30. « Beauté abîmée »

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Je déteste la météo des derniers jours, vraiment, le temps est tellement laid depuis une semaine que je suis contrainte de me voir rester à zoner à la maison avec les spécimens qui l'habite, autant dire que c'est loin d'être un plaisir.

— J'ai tellement hâte d'avoir mon permis et ma caisse pour pouvoir faire de longs trajets sans destinations précises tout en écoutant du PNL à fond !

Ouais, le rat d'égout et ses rêves de loosers...
Sans attendre, la daronne intervient, tu connais.

— 1,40€ le litre d'essence, t'écouteras PNL dans ton lit et dans ta chambre comme tout le monde, hmar vas.

Un léger rire m'échappe face à la mine vexer de mon frère alors que ma mère ne s'arrête pas là mais au contraire, continue plus déterminée que jamais, son speech sur l'oseille.

De : Nabil
Wesh t'es où là ?

À : Nabil
Bah dehors, pourquoi ?

Question bête, réponse bête.
Bah ouais gros, dehors c'est le déluge, où est-ce qu'il veux que je sois à part chez moi par un temps pareil ? Il a de la chance d'être mignon quand même parce qu'il n'est pas très futé parfois. 

De : Nabil
Qu'est-ce que tu fout dehors ?

Oui, c'est l'une des nombreuses spécialités made in Nabil de répondre à une question par une autre question alors ne cherchez pas à comprendre, même moi ça me gave mais c'est Nabil alors ça n'a rien de vraiment surprenant.

À : Nabil
Bordel, t'a vue le temps ?
Je suis à la maison, imbécile.

De : Nabil
Attends, t'es chez oim là ?

Qu'est-ce qu'il raconte encore ?
Putain, le boulet quoi.

À : Nabil
Qu'est-ce que je ferais chez toi espèce de débile ?!
Je suis à la maison, chez moi !

— Maman, ta fille parle à un gars là.

Je relève le regard vers mon frère.
Il me regarde en souriant mesquinement.

— ALLAH U AKBAR ! s'écrie-t-elle en levant les bras au ciel.

C'quoi le bail au juste ?
Je ne m'attendais pas à une telle réaction.

— Il était temps que tu envisages de côtoyer un homme ma fille car sur la tête à ton abruti de frère ici présent, je n'allais pas tarder à m'en mêler et à faire jouer mes contacts.

Quels contacts déjà ?
Ouah, calmons le jeu voulez-vous.

— Maman, désolé de te décevoir encore une fois mais inutile de t'affoler car je ne côtoie absolument personne pour le moment.

Pour le moment.
J'ai envie de rire, à croire c'est temporaire.

— Je le savais... souffle-t-elle.

— Même moi, je disais ça juste pour l'emmerder mais la vérité c'est qu'elle va finir vieille, seule et moche... Au pire, y'a peut-être moyen de se faire de la thune sur son dos en la vendant sur le bon coin, nan ?

C'était différent | 𝐏𝐍𝐋  Où les histoires vivent. Découvrez maintenant