C'était différent | 𝐏𝐍𝐋

49. « Que je t'accompagne voir PNL ? »

Ce matin, c'est en trottinant et en fredonnant l'un des sons du moment que je débarque à la salle de jeux. Je dépose des gobelets encore bouillants de chocolats chauds sur le comptoir, ainsi que des viennoiseries.

— Bonjour Hesra, ça...

— Wesh le sang, ça va super et toi ? le coupais-je enjouée en lui claquant la bise.

William, surpris, réajuste ses lunettes.

— Wow, j'en connais une qui est de bonne humeur à l'idée de venir bosser ce matin ! Ironise-t-il en riant légèrement.

— Il y a de ça, je t'avoue.

Je me débarrasse aisément de mon écharpe alors que je galère comme une fillette à retirer mon gros manteau. William lâche un petit rire moqueur avant de me proposer son aide.

— Ça va, merci, soufflais-je une fois ce manteau de malheur jeté à l'autre bout de la pièce.

Une fois complètement à l'aise, je m'installe à ses côtés derrière le comptoir. Malgré l'heure matinale et le vent glacial dehors, il y a déjà quelques gosses qui attendent l'ouverture.

— Ils me font de la peine, je vais ouvrir en avance.

Je ricane dans mon coin tandis que William s'empresse d'aller ouvrir les portes afin de laisser entrer les petits monstres à l'intérieur.

— À ma deuxième journée de travail ! Souriais-je en levant mon gobelet de chocolat en l'air quand mon collègue me rejoins.

— À ta deuxième journée de travail !

Une sonnerie de téléphone résonne dans la salle et je suis presque déçu en constatant qu'il ne s'agit pas de la mienne.

— Oh... c'est ma sœur, excuse-moi.

Il décroche, un sourire sincère sur les lèvres.

— Bonjour mon amour de ma vie, ça va ?

Un rire incontrôlé m'échappe.
Personnellement, mon frère quand je l'appelle rien qu'il me lâche des « tu veux quoi, toi ? ».

Pas la même vie.

À moitié en train de glousser, je part à la recherche de mon téléphone dans le fond de mon sac-à-main. Curieuse, voir impatiente, je vérifie mes notifications mais mise à part un message du rat d'égout me disant de faire moins de bruit en partant la prochaine fois, ainsi qu'une alerte de mon appli spéciale règles qui me signal que ces dernières ne devrait pas tarder à débarquer, il n'y a rien d'autre.

Déçue, mais pas surprise.
Ptdr... pardon, j'ai vu ça sur Twitter, je voulais le ressortir.

Bref, tous ça pour dire que ce n'est pas qu'à Nabil de faire des efforts, j'ai ma part de responsabilités aussi dans l'histoire ! Je décide donc de porter mes seins et de lui envoyé un petit message pour lui dire bonjour ce matin.

Quelle initiative, wow.
Donnez-moi un award, un grammy, olala.

Butez-moi.

À : Nabil
Bonjour mon petit chat.

C'est d'un ridicule... merde.
J'en ai marre, pourquoi est-ce que mon cerveau ne réfléchit pas avant d'agir ? Grosse flemme.

De : Nabil
Je serais bien tenté de te répondre le même message en version féminin mais tu risque de mal le prendre donc je vais me contenter d'un bonjour ma beauté.