Chapitre 6

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Isabella arriva quelques minutes plus tard. J'étais assise devant mon bureau, triturant dans tous les sens la mystérieuse phrase qui pour moi n'avait aucun sens. Mon cerveau était en ébullition. Isabella était assise sur son lit et me regardait d'un œil curieux. Elle resta muette un quart d'heure pendant que je m'arrachais les cheveux les yeux rivés sur le vieux grimoire.

Je me tournai vers elle, les cheveux hérissés, les yeux rougis par la fatigue et des cernes grosses comme des valises. Elle recula la tête en découvrant mon visage endolori par la fatigue. Je me frottai les yeux et me donna quelques claques pour me réveiller un peu. Un petit sourire s'installa sur les lèvres rosées d'Isabella.

- Ça te dit quelques choses « La statue de la connaissance » ?

Elle réfléchissait en se mordillant la lèvre inferieur.

- Non, rien du tout, désolé ! Tu as trouvé ça où ?

- Oh rien juste une vielle légende ! Et par tout hasard, il y a des statues dans l'établissement ?

- Euh...laisse-moi réfléchir...

Ses mains dansaient devant ses yeux comme pour se remémorer des pièces et des lieux.

- Alors si ma mémoire est bonne, il y'en a une devant les grilles, deux à l'entrée du cimetière, une à l'entrée du bois, une devant les escaliers dans le hall d'entrer et une dans le bureau du principal mais pour celle-ci je ne suis pas sur je n'y suis jamais aller ! Pourquoi ça t'intéresse ?

- Très bien merci ! A vrai dire... j'aime bien l'art en général alors tu vois les statues... et tout ça ! Mais j'ai rêvé ou tu as parlé d'un cimetière !

Isabella riait à l'éclat, elle se roulait en boule sur son lit. Je préférais la voir comme ça, le sourire aux lèvres. Elle se reconcentra, essuya ses larmes de joie avant de me répondre.

- Tu verrais la tête que tu fais ! Ne t'inquiète pas les morts vivants ça n'existe pas ! Et oui il y a un vieux cimetière derrière le manoir dans la forêt. Tu le verras demain en sport on passera devant.

Olga frappa à la porte pour nous prévenir du couvre-feu. Les lumières s'éteignirent une dizaine de minutes plus tard. Je souhaitais une bonne nuit à Isabella avant que Morphée ne s'empare de moi pour m'entrainant au pays merveilleux des rêves.

Isabella me réveilla avant même que le soleil soit levé. Je me frottais les yeux avant descendre l'échelle du lit superposé. Bizarrement il n'y avait pas de lumière dans la chambre. Isabella s'éclairait avec une bougie et tremblait comme une feuille. Je ne l'avais jamais vu aussi blanche. Elle fixait la porte qui était grande ouverte sur une épaisse l'obscurité.

- Qui y a-t-il ? Pourquoi il n'y a pas de lumière ?

Son regard restait fixé vers la porte.

- Je...j'ai peur...

- Peur de quoi ? Demandais-je en m'approchant doucement d'elle.

- Il y a eu un bruit, comme un cri étouffé, puis j'ai vu que la porte était ouverte, hors la porte est toujours fermé d'habitude !

Je passais ma main sur son épaule, elle sursauta.

- Ce n'est sûrement rien mais on peut aller voir ce qu'il se passe si tu veux !

- Ambre, il est strictement interdit de traîner dans les couloirs la nuit.

- Et bien si on nous trouve, on aura qu'à dire qu'on avait une envie pressante et qu'on rejoignait les toilettes.

Isabella hésita mais finit par accepter. Elle me prit la main. Nous déambulions dans le couloir éclairé à la bougie. Le parquet grinçait sous nos pas. Aucun signe d'Olga qui était censé surveiller les couloirs la nuit. Il n'y avait personne à part nous. Nous nous dirigions vers les toilettes. Isabella avait l'air rassurer, elle avait sûrement fait un mauvais rêve, quant à la porte juste un coup de vent. Les bâtiments était tellement vieux, qu'une vitre cassé ne m'étonnerait même pas. Arrivé aux toilettes nous faisons chemin inverse. Une faible lumière éclairait le bout du couloir, Olga pensais je intérieurement. Cette grosse femme brune ne disparaît jamais longtemps à mon plus grand regret. Je marchais en m'approchant de la lumière. Je sentis les doigts d'Isabella se serrer comme des griffes autour de ma main.

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