C'était différent | 𝐏𝐍𝐋

18 « Quels seins ? »

Point de vue; Nabil.

— Alors ? s'impatiente mon frère.
— Jsjdbsôgcwofl... w'Âllah.

Putain... J'en sais rien. Il commence à me poser dix-mille questions alors que mon cerveau n'est même pas encore réveillé.

Il est quelle heure, même ?
Je regarde l'écran de mon iPhone... 07h15.

— Sérieux Tarik, tu casse les couilles à venir me réveiller si tôt ! Soufflais-je énerver.

Je me rabats sous ma couverture toute chaude mais mon chien de frère n'est apparemment pas du même avis, fallait s'en douter.

— Je suis calme là Nabil, alors évite de me faire monter en pression et lèves-toi de ce lit.

J'ai envie de l'envoyé balader... seulement j'ai beaucoup moins envie de me recevoir des baffes en retour t'as vue, c'est délicat au réveil.

— Putain, mais vas-y aussi là... grognais-je contre mon oreiller tout moelleux.

Mais étrangement, aucune insulte ne s'ensuit.  J'en déduis donc qu'il s'est enfin tiré sans faire de manières et mes yeux se referment. 

— Wesh la famille, bien ? Je vous retrouve en cette belle matinée de printemps...

Mais qu'est-ce qu'il raconte ? Je lance un coup d'œil en dessous de la couverture et ce bâtard est en train de... me filmer ? Putain enfoiré.

— Alors voici Alexandre du 91, plus couramment appelé l'homme des cavernes trisomique à la chevelure douteuse, qui refuse de se lever pour aller charbonner...

Je m'enfonce encore plus sous mes draps.

— MAIS WESH, T'ES SÉRIEUX LÀ ? BOUGE DE MA CHAMBRE TARIK ! Criais-je en lui lançant la prise de mon chargeur dessus... rip.

Je l'entends sortir, ce qui n'est pas bon signe.
Ah gars... c'est chaud là.

— Attends sale con, attends.

Je suis dans la merde les mecs, en plein dedans. Plus le choix désormais, tu connais. Je me lève à contre cœur mais à contre cœur sa mère.

— Je suis debout Tarik, range les armes.

Il vaut mieux pour moi que je prenne mes précautions, c'est un baiser mon reuf t'as même pas idée toi.

Je me traîne telle une larve en fin de vie jusque dans la salle de bain. J'ai impérativement besoin de me réveiller et l'eau glacée est le meilleur des moyens, crois-moi.

— Sort de là, m'ordonne Tarik derrière la porte.
— Si je sors... tu me frappes pas ?

Je l'entends rire ce malade.

— Ouais, sort maintenant.
— C'est censé être convaincant là ?
— Nabil sort de cette salle de bain tout de suite.

Je me chie de mon grand frère, auch les mecs.
Un vrai môme, abuser.

— Non... tu vas me faire mal.
— Arrête tes gamineries ! J'ai besoin de toi en bas avec les gars, bouge ton cul, m'ordonne-t-il.