-ci, et elles étaient très impatientes de le revoir, il allait surement pouvoir fournir au groupe une aide précieuse.

Mathieu ingénieux avait entrepris de construire une machine pour faciliter le travail de découpe du bois en planches. Il commença à aller au bord du lac où la terre était meuble. Il créa à même le sol un moule de scie, qu'il remplit d'acier, de la sorte il créa quatre lames, deux petites prévues pour la découpe horizontale des morceaux de bois et deux pour la découpe verticale. Il créa ensuite des moules d'engrenage qu'il assembla de manière à ce qu'en tournant une manivelle, les quatre scies se mettraient en mouvement et commenceraient la découpe. Il créa un châssis, et essaya la machine. Il prit une grosse branche de chêne qu'il souleva avec l'aide de trois autres adolescents, il la présenta face aux scies, Loïc avec ses bras musclés tournait la manivelle. Ils commencèrent à avancer et la branche se découpa petit à petit pour sortir sous forme de planche une minute après. Ça marchait, seulement les planches étaient rugueuses et pleine d'échardes, alors Alya eut une idée, elle demanda à Mathieu de créer des plaques en aciers de la largeur et la hauteur de la planche. Elle alla chercher le garçon qui pouvait créer de la colle avec ses mains pour qu'il en mette sur les plaques, et enfin elle prit du sable qu'elle déposa sur la colle, ainsi elle avait crée de quoi poncer les planches. Le forgerons intégra le système de ponçage à sa machine qui sera activé en tournant une seconde manivelle.

Avec l'aide de la nouvelle machine, les planches étaient bien plus belles et rapides à créer qu'auparavant, c'est pourquoi en plus des lits on créa des coffres pour que chacun puisse ranger ses affaires personnelles. On créa des bancs pour ne plus avoir à s'assoir à même le sol. Le confort commençait à se développer. Vers dix-sept heures alors que les jeunes finissaient de clouer le dernier lit, le Décodeur apparut devant la jumelle. Celui-ci fit un tour sur lui-même surpris.

"-Ah enfin on commençait à s'impatienter, tu as vu ? Nous avons bien travaillé pendant ton absence. On s'est créé de nouvelles habitations, on a trouvé à manger, elle pointa les tronçons du ver de terre, et on a même commencer à créer du mobilier !

-Je vois ça, le Décodeur parlait toujours de sa voix monotone, je suis fier de vous, c'est pourquoi je pense que vous avez bien mérité votre cadeau, un panier rempli de graines apparut. Moi de mon côté je me suis téléporté de groupe d'enfants en groupe d'enfants, en expliquant à tous les bases pour survivre, en leur indiquant le chemin de la terre la plus proche et en leur offrant de quoi commencer à cultiver pour manger.

-On te doit beaucoup tu sais, sans toi combien seraient encore en vie ?  Merci encore pour tout ce que tu fais pour nous."

Tous acclamèrent le retour du Décodeur, et pendant que celui-ci découvrait les lieux avec les filles, les autres commencèrent à retourner la terre pour y planter les graines. Lisa lui montra son pouvoir en faisant pousser en quelques secondes les carottes, Alya lui raconta comment Loïc avait rempli le lac, elle lui expliqua avec qu'elle ingéniosité Mathieu avait créé les pièges à lombrics géants, la machine à découper le bois en planches, les bracelets d'énergie. Elles lui montrèrent comment les lits étaient fabriqués, Mathieu crée des clous, les filles qui produisaient de l'électricité tressaient des branches souples de chêne pour en faire des sommiers. Elles avaient tant de chose à lui dire, et lui les écoutait, fasciné par ce que les enfants avaient pu entreprendre.

Après le repas, quand le soleil commença à disparaître, tout le monde se dirigea vers les yourtes,  celles-ci étaient éclairées de l'intérieur par la mousse phosphorescente, c'était une lumière bleutée, douce et apaisante. Tous prirent place dans leur lit respectif et s'endormir. Le Décodeur flottait doucement à côté de la jumelle, veillant sur elle.


Matière, Énergie et LiantOù les histoires vivent. Découvrez maintenant