L'eau ruisselait sur la fenêtre de notre chambre. Ce matin le soleil ne s'était pas levé, ou du moins ses rayons n'avait pas transpercer les nuages.
Isabella dormait encore, emmitouflé sous sa couette. Seule une petite mèche rousse dépassait de la couverture qui se soulevait et retomber à rythme régulier.
Deux petits coups rapides frappèrent la porte, le son était minime et ne réveillais pas Isabella.
J'ouvris avec précaution la porte qui grinçait systématiquement. Albert, le dos voûté, attendait une main appuyer contre le montant de la porte. Il me tendit deux enveloppes de la main droite, il en avait une autre qui dépassait grossièrement de sa poche.
- Du courrier pour toi et Isabella !
Je les récupérais hésitante, et déposais celle adresser à Isabella sur son bureau. À peine partit, Albert fut remplacé par Tim encore en pyjama. Il me montra une enveloppe qu'il avait dans la main, et s'asseyait à côté de moi près de mon bureau.
Il ouvrit son courrier délicatement, et y sortit un joli papier blanc à bordure doré. Un sourire s'imprimait sur son visage encore embuée par le sommeil. Je regardais l'enveloppe, poser sur mon bureau parmi une dizaine de choses inutiles. Je reconnu l'écriture délicate de ma mère sur l'en-tête de l'enveloppe. À mon tour je la décachetais, elle contenait plusieurs feuillets blancs, dont une lettre que ma mère avait écrite.
Ambre, ma chérie,
Je sais que ce changement n'est pas facile pour toi, mais sache que ton père et moi avons fait ça pour ton bien. J'espère que tu pourras nous pardonner. Pour l'heure tu nous manque à tous. Un couvert à ta place est toujours présent quand nous passons à table, cela m'arrive parfois de t'appeler alors que tu n'es pas à la maison, Lana te réclame souvent, elle a d'ailleurs fait un dessin pour toi que tu trouveras dans l'enveloppe. Même le chat miaule à ta porte tous les matins.
Je t'ai aussi joint quelques photos de nous, pour pas que tu ne nous oublie et que tu te sentes entourer.
Sache aussi que tu n'es pas obligé de rester tous les week-ends à l'académie, ça ferait plaisir à la famille de te revoir.
À très bientôt j'espère,
Ta maman qui t'aime !
Ps: Je ferais des crêpes le week-end de ton retour !
Une larme silencieuse coulait le long de ma joue. Je sortis le dessin que m'avait fait ma petite sœur. Elle avait représenté deux maisons reliées par un arc en ciel. Dans la première qui était rose, elle avait représenté trois personnes, sous chacune elle avait marqué "papa", "maman", "Lana" à l'aide d'un pastel gras avec une écriture grossière. Dans l'autre maison elle m'avait représenté, un cœur dans la main.
Le cœur serré, je regardais ensuite les photos que ma mère m'avait envoyé. Elle datait presque toute des dernières vacances au bord de la mer. J'en pris une où je me beignais avec ma sœur et la scotcha sur le mur accompagné par le dessin.
- Ah j'ai presque le même ! M'indiqua Tim en tendant lui aussi un dessin.
Il jeta ensuite un coup d'œil sur la photo et se mit à rougir.
- C'est ta sœur sur la photo ? Demanda t'il timidement.
- Oui, elle s'appelle Lana. C'est aussi elle qui a fait le dessin ! Je vois que toi aussi tu as des frères et sœurs.
- Oui, on est six bientôt sept !
- Ah ! Oui quand même ! Tu es l'aîné je suppose ?
- Non, j'ai une grande sœur d'un an de plus !
Ses yeux pétillaient de bonheur quand il parlait de ses frères et sœurs. Ils devaient beaucoup compter pour lui. Il me raconta quelques anecdotes que seules les familles nombreuses connaissaient.
- Tim, pourquoi tu es ici ?
La bonne humeur sur son visage s'évapora en un instant. Voyant le malaise que j'avais procurer je me mis à rougir.
- Tu n'es pas obligé de répondre, tu sais !
- Non, ce n'est rien, ce n'est pas un secret. Je suis ici, car je ne m'entends pas vraiment avec mon beau père. Au moins, dans ce manoir, je n'ai pas à le croiser, avoua t'il en serrant les poings.
- Oui, enfin, croiser le comte n'est pas franchement mieux.
Il baissa les yeux sans rien dire, j'avais une fois cassé l'ambiance.
Isabella se réveilla avec un grognement d'ours mal léché. Elle se redressa dans son lit en regardant dans le vide. Sa tignasse ébouriffée lui retombait dans les yeux. Après quelques minutes d'absence, elle s'écria.
- Qu'est-ce que ce passe !? Pourquoi vous me regarder comme ça ?
- T'as du courrier ! Ajouta Tim en lui donnant l'enveloppe.
Elle s'empressa de l'ouvrir et la déchira en deux. Des boues d'enveloppes volaient au-dessus de sa tête.
En commençant à lire la lettre, son expression changea et des larmes coulèrent sur ses joues.
- Un problème ? Demanda Tim soucieux.
- Non, c'est juste que je devais rentrer le week-end prochain, c'est annuler. C'était important pour moi mais ma tante a trop de travail.
- Qu'est ce qui était si important ce week-end ? Demandais-je d'une voix douce
- L'anniversaire de ma mère, d'habitude on le fête pour lui rendre hommage, mais pas cette année...
Elle se dirigea en titubant vers la porte.
- Désolé, j'ai besoin d'être seule...
Elle sortit de la pièce dévastée, je me levais pour la suivre mais Tim me retint par le bras.
- Elle a besoin d'être seule, et j'ai une idée pour le mot de passe de son portable, essais la date de naissance de sa mère.
J'acquiesçais sans rien dire, pris le portable dans mon sac et l'allumais. Tim regardait attentivement ce que je faisais.
- Six caractères, tu connais son année de naissance ?
- Non, essaie Andréa !
- Andréa ?
- C'est le prénom de sa mère.
Je rentrais le prénom sur le téléphone. Il se déverrouilla immédiatement m'emmenant dans la page d'accueil où une photo d'un chaton blanc servait de fond d'écran. Je cherchais dans le répertoire de ses contacts. Ce fut vite fait, elle en avait huit. J'appuyais sur le profil de sa tante pour lui téléphoner.
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Le Manoir
ParanormalAmbre Meyer, 17 ans, vit depuis toujours dans les banlieues de la capital. Ses parents s'inquiétant de ses fréquentations, ne trouvent pas d'autre solution que de l'envoyer dans un pensionnait très éloigner de chez eux. En découvrant le pensionnat...