Chapitre 28

71 14 1
                                    

Quand la sonnerie a retenti je m'étais empressé de ranger mes affaires, ce qui avait déclenché l'inverse, mon sac m'avait échappé des mains et mes affaires s'étalaient sur le sol. Je pestais intérieurement, mes mains tremblait ce qui n'aidait pas. Je me précipitais dans le couloir. Ce couloir qui rejoignait ma chambre ne m'avait jamais sembler aussi cours.

Je vidais mon sac sur le bureau et ne gardais que le grimoire, le remplis d'une trousse de premier secours, d'une lampe torche et quelques bricoles. Je récupérais des vêtements sombre dans la petite armoire, je les enfilais sans vraiment être convaincu de leur efficacité. Je m'attachais les cheveux en queue de cheval pour être plus à l'aise et éviter de les avoir dans les yeux. Mon corps entier tremblait de peur et d'empressement.

Je passais les deux bretelles de mon sac à dos. Me penchais pour faire mes lacets. Et d'un pas déterminé me dirigeais vers la porte qui s'ouvrit poussée par Isabella.

- Ambre je voudrais..., commença t'elle d'une voix timide.

- Je n'ai pas le temps, il faut que je file !

Elle me retint par le bras.

- Je voudrais m'excuser pour mon comportement ces derniers jours. J'ai reçu une lettre de ma tante ce matin, elle m'a expliqué que tu l'avais appelé pour lui dire de passer ce week-end avec moi ! Je suis vraiment désolé de t'avoir accusé enfaîte tu faisais tout cela pour mon bien !

Des larmes silencieuses coulaient sur son visage fin.

- Déjà oublié, il faut que...

- Je te serais reconnaissante à vie, si tu as une faveur à me demander je la ferrais avec plaisir !

Le temps ne jouait pas en ma faveur je devais arrêter de tergiverser.

- Écoute, c'est urgent, une question de vie ou de mort même ! Va dans la bibliothèque, la dernière ranger, il y a une statue, juste en face une grande étagère, tire le livre rouge vers toi ! Une porte va s'ouvrir, une fille vie à l'intérieur de cette pièce, elle s'appelle Olympe. Dis-lui que tu viens de ma part et que je l'attends devant l'escalier qui mène à la cave ! Tu peux faire ça pour moi ?

- Bien sûr mais...

- Pas le temps de t'expliquer !

Je détalais dans le couloir. Je connaissais le chemin par cœur ! Je passais devant la salle d'S.V.T. Pris le tournant à droite et continua tout droit sur cinquante mètres. Je déboulais sur le palier de l'escalier et descendis les marches de quatre en quatre. Je m'arrêtais quelques secondes devant le miroir d'Alice. Le plus compliqué restait à venir, je devais traverser l'intégralité des appartements du comte pour atteindre les escaliers de la cave. Je m'asseyais sur une marche d'escalier pour prendre mon souffle et attendre Olympe.

J'avais le regard rivé sur le miroir qui en apparence était tout ce qu'il y a de plus normal. Mais en m'approchant ce n'était pas mon reflet que je voyais mais le visage d'Alice. Je trouvais ça terrifiant. Je ne comprenais pas comment cela pouvait-il être possible. Ça restait pour moi un vrai mystère.

J'entendis quelque chose tomber dans l'escalier puis un râle de douleur. Très vite suivit d'Isabella.

- Olympe se va ? Soufflais-je pour ne pas attirer l'attention.

- Ouais, foutu jambes !

Isabella continuait de descendre les escaliers jusqu'à ma hauteur.

- Isabella retourne dans ta chambre c'est trop dangereux !

- Qu'est ce qui se passe, je ne comprends plus rien ! Et puis cette fille, elle a disparu d'un coup !

- T'inquiète tu t'habitueras, mais pour le moment fait ce qu'on te dit ! Grogna Olympe .

Isabella sursauta, elle se dévissais le pour essayer de voir d'où provenait la voie.

- Je te promets de tout te raconter en rentrant ! Mais je serais plus rassurée si tu rentrais tu comprends ?

Elle hésita mais finit par repartir la morale dans les chaussettes.

- Prête ? Demandais-je à Olympe.

- Prête !

Nous nous engageons dans l'appartement du comte tous semblait calme. Un peu trop même. La tempête Lilith n'était pas loin, j'entendais sa voix froide se répercuter sur les murs.

Nous avancions en catimini, je sentais le souffle d'Olympe dans mon cou. Comme à son habitude elle trébucha, elle emporta un tabouret dans son passage. Déclenchant un boucan d'enfers. Après ça Lilith allait forcément arriver. Je me précipitais dans un placard rempli de manteau et m'y enfonçais au plus profond.

J'entendis les cous de talon résonner contre le parquet luisant. Les voix me parvinrent en échos.

- Encore cette fouineuse, elle n'est pas loin je sens sa présence, si je pouvais mettre la main dessus ! Criais Lilith d'une voix sévère.

- De qui parler vous, madame ? Demandais Albert d'une gentillesse remarquable.

- Ne fait pas comme si vous n'aviez pas compris ! Je sais très bien que vous connaissez Olympe ! Qu'elle n'essaie pas de revenir, sinon ça finira mal pour elle.

Les voix se tue, je n'entendis plus rien.

Soudain les portes du placard s'ouvrir en grand, je frôlai la crise cardiaque.

- C'est moi, ils sont partis, vient !

Je sortis de ma cachette. Efficacement nous rejoignions l'escalier menant à la cave. Je sortis une lampe torche de mon sac à dos, et m'engouffrais dans l'obscurité environnante.

Les escaliers étaient humides et glissants, je ne me souvenais plus de ce détaille. La dernière fois j'avais fait ce chemin à quatre pattes. Olympe se fit encore avoir et trébucha l'emportant dans sa chute, je me retrouvais en bas de l'escalier en quelques secondes.

- Désolé...

Une force invisible m'aidait à me relever.

Une vieille ampoule nue grisaillait ne nous laissant peu de lumière. Des cris strident resonnait le long des murs. J'en avais la chair de poules. D'après mon ouïe ses cris venaient du bout du long couloir gris et monotone.

- Qu'est-ce que c'est ? Demandais-je d'une voix tremblante.

- Ne vaut mieux pas que tu saches !

- Très rassurant...

- Ne trainons pas, tu sais où est retenu Tim ?

- Dans une petite cellule sur notre droite.

Olympe soupira bruyamment.

- Maintenant que tu le dis je m'en souviens très bien !

Mon estomac se noua, je me demandais dans quel état j'allais retrouver Tim.

En ouvrant la porte en bois de la cellule, j'étais loin de me douter de l'horreur de la situation.

Le ManoirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant