Chapitre 23

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Lilith se baladait le long du lac. Elle cueillait avec précaution des fleurs de crinum, de belles fleurs blanche doté d'étamines roses. Elles étaient autrefois les fleurs préférées de sa fille. Elle qui aimait temps courir près des berges du lac admirant les libellules survolé l'étendue d'eau.

Quelques rayons de soleil émergeaient des nuages épais et gris. Lilith n'aimait pas le soleil, il offensait sa peau claire et fragile. Elle préférait la chaleur étouffante du feu. Le feu qui faisait partit intégrante d'elle, qui brûlait au fond de son être. Elle aimait l'obscurité oppressante qui la faisait se sentir puissante, vivante. Mais ce qu'elle aimait le plus, son mari, celui qui lui avait tout donner.

Comme tous les dimanches, elle déposa le petit bouquet blanc sur la tombe de sa progéniture. Elle donnerait cher pour revoir le visage souriant de la chaire de sa chaire.

Elle essuya la larme qui coulait le long de sa joue d'un revers de main. Après avoir réciter une petite prière, elle sortit du cimetière, pour se diriger vers le vieux temple au fond de la forêt. L'obscurité pesante de la forêt la faisait se sentir bien. Elle se sentait chez elle, il ne manquait plus que la chaleur étouffante des enfers.

En arrivant devant le temple elle se réjouissait du prochain sacrifice. Elle admirait les deux grandes statues représentants des chiens des enfers, les protecteurs du temple. Elle prit une torche plaquer au mur et claqua des doigts pour l'allumer.

Elle s'engouffra dans la grande salle et alluma les autres torches. Les murs en pierre était recouvert d'incantation anciennes.

Au centre, sous le plafond percé d'un cercle d'un mètre de diamètre, elle traça avec son propre sang de drôle de symboles au sol, dont un serpent se mordant la queue, un ouroboros, symbole de de l'éternité et du cycle du temps. Le serpent du vide et du chaos initial.

Elle alluma des petites bougies et chantait des incantations dans une langue morte depuis longtemps.

Une ombre apparue au centre de ces drôles de gratifiés. Cet épais brouillard noir restait immobile, d'étrange lueur rouge dansait dans la masse. La fumée noire ne faisait que grandir, ce qui faisait sourire Lilith. Au milieu de cet agglutination, les contours d'un visage menaçant.

Les symboles sur le sol s'illuminèrent et prirent feu.

À bout de force Lilith tomba à genou et s'arrêta de chanter. Tout disparu, elle était de nouveau seule dans le temple froid et menaçant. Toute les torches s'étaient éteintes d'un coup, ramenant cette obscurité si plaisante.

La jeune femme se releva en haletant. Malgré la fatigue que cela lui avait procuré, elle était si contente d'avoir pu apercevoir son géniteur, au plus profond d'elle-même, elle rêvait de le voir en chair et en os. Ce qui était à l'origine un rêve pourrait peut-être bientôt devenir réalité. Un sourire lui barrait le visage en pensant à cette éventualité.

Sans plus tarder, elle se mis en route pour rejoindre son mari qui s'acharnait de travail dans son laboratoire.

***

Le comte était d'humeur affreuse ce dimanche. L'embryon qu'il avait mis en gestation il y'a de ça quelques jours n'était pas viable. Il avait dû tout arrêter. Il se souvint qu'a une époque, il n'avait pas cette technologie si précieuse. Il avait mis plus de cent ans pour créer une machine capable de reproduire les conditions d'une gestation à l'identique. À l'époque, il se servait de mère porteuse. Les conditions n'étaient pas optimales, la nidation de l'embryon n'aboutissait qu'une fois sur trois et cela s'il avait de la chance.

Ce manoir, dans lequel il vivait, avait revêtu toute une panoplie de déguisement. D'abord un laboratoire reconnu, une maternité camouflant ses essaies et maintenant une école.

Il se souvint avec amertume de ses jeunes sacrifices, Alice avait été la toute première. À l'époque elle n'était qu'une petite assistante minable. Elle l'aidait dans ses recherches sur l'immortalité, sans vraiment de conviction.

Le sacrifice n'était efficace qu'avec des jeunes gens, il avait la vie devant eu et le compte leur avait volé.

Alice était sa plus grande fierté, elle était sa toute première, c'était pour cela qui la gardait près de lui emprisonner dans ce miroir. Il pouvait sentir son énergie. Il ne lui en restait presque plus, bientôt elle disparaitrait. Et une fois disparu, elle ne pouvait plus les protégés dans ces espaces temps ridicules. Le comte pourrait enfin mettre la main sur les quatre autres.

Un nouveau sacrifice arrivait à pique. Il sentait chaque jour sa puissance s'affaiblir. Ses pouvoirs disparaître. Il hésitait encore sur le choix du sacrifice. La jeune fille, Ambre, portait en elle une quantité impressionnante de vitalité, c'était sûrement pour cette raison qu'Alice l'avais choisi. Cependant, le garçon, Tim, était plus dangereux que jamais, sa vitalité était moins élevée, mais sa détermination sans faille. Alors qu'Ambre doutait de ces capacités et d'Alice, Tim lui était aveugle d'espoir.

Un claquement de porte fit sursauter le comte. Lilith s'avança dans le laboratoire sombre. Le comte n'aimait pas quand sa femme s'aventurait sur son lieu de travail. Elle avait toujours quelque chose à dire sur son travail, et cela l'énervait. Il n'aimait pas qu'on lui dise ce qu'il devait faire.

Lilith s'approcha de lui pour l'embrasser, elle avait l'air si épuisé. Le comte devina sans problème qu'elle revenait du temple.

La jeune femme s'appuya, contre un établi recouvert de toute sorte de produits et de tube à essai.

- Je l'ai vu, il est plus puissant que jamais ! Affirma Lilith des étoiles dans les yeux.

- Il devra encore attendre, le réceptacle n'est pas encore près.

Lilith soupira en faisant une moue monumentale.

- Crois-tu qu'un double sacrifice serait envisageable, demanda le comte les yeux braqués sur l'un de ses microscopes.

- Je n'en ai jamais eu idée, mais profitons de cette pleine lune exceptionnelle pour essayer. Elle sera plus puissante que jamais la prochaine lune sera une lune de sang. J'ai hâte d'y être !

- Un peu de patience, tout de même !

Lilith enlaça son mari tendrement.

- Qui est le deuxième que tu souhaites sacrifier ?

- Le garçon, Tim.

- Son énergie vitale n'est pas très importante ! Je ne suis pas sûr que cela vaille le coup, il risque de mourir avant même que tu puisses l'imprégner !

- Il peut nous surprendre, n'oublie pas qu'Alice la prit sous son aile. Contrairement à la fille, Ambre, il lui est fidèle, il va la voir presque tous les jours !

- Très bien !

Lilith embrassa une nouvelle fois son mari avant de sortir du laboratoire.

Le comte se remis au travail, il se tourna vers la deuxième cuve. Par le hublot, il regardait le fœtus qui, lui, était viable. Il avait de l'avance, beaucoup d'avance, dans quelques semaines, il pourrait pousser ses premiers cris dans l'air ambiant.

Il ouvrit ses petits yeux innocents, ce petit être, si fragile, était loin de se douter, qu'il portait sur ces frêles épaules, l'avenir de l'humanité toute entière.

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