Chapitre 36

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Isabella arriva à bout de souffle et transpirante dans la bibliothèque. Elle rejoignit en vitesse l'espace-temps d'Olympe. Celle-ci fut étonné de la revoir à cet heure précise, l'avait quitté il y avait à peine un quart d'heure.

Elle tenta de la calmer, elle était totalement paniquée. Ses sanglots l'empêchaient de prononcer une phrase correcte. Olympe l'obligeait à s'asseoir sur un fauteuil en cuir rouge, et lui apporta un verre d'eau pour qu'elle se calme. Elle le but d'un trait.

Au bout de la pièce, Tim venait de se réveiller. Il tremblait comme s'il venait de faire un affreux cauchemar, seulement pour lui le cauchemar qu'il venait de faire était bien la réalité.

Il ne comprenait pas la scène qui se déroulait sous ses yeux. Il avait une vision vague de ces derniers jours. Il se souvenait surtout de la douleur qu'il avait endurer. C'est à ce moment-là qu'il remarqua qu'il n'avait plus aucune plaie sur le corps. Il caressait sa peau lisse comme pour confirmer ses pensées.

Isabella s'était un peu calmée, elle était apte à parler de vive voix sans bégayer. Olympe fit tout pour la mettre à l'aise.

- Isabella qu'est ce qui se passe ?

- Lilith nous attendait devant notre chambre !

- Où est Ambre ? Demanda Olympe toujours avec un ton très calme.

- Elle m'a dit de partir avant qu'elle nous voie ! Alors j'ai fait ce qu'elle a dit mais je l'ai abandonné !

Isabella ne put retenir ses larmes, Olympe l'enlaça pour tenter de la réconforter même si au plus profond d'elle la panique avait pris le pouvoir. Elle repoussa Isabella délicatement et lui apporta un mouchoir en tissus blanc. La jeune fille sécha ses larmes.

Olympe paniquait, elle se tordait les doigts, l'une de ses mauvaises habitudes quand elle était stressée. Il fallait qu'elle prenne une décision et vite. Ambre s'avait surement ce qu'elle faisait, elle lui faisait confiance. Ce qui lui faisait peur était la folie sans fin de Lilith, personne ne pouvait prévoir les actes de cette sadique demeurée.

- Isabella reste là cette nuit, c'est plus préférable pour toi ! Je vais retourner dans votre chambre peut être que Lilith est partit.

Elle en doutait fortement mais elle ne voulait pas inquiéter son amie.

- Je viens avec toi ! Exigea Tim sur le champ.

Olympe sursauta, elle n'avait pas remarqué qu'il était réveillé. Il était peut-être guéri mais il portait toujours une petite mine, son teint était gris et blafard. En se relevant, il avait failli tomber à la renverse et s'était rattraper au fauteuil. Tim était encore bien trop faible pour quitter cette pièce.

- Non, j'y vais seule ! Je passerai inaperçu !

Sans perdre une seconde, elle s'élança dans le couloir. Si vite que ses jambes s'emmêlèrent, elle finit face contre terre. Elle détestait ses jambes ! Ses membres inferieurs étaient incapable de la soutenir plus d'un kilomètre, faute de quoi, elle chutait sans arrêt. Elle maudissait Lilith pour ce fait.

Elle ne se releva pas sans peine, ralentissait son allure, ses pas étaient trop imprécis. Même avec son invisibilité, il était facile de la suivre. Le parquait crissait tellement que l'on aurait dit qu'un troupeau de vache enragé le piétinait.

Elle avait du mal à se repérer dans le noir, elle n'était pas munie d'une vision nocturne comme les chats ou comme Lilith. Ses yeux avaient besoin de temps pour s'habituer à l'obscurité. En attendant, elle s'aidait des murs pour se guider.

En arrivant devant la chambre d'Ambre, elle ne vit personne. Elle ouvrit la porte dans un grincement horrible. Comme elle le craignait, la chambre était vide, aucun signe de son amie. Elle sentit son souffle se couper et ses larmes montées. Tous ses espoirs s'envolaient, elle se sentait bête d'y avoir cru, bête d'avoir cru à un retour à la normal, où elle aurait pu vivre une histoire d'amour, avoir des enfants, vieillir, être grand-mère... Mais au lieu de ça, tout allait continuer et son amie finirait comme elle, sans vie futur abandonné de tous.

Elle sécha ses larmes d'un renvers de main et continua la recherche. Traversa tout le manoir, trébucha deux, trois fois. Elle passa devant le miroir d'Alice, éprouva du mépris envers elle. Tout était sa faute depuis le début, si seulement elle ne l'avait pas rencontré, elle s'était fait avoir comme un bleu. Dire qu'à l'époque cet endroit était une maternité. Elle venait en ses lieux pour accompagner sa mère, enceinte de son troisième enfant. Elle avait rencontré Alice en trainant dans les couloirs pendants que sa mère était en consultation. Si seulement elle était restée dans la salle d'attente comme on lui avait demandé. Puis sa mère avait été hospitalisé, Olympe avait donc décider de rester avec mère, dans cette épreuve, loin de sa famille. Une fois encore elle regrattait ne pas être rentré chez elle, avec son père et son petit frère. Mais elle ne pouvait pas changer le passé, et ce n'était pas avec ces « si » qu'elle allait avancer.

Elle continua sa route, descendis les quelques marches qui la séparait de l'appartement du comte. Elle s'apprêtait à gagner la tanière du loup, franchir le territoire ennemi. A son plus grand soulagement il n'y avait personne.

En essayant d'être discrète, ce qui était peine perdu, elle descendu les escaliers qui menait à la cave. Elle détestait cet endroit, des mauvais souvenir lui revenait en mémoire. Elle se souvint de ces affreuses créatures, les succubes de Lilith, se décharner sur elle.

D'un pas encore plus tremblant, elle tituba devant la porte des horreurs. Avec beaucoup d'apriori, elle l'ouvrit. Un immense soulagement l'a parcourue suivis de frustration, Ambre n'était pas là. Mais où pouvait-elle bien être ?

Olympe sursauta en entendant une voix froide et féminine.

- Je sais que tu es ici ! La porte ne s'est pas ouverte tout de seule ! Tu dois être dessus, Ambre n'est pas là !

Lilith fut prise d'un rire sadique qui la plia en deux.

- Où est-elle !?

- C'est moi qui pose les questions ici ! Pas une pauvre fille paumée comme toi ! Mon mari m'a interdit de te faire du mal, mais tu sais à qu'elle point j'en meure d'envies !

- Tu n'es que son toutou ! Tu ne vaux rien Lilith ! Cracha Olympe tel du poison.

- Mais tu sais à qui j'ai le droit de faire du mal ?

Silence.

- Ta très chère amie, Ambre. J'adore l'entendre crier me supplier ! Tu sais ce que je lui réserve ?

Olympe fut prise de haut le cœur, elle n'entendit pas la réponse, elle était déjà partie!  

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