Chapitre 11

136 22 1
                                    

Nous avancions à contre cœur dans le vieux couloir terne, escortée par Albert. Une boule s'était formée au creux de mon ventre, et mon corps tout entier ne cessait de trembler. J'avais les mains moites et la respiration rapide, j'étais terrifié à l'idée de rencontrer le comte.

Tim, gardait la tête basse, il n'avait pas dit un mot depuis que nous étions sortis de la classe. Je ne savais pas ce qu'il se passait exactement dans ça tète mais si c'était comme dans la mienne, il se retenait de ne pas partir en courant.

Le bureau du directeur était à notre portée, Albert frappa deux fois, avant d'ouvrir la porte, il me fixa d'un regard sévère.

- Je t'avais prévenu Ambre, cette fois ci, c'était la fois de trop !

Puis il nous laissa entrer avant de claquer la porte derrière nous.

Le bureau était majestueux. Les murs étaient bordés de bois précieux et d'un grand cadre répertoriant une centaine d'espèces de papillons. De grandes étagères laissaient apparaître du matériel de chimie, de vielle encyclopédie et quelques bocaux au contenu douteux. Un énorme bureau massif, beaucoup trop gros par rapport à la pièce, sur lequel une statue d'un buste en marbre, trônait comme un trophée au milieu de la pièce.

Une porte sur notre gauche s'ouvrit en grinçant. Des pas lourds résonnèrent et un homme en costume noir émergea dans la pièce, le comte de saint Germain ! Je baissais les yeux pour ne pas avoir à faire avec son regard, Tim fit de même.

Le comte s'installa dans un fauteuil derrière son bureau. Il appuya ses coudes sur celui-ci, puis croisa les doigts.

- Prenez place jeune gens ! Ordonna-t-il d'une voix grave.

Tim et moi nous installons en face de lui sur une simple chaise. Comme Tim j'évitais toujours le regard du comte.

- Savez-vous pourquoi vous ai-je convoqués ?

Silence.

- Vous êtes arrivés avec un quart d'heure de retard en anglais. Et j'ai vérifié ne me dite pas que vous étiez à la cantine et que vous n'aviez pas finis de manger. Alors je n'ai qu'une question, où étiez-vous ?

- Dans...la forêt...

- Qu'as-tu dit, Tim ? Excuse-moi je n'ai pas bien entendu !

Tim releva timidement la tête. Un rictus féroce s'imprima sur le visage du comte.

- Dans la forêt, monsieur.

- Et que faisiez-vous dans la forêt à cette heure-ci ?

- Eh bien...

Il se tourna vers moi, et ses joues devinrent pourpre.

- ...nous nous embrassions, monsieur.

Il baissa la tête à nouveau. Je sentis mon visage chauffer. On pouvait dire que Tim avait une vis cacher, il était un très bon menteur.

- Vous me surmener Tim, un si bon élève comme vous, sécher des cours pour une amourette ! Vous connaissez le règlement, ce genre de comportement n'es pas tolérer, vous n'êtes pas dans agence matrimoniale ici ! Avant aujourd'hui, je pensais ne jamais vous voir dans ce bureau, vous me décevez, vous en êtes conscient ? Sacher que votre acte ne restera pas anodin vous aurez une sanction appropriée !

Il marqua une courte pause avant de saisir une feuille et un stylo.

- Pour demain vous me rédigerez une dissertation, sur la question suivante, peut-on dire que l'amour est une illusion ? Et bien sûr vous la lirez devant toute la classe. Sûr ce, vous pouvez disposer, je souhaite m'entretenir seul avec mademoiselle Meyer !

Tim se releva, il me regarda avec un regard compatissant puis sortie du bureau d'un pas chancelant.

- À peine une semaine que vous êtes arrivés et vous enchaîner déjà beaucoup de mauvais fait !

Il sortit un dossier de l'étagère et l'ouvris sur le bureau.

- Regardez-moi quand je vous parle !

Je relevais discrètement la tête, il me fixait droit dans les yeux. Une étrange lueur oranger dansait dans son regard. Comme des flammes. Ce feux toxique s'imprégnais de mon être. Je sentais se feu me consumer de l'intérieur, j'avais le souffle coupé, des sueurs froides descendait le long de mon dos. Une migraine me tomba dessus comme la foudre.

Il détourna le regard et je sentis la tension retomber.

- Bien comme monsieur Miville, vous n'échapperez pas à une sanction. Et vu que vous adorer visiter le manoir, vous me donnerez une heure de votre temps tous les soirs, notre femme de ménage est actuellement souffrante. Je vous dis donc à ce soir !

Je me levais à mon tour pour sortir de la pièce. Je frissonnais en entendant les paroles du comte se rependre tel un poison.

- Tu n'es pas la seule à ne pas avoir de fin, Ambre Meyer ! 

Le ManoirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant