Chapitre 5

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Je restais silencieuse, toujours sous le choc de ce que je venais d'entendre. J'avais regagné la salle de classe, il restait une heure de cours. Une très longue heure d'Espagnol. Léo avait été surpris de me voir passer la porte, il avait ouvert si grand les yeux en me voyant que j'ai bien crus que ses globes oculaires allaient sortir de son crâne. J'avais emprunté une table tous au fond de la salle, le regard de la professeure d'espagnol me terrifiait. Encore plus après la conversation que j'avais surpris. Je ne voyais pas ce que j'avais fait de mal après tout. Mon cerveau tournait à plein régime mais pas pour le cours d'espagnol au grand dam de la professeure. Elle m'interrogea trois fois, aucun mot ne sortit de ma bouche. Ils restaient tous bloqué dans le creux de ma gorge.

Après de longues minutes d'ennuis et d'angoisse la sonnerie retentissais enfin dans la salle de classe. J'étais la première à me lever et à sortir, si bien qu'Isabella accouru et me retint par l'épaule pour me faire ralentir. Tim et Léo nous rejoignirent d'un pas lent. Une peur inconnue me tiraillait, je vis la même infirmière qui s'était occupé de moi entrer dans la salle de classe pour parler à la professeure d'espagnol. Les deux femmes parlaient calmement, je ne pouvais m'empêcher de les fixer. L'infirmière se retira et la professeure se retourna avec un air vicieux vers moi. Je sentis que mon cœur accélérait, ma cage thoracique était soudain trop petite. J'avais vraiment du mal à respirer.

- Ambre ça ne va pas ? Tu es toute blanche tout à coup ! S'inquiéta Isabella

Je me retins à son bras pour ne pas tomber. J'étais comme ensorcelé par le regard de cette femme, je ne pouvais détourner les yeux.

- Ambre ?

La professeure tourna enfin la tête. Je pouvais à nouveau respirer, je tombais à genou au milieu du couloir en haletant. Aspirant l'air par grosse goulée. Je me mis à tousser, couvrant mon cou avec ma main comme pour me dégager.

Isabella m'aida à me relever. Ses yeux était rempli d'inquiétude.

- Que du cinéma ! Grogna Léo en avançant dans le couloir.

Isabella n'accepta pas cette remarque et hurla contre lui. Il ne répondit rien mais me lança un regard glacé. Nous regagnons nos chambres dans une ambiance stérile. Je sentais des yeux se poser sur moi. Une dénommé Olga, la pionne charger de surveiller les dortoirs était assise sur une chaise juste devant notre chambre. Je baissai les yeux en passant devant elle, je savais qu'elle était là pour me surveiller.

Isabella entra la première dans la petite chambre. Je fermais la porte pour être enfin tranquille. En me retournant je découvris Isabella assise sur le lit, un air grave, des larmes coulaient le long de ses joues pour tomber désespérément sur ses genoux.

- Qu'est ce qui ne va pas ? Demandais-je un peu déstabiliser.

Son regard vide d'expression se leva vers moi.

- Ambre, tu devrais voir un médecin.

- Je t'assure que ça va !

- Non ! Elle se releva précipitamment en larme. Ma mère était comme toi, elle s'évanouissait sans raison valable et un jour à un simple rendez-vous de routine, le médecin lui a diagnostiqué une leucémie foudroyante ! Alors s'il te plaît va voir un médecin avant qu'il soit trop tard !

Je ne savais pas quoi répondre à temps tristesse et de chagrin. Je m'approchais d'elle et lui prit les mains. J'hésitais à tout lui raconter, le livre, cette mystérieuse Alice mais je me tue. Je ne voulais pas alourdir le far d'eau qui pesaient sur les frêle épaule ms de cette fille désespérée. Je la pris dans mes bras pour la réconforter.

- Je n'ai rien, je t'assure ! L'infirmière m'a juste diagnostiqué de la fatigue, rien de plus.

Je sentis les larmes traverser le tissu de ma chemise pour mouiller mon épaule. Isabella hoquetait dans mes bras. Elle était complètement déboussolée, si fragile, si vulnérables mais si gentille. Elle se calma un peu pour s'occuper de ses leçons. Elle resta muette jusqu'au dîner, les yeux rougies par le chagrin. Je mangeais en plein milieu d'une atmosphère frigide et glacial.

Léo me foudroyait du regard pendant que Tim, lui, l'évitait. Je coupais court au dîner et embrassai Isabella sur le front avant de m'éclipser.

J'étais enfin seule, je n'avais qu'une idée en tête, rejoindre Alice. Je me faufilais à travers les couloirs, une peur bleue me rongeais de l'intérieur. Chaque petit bruit, chaque voix que j'entendais me terrifiait, je restais pétrifié en espérant que personne ne me trouve. Je sentis l'adrénaline se diffuser dans mon corps et je comprenais ce que ressentait les cambrioleurs.

Je débouchais dans le petit escalier sans embûches, je descendis en direction du miroir. À sa hauteur j'hésitais à le toucher, je connaissais la douleur que cela procuré mais je laissai finalement ma main toucher la surface froide et brillante.

La morsure du froid.

La chaleur du brasier.

Et je me retrouvais de l'autre côté. Je restais un moment assis sur le beau parquet luisant le temps de recouvrer mes esprits. Alice m'observait une tasse fumante à la main. Elle but une gorgé avant de me saluer d'une voix noble. Ses cheveux étaient attachés par une magnifique épingle en jade. Ses yeux laiteux me donnaient toujours des sueurs froides mais ma curiosité l'emporta et je m'asseyais en face d'elle. Elle me servit une tasse de thé au saveur sucré.

- Je suis ravie de te revoir Ambre !

- Je suis venu dès que j'ai pu ! Je n'ai pas beaucoup de temps avant qu'ils se rendent compte que je me suis éclipsé, parle-moi de toi !

Son visage se crispa.

- Ils ont des doutes sur toi ?

- Oui, ils m'ont à l'œil. La dernière fois que l'on s'est vu, tu m'as demandé de t'aider, que dois-je faire exactement ?

Elle reposa sa tasse pour me prendre la main, une vague de froid me submergea.

- Je te demande une seule chose avant tout d'être prudente, il ne faudrait pas que ça ce reproduise encore une fois ! Pour recommencer retrouve les autres et je t'expliquerai tous cela après !

- Qu'est ce qui ne doit pas se reproduire ? Et les autres ?

- Comme je te l'ai expliqué nous sommes cinq dans ce cas, elle montra les lieux alentours, moi y compris. Pour le reste je te le dirais en temps voulu, il est encore trop tôt.

- Comment les trouver ? Pour toi, ce n'était que pure hasard !

Elle tourna la tête de gauche à droite en fermant les yeux.

- Il n'y a pas de hasard, c'est le destin qui t'as poussé jusqu'à moi, même s'il a été fortement poussé par Olympe. Tu peux t'aider du grimoire que tu as trouvé, toutes les réponses sont à l'intérieur ! Tu ferais mieux de partir maintenant.

Elle me raccompagna devant le miroir, il me restait tellement de questions à lui poser. Je ne savais rien d'elle, elle restait toujours un mystère. Il me fallait des réponses c'est pour ça que je devais lire à tout pris ce grimoire.

Je couru sans me retourner jusqu'à ma chambre. Isabella n'était toujours pas rentrée. Je sortis avec précipitation le vieux livre de mon sac et le posa sur mon bureau. Je feuilletais les pages une mystérieuse situation énigmatique m'intriguai.

La statue de la connaissance tu trouveras. Son regard te guidera.


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