C'était différent | 𝐏𝐍𝐋

36. « Putain, tu sors d'où toi ?! »

Aurais-je osé dire que s'il voulait jouer j'allais jouer aussi ? Autant pour moi les amis, ce n'est pas du tout pas le cas, mon côté fillette naïve à refait surface. 

D'où je jouerais, déjà ?
Je tiens à sa sale gueule, je n'ai aucune envie de jouer à un petit jeu malsain avec lui... et encore moins de jouer avec ses sentiments.

D'ailleurs, sentiments qu'il ne partage pas à mon égard car ce n'est que de la taquinerie, je trouve ça important de le souligner.

C'est étrange.

D'un côté j'ai envie de passer au-dessus de tout ça alors que d'un autre, ça me blesse plus que ça ne le devrait... Ça me touche de beaucoup trop près et j'ignore encore si c'est le fait de m'être fait à l'idée de lui plaire, de m'être habitué à ses petits surnoms kitchs mais le « minimoys » m'a piqué fort.

D'où tu m'appelles comme ça, même ?
Moi c'est bébé désormais, espèce de bouffon.
J'le hais.

Respire, tu vas t'étouffer.
J'avoue, je dois me calmer de toute urgence.

Ce n'est pas parce qu'il ne m'apprécie pas de la même façon que moi je l'apprécie que je dois en faire toute une montage, c'est léger en plus... Je suppose qu'il y a des tas de filles dans la même situation, les hommes sont tous plus ou moins similaires.

— HZUEVJFBSLDOO...

Pf, seulement de la comédie ici.
De plus, je l'avais totalement oublier celui-là.

Pour résumé brièvement la situation, j'ai volontairement balancer une air max 95 dans la tête de mon frère... Au passage, ne sous-estimer jamais la puissance de ces baskets car elles sont réellement dangereuses.

Preuve en images, enfin plutôt en mots quoi. Suite à mon lancer digne de Michael Jordan, ce gros fragile n'a rien trouver que mieux que de se mettre à pisser le sang.

Il n'a pas le nez cassé non plus, ça va.
C'est juste qu'il adore dramatiser toutes les petites choses futiles du quotidien car c'est un emmerdeur de première doubler d'un comédien bas de gamme.

Don't panique.

Il n'y a pas de quoi s'inquiéter, ce n'est pas parce que son nez ressemble désormais à une cascade de sang qu'il va forcément en mourir. Ce que je veux dire par-là c'est qu'il n'y a rien d'affolant car ce n'est pas la première fois que ça arrive, ce con devrait être habitué depuis le temps.

— Reniflements douteux.

Je fronce les sourcils en relevant la tête vers lui.
Nan, c'est une blague...

— Ahmed, tu pleures ?

Il détourne rapidement le regard.
Je le fixe, curieuse.

— J'AI UNE BACTÉRIE DANS L'ŒIL.

Il chiale.
Putain, ce gros bébé là.

Mon esprit se met alors à divaguer sur les différentes techniques que je pourrais élaborer afin de lui faire fermer ses grosses babines une bonne fois pour toutes, seulement, rien ne me vient à l'esprit mise à part le soigner, si ce n'est pas malheureux.

— Vas-y, soufflais-je, j'ai des mini tampons que je n'ai jamais utilisés dans la salle de bains alors tu vas t'en mettre un dans chaque narines et ça devrait arrêter le saignement.