Chapitre 44

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J'étais prête, j'avais enfilé, un jean noir, mon sweat-shirt à capuche et mon sac à dos. Après avoir vérifié les alentours, nous nous engageons dans le couloir. Mon portable vibra au moment où nous sommes sortis. J'allumais l'écran, j'avais reçu un message de Tim.

" Les larbins du comte surveillent les alentours, fait gaffe ! Et surtout, prends pas de risque inutile, je commence à te connaître ! "

Je ne fus pas surprise de découvrir que le comte avait déployée des sentinelles à chaque tournant de couloir.

Nous passons sans problème devant Olga qui dormait à point fermé sur une chaise.

Le problème résidait à la prochaine intersection. Je reconnu l'infirmière, elle, était bien éveillée. Je me tournai vers Mercredi pour lui demander s'il avait une idée.

- Guérir n'est pas la seule chose que je sais faire, chuchota ce dernier avec un sourire en coin, je peux aussi paralyser ou endormir les gens, qu'en penses-tu ?

- Elle n'est qu'un pion dans le jeu du comte, endors-la, ce sera parfait.

Il acquiesça et partit la fleur au fusil vers l'infirmière. En l'apercevant celle-ci recula, elle semblait méfiante. Il posa sa main sur son épaule et la femme s'écroula dans ses bras. Il prit soin de l'allonger sur le sol en la mettant en position latéral de sécurité. Je le rejoignis en le félicitant, il n'y avait aucun doute à avoir, Mercredi était une personne en or. Il endormi ainsi deux autres personnes avant que nous nous engagions dans l'escalier de secours. Nous descendions rapidement, dans cette espace restreint. Avant de pousser la porte pour sortir, il se tourna vers moi les yeux embués.

- Tu crois que vais recouvrer la mémoire un jour ?

- Possible, si ça peut t'aider, je connais ton vrai prénom, bien sûr si tu ne veux pas savoir je comprendrais.

- Mon vrai prénom ? Il s'agit peut-être de mon vrai dernier jour, alors j'aimerais bien le connaître au cas où.

- Abel, tu t'appelles Abel !

Il resta silencieux un moment et poussa la porte pour sortir. Je basculais ma capuche sur ma tête et le suivit jusqu'à l'entrée de la forêt où il s'arrêta une nouvelle fois.

- Je ne connais pas cet Abel, je suis Mercredi, enfaîte-je ne veux pas retourner ma vie d'avant, je ne m'en souviens même pas, alors à quoi ça servirait ? Je veux construire une vie loin de tout ça, et même la bête qui loge dans ces bois ne pourrait m'en empêcher !

Il s'engouffra entre les arbres d'un pas décider. Tout était calme, un peu trop ! Nous n'avions pas rencontré de réelles difficultés jusqu'ici, mais rien ne nous prouvait qu'il n'y en aurait pas.

Après un quart d'heure de marche dans les bois, j'entendis de drôle de grognement. Ces grognements je les avait déjà entendus lors de mon escale dans le laboratoire du comte. Les cris stridents semblaient loin, je n'en avais pas moins la chair de poule.

La forêt s'assombrissait de plus en plus, je crus apercevoir des yeux nous scruter, encore un tour de mon imagination. Je sentais aussi la présence de Lilith dans ma tête, le lien semblait plus fort que d'habitude, je pouvais ressentir sa haine, sa colère. De temps en temps elle me soufflait quelques mots, j'avais l'impression de devenir folle, j'arrivai à comprendre ce que les schizophrènes enduraient.

Je regardais la photo de ma sœur pour me donner du courage. Son courage angélique, me poussait dans le bon sens.

Nous arrivions enfin dans la carrière, Mercredi me demanda de la guider, il n'était jamais venu jusqu'ici.

Je récupérais une lampe torche dans mon sac à dos, pour entamer la descente dans le néant. La faible lumière du soleil s'évanouissait pour laisser place à l'obscurité complète. J'avais toujours aussi peur de me perdre et de rester à jamais ici. Je fus soulagée d'arriver devant le brouillard bleuté.

- Attends-moi ici, je vais chercher Léandre.

Je m'engouffrais dans la brune bleutée qui me contournait.

En m'apercevant Léandre sursauta, mais il avait quand même l'air heureux de me voir.

- Ambre, tu n'es pas venue accompagner cet fois ci ?!

- Si, mais il attend à l'extérieur, il ne peut pas entrer.

Léandre eu un mouvement de recul.

- Qui c'est ? Demanda t'il sur la défensive.

- Tu le connais, c'est Mercredi !

- Mercredi ? C'est quoi, un prénom ?

- Plus un surnom, c'est le garçon avec la capacité de régénération impressionnante.

- Et pourquoi il est là ?

- La même raison que moi, on vient te chercher !

Il fut pris d'un fou rire incontrôlable.

- C'est une blague !

- Non, on a besoin de toi Léandre. Pour rompre la malédiction il faut tous vous réunir tu comprends ?

- Attends, tu veux que je sorte d'ici ?

- Oui, c'est urgent nous ne devons pas perdre de temps !

- Je ne suis jamais sorti, et comment veux-tu que je me déplace, mes jambes sont inertes.

- On va porter avec Mercredi ! C'est notre dernière chance, il faut que tu nous aide !

Il se traînait sur le sol jusqu'à moi.

- Je sens que vais me regretter !

Nous traversions la brume, nous retrouvons encore une fois dans une obscurité noire d'encre.

Les deux garçons se regardait face à face. Ils étaient à l'opposé l'un et l'autre. Léandre avait un corps chétif le teint très pâle, un regard sombre et des long cheveux noir ébène qui lui arrivait en dessous les épaules. Quant à Mercredi, il avait une carrure plutôt carrée, il était très impressionnant avec ses un mètre quatre-vingt-cinq, il avait une mâchoire carrée, des cheveux court mal coupé et un regard vert intense.

- On se connaît, je crois ? Affirma Mercredi en tendant une main.

- Oui, on sait rencontrer une fois, et ensuite je...

Léandre bassa la tête avec une mine triste.

- Bon je ne voudrais pas interrompre vos retrouvailles mais le temps presse !

Pour la remontée, Mercredi porta Léandre sur son dos. Nous lui expliquons notre plan en détail, il semblait plutôt perplexe.

Pour lui toutes les informations venant d'Alice était mauvaise. Alors créé un plan sur les fondations des dires d'Alice n'était pas vraiment une bonne idée pour lui.

Quand nous émergions enfin de la mine, le soleil était presque couché. Je sursautais en entendant un cri strident.

À l'entrée de la forêt, une silhouette immobile nous fixait. Je reconnaîtrais cette créature entre mille, Lilith avait lâché ses succubes !  

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