Chapitre 1

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Le paysage verdoyant défilait sous mes yeux encore embuée par le sommeil. La tête appuyée contre la vitre du taxi, je rêvassais des derniers temps passés.

Ces derniers mois, j'avais enchaîné conneries sur conneries et j'en étais très peu fière. Mes parents avaient pris la décision difficile de m'envoyer dans un pensionnat loin de tout. Loin de ma petite vie tranquille à traîner dans les quartiers défavorisés de la capitale sinistre et puante. Ils s'étaient privés de tous ces dernières années pour que je puisse avoir une éducation convenable, ils m'avaient inscrit dans le meilleur lycée de la ville très réputé mais aussi très onéreux, où tous les fils à papa déambulaient fièrement la tête haute dans les longs couloirs ornés de moulures en tout genre. À côté d'eux, je n'étais qu'une pouilleuse, je ne portais pas les derniers vêtements à la mode, je n'avais pas d'Iphone ni de billet de deux cents euros dans les poches. Un fossé c'était vite creusé entre nous.

Et puis j'avais rencontré Nathan, un garçon de mon quartier et ma vie entière a commencé à dégringoler. J'ai commencé à sécher les cours, à jouer les petites frappes dans les rues mais la goutte d'eau qui a fait déborder le vase, c'est le soir où je suis rentrée complètement bourré et défoncé chez moi accompagné par les flics, il y a de ça une semaine.

Et aujourd'hui je me retrouvais coincer dans ce taxi au milieu de nul part. Très loin de mon ancienne vie.

Des fines gouttes de pluie coulaient sur l'extérieur de la vitre. Qu'elle arrivé ! Pestais-je intérieurement. La voiture s'avança dans une grande allé de gravier avant de s'immobiliser devant un immense et lugubre manoir.

– Nous sommes arrivés mademoiselle Meyer ! Ajouta joyeusement le chauffeur de taxi.

Il descendit du véhicule, fit le tour et m'ouvrit la porte. Je descendis timidement de la voiture noire. Les graviers gris crissaient sous mes pas. Le chauffeur de taxi m'aidait à transporter mes bagages, et s'assura que j'entre bien dans le bâtiment.

Un homme au teint blafard m'attendait dans le hall d'entrée. L'homme vêtu d'un costume noir d'une soixantaine d'années le dos voûté, des cernes grosses comme des valises lui de défiguraient le visage, il s'approcha de moi d'un pas chancelant et prit les valises que le chauffeur avait déposé sur le parquet délabré.

– Veuillez me suivre mademoiselle Ambre Meyer, je vais vous conduire à votre chambre.

L'homme tira les valises dans l'escalier, il était plus costaud que je le pensais. Je le suivis sans rechigner, les marches de l'escalier grinçait sous mon poids. Plus nous montions, plus l'espace autour de moi était sinistre. Les murs recouverts d'une vieille tapisserie jaunis par l'âge arboraient des couches de moisissures ici et là. De vieux tableau pourrissait sous une couche monumentale de poussière. Quant à la fenêtre sur le pallier, il était impossible d'y voir le paysage extérieur à travers.
L'homme courbé me fit entrée dans une petite chambre comportant un lit superposé et des bureaux jumeaux contre le mur moisit. L'homme plaqua les valises contre le mur avant de me fixer avec ses petits yeux de taupe.

- Voici ta chambre, tu la partageras avec Isabella Ohara, tu verras elle est très calme et gentille, une camarade de chambre idéal.

Il marqua une courte pause.

- Oups j'ai oublié de me présenter, je m'appelle Albert Castel, je suis le responsable des lieux, maintenant que les présentations son faites je vais te demander de bien vouloir me donner ton portable, il est interdit dans l'établissement. Nous te le rendrons à chaque sortit bien sûr.

Albert tendit sa main fripé et terne. Je lui remis le précieux objet à contre cœur.

- Bien maintenant parlons des règles de l'établissement, le couvre-feu est attribué tous les jours à 21h, il est interdit de se déplacer dans le couloir après cette heure, tu as bien compris ?

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