47. « C'étais tellement... wow »

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DEUXIÈME PARTIE
( faites pété les comm'! )

— Bon, lançais-je en me plantant devant lui, vu que tu me déprimes à faire la tête comme un bébé, je te propose un p'tit truc. 

D'abord surpris, rien qu'il me regarde longuement de travers avant de m'accorder un regard méfiant. Je ne me démonte pas face à lui, bien au contraire. J'envisage même de lui déballer mon idée :

— Je...

— Pas envie, me coupe-t-il aussitôt.

C'est qu'il commence à me fatiguer le boudeur.

— Donc tu m'as emmenée ici dans l'unique but de me faire déprimer avec toi ? J'incline ma tête sur le côté. Okay, ça ne me dérange pas, j'adore jouer les dépressives.

— Je déprime pas, grogne-t-il en me foudroyant du regard.

— C'est clair.

Je feins d'ignorer les éclairs foudroyants que me lancent ses jolis yeux noisettes en faisant le tour de la table de mixage plusieurs fois.

— Arrête de tourner en rond autour de moi, tu me files le tournis j't'ai déjà dis ! Il souffle. Bordel, t'es pire qu'une môme.

— Bah toi tu me déprime, rétorquais-je en haussant les épaules, chacun sa merde bébé. 

Oups, je ne l'ai pas contrôlé celui-là. Il souffle une énième fois en attrapant fermement mon poignet de sorte à m'attirer vers lui.

— Dix.

— Comment ça, dix ? Je le questionne. Je rêve, tu me notes physiquement là ? Anh, ok je n'ai pas trop de flow aujourd'hui mais quand même ! Je pense que je mérite plus que la moyenne.

Il allait répliquer mais je le coupe.

— Genre au moins douze.

— P'tite conne, siffle-t-il entre ses dents, c'est le nombre de secondes que je te laisse pour me dire ce que tu veux faire, parce que là tu commences à me les briser à tourner en rond comme une souris de laboratoire.

Cool, enfin de la coopération.
Go le faire changer d'avis et objectif de la journée : faire en sorte qu'il ne déprime plus ! (+) bonus, faire en sorte qu'il apaise les tensions avec son frère.

Il lâche enfin mon poignet.

— Depêche, avant que je ne change d'avis et que je te retienne prisonnière ici avec moi.

Oh, une petite touche d'humour.
Ce n'est pas tellement perdu d'avance. 

Quoique... dans un certain sens, une partie de moi sait pertinemment qu'il serait capable de me retenir captive ici. C'est Nabil, le plus gros psychopathe que la terre n'est jamais connu.

Bref, je m'égare.
Je m'éclaircis la voix avant de lui étaler mon projet d'après-midi anti-déprime.

— Je te propose une sortie en ville, près du centre commercial ! Je tape dans mes mains. C'est une surprise, ça va être génial.

— C'est une blague, là ?

Je fronce mes sourcils d'incompréhension.
Il répète alors patiemment sa question comme s'il s'adressait à une enfant attardée.

C'était différent | 𝐏𝐍𝐋  Où les histoires vivent. Découvrez maintenant