C'était différent | 𝐏𝐍𝐋

03. « Il t'attend ce bouffon »

— Il est en bas, tu l'as vue ? me demande ma cousine toute stressée.

Je la regarde, blasée.

— J'sais même pas à quoi il ressemble.
— Oh ouais, c'est vrai, ricane-elle.
— Hassoul, tu me payes mon grec ?
— J'ai quoi en échange ?
— Le droit de niquer ta mère.

Je me fends la poire toute seule comme à mon habitude, puis elle me lance un gros coussin à poils dans la tête, beurk.

— Vas-y mais j'ai honte de descendre...

Euh, t'as dit que tu me payais la bouffe alors compte sur moi pour te faire descendre, ne t'inquiète même pas.

— Mais t'es vraiment une tapette, riais-je.
— Je suis timide, c'est pas d'ma faute.
— C'est bien c'que je dis, t'es une tapette.

Elle me montre gentiment son majeure en souriant faussement et en enfilant sa veste kaki bizarre, tout cheum là.

— C'est quoi ton délire ? Zehma on dirait une vielle plante toute fanée.

Je ricane à ma propre blague, normal.

— Mais à croire t'es mieux avec ton pull tout dégueu saumon là, on dirait un thon cousine reste tranquille.

J'ai pas de répartie, c'est la honte...
J'ai rien trouvé de mieux que d'imiter son rire comme une grosse débile.

Résultat ?
Elle se fout d'ma gueule.

— Vas-y commence même pas, ferme t'a gueule et avance, m'énervais-je en partant avant elle vers les escaliers.

Elle me rejoint quelques secondes plus tard en arrivant à l'allure d'un escargot. J'me contente de lever les yeux au ciel en soupirant telle un sèche-cheveux premier prix de chez lidl. #vivelidl.

— Attend attend... me dit-elle en s'arrêtant alors qu'on était presque arrivées en bas.

Euh, les voix des mecs se font entendre jusqu'ici.. Ils parlent de fesses, ok.

Selma réplique à nouveau :

— Je fais quoi s'il me parle ?
— Mais il te parlera pas, allez avance.
J'ai faim moi putain, râlais-je.

Aucun des garçons n'a bougé de place. Ils sont tous entrain de fumés et boire des capri-sun... MDR, Je leur mets un zéro niveau crédibilité mon gars, ça casse le mythe des pseudos mauvais garçons.

J'allais rire mais un petit humain sortis de nulle part s'agrippe à ma jambe...

What the fuck ?

— À qui appartient ce môme ? demandais-je totalement blasée.

Ils me mettent un vent, très bien.

— Je répète : à qui appartient ce truc ? Puis lâche-moi toi wesh, m'énervais-je en bougeant ma jambe pour qu'il la lâche.

Selma tente de camoufler son rire de conne, mais c'est raté. Puis les autres se contentent d'éclatés de rire sous mon regard noir.