Chapitre 51

111 14 1
                                    

La situation était désespérée. Le miroir briser sur le sol, nous ne pouvions plus rien faire.

Lilith riait à l'éclat, elle changea soudainement d'expression en apercevant Arthémis. La jeune fille au regard pure ne fut pas perturbée pour autant.

- Je suis ravi de te revoir, maman !

Lilith resta figé. Arthemis se tourna vers son père qui était à terre.

- Je suis aussi ravi de te revoir. Sache que je ne t'en veux pas mais laisse ces jeunes gens filés, il ne mérite pas un tel sort !

- Ce que tu me demandes est impossible ! J'ai besoin de cette énergie pour vivre !

- Arrête de te faire du mal.

- Si je meurs, tu mourras aussi, ainsi que tous les autres. Nous sommes liés !

Arthemis se tourna tristement vers moi. Elle me semblait soudain plus humaine. Comme si la souffrance était un caractère qui rendait les gens humains.

- Partez avant qu'il soit trop tard, je m'occupe de faire diversion.

Je me précipitais vers Léandre. Lilith ordonna à sa chimère de m'attaquer mais Arthemis prit les devants, leva une main, d'immenses ronces encerclèrent l'animal et se resserrèrent sur lui l'empêchant de bouger.

- Partez ! Dépêchez-vous...

Arthemis leva encore une fois les mains, vers son père. Cette fois ci il fut projeté par une grosse bourrasque de vent.

Tim m'aida à soulever Léandre, nous avions chacun un de ses bras par-dessus notre épaule. On le tirait comme on put dans la forêt.

J'entendis soudain Arthemis hurler. Comment pouvaient ils s'attaquer à leur propre fille ?!

Trois succubes arrivèrent à notre rencontre. J'entendais la chimère de Lilith grogné et se rapprocher de nous. Malgré tous nos efforts nous étions trop lent. Les succubes se rapprochaient dangereusement de nous. Mon mollet me faisait souffrir, je n'arrivais plus à suivre. Je m'arrêtais à bout de souffle.

- Ambre qu'est-ce que tu fous ?! Il faut continuer !

- J'en peux plus...en plus les succubes nous traquent ! Elles attendent le bon moment pour nos sauter dessus et nous tuer !

Tim reposa Léandre sur le sol, je lâchais prise à mon tour. Les succubes nous encerclaient, elles n'étaient plus qu'à deux mètres de nous.

- Part avec Léandre, je fais diversion.

- Quoi !? Non, Ambre tu restes avec moi !

Nous n'avions aucune chance de survivre tous les trois. Je saisissais le visage de Tim et plaquais mes lèvres contre les sienne.

- Adieu !

Je m'élançais dans le bois en hurlant en espérant que les succubes me suivent. Ce fut un succès total.

Un flot de larmes se déversaient sur mes joues, Alice avait raison depuis le début !

Les succubes me rattrapèrent et me bloquèrent au sol. La douleur m'irradiait mais je n'arrivais pas à crier, je restais pétrifiée, j'étais comme prisonnière d'un corps qui ne répondait plus.

Lilith apparut dans mon champ de vision. Elle était couverte de sang. Elle intensifia la douleur tel que je perdis connaissance.

Je me réveillais attacher par les bras, suspendu dans le temple. La douleur était tellement insupportable que je ne pouvais m'empêcher d'hurler, au plus grand bonheur de Lilith. Celle-ci continuais de tracer des symboles sur le sol avec son propre sang, sous le regard impatient de son mari.

- Prête ma belle ?! Me demanda le comte avec un petit sourire moqueur. Moi je suis impatient de recevoir toute cette énergie qui s'écoule en toi !

- Allez-vous faire voir !

Il m'avait fallu un effort surhumain pour prononcer cette phrase.

Sans m'en rendre compte un flot de larmes se déversaient sur mes joues. Je n'avais jamais eu aussi peur de ma vie.

Je priais intérieurement pour que Tim et Olympe viennent me chercher mais je savais très bien que cela n'était que pure rêve.

Je levais la tête pour apercevoir une dernière fois les reflets de la lune, via l'ouverture dans le plafond. Elle était magnifique, elle scintillait d'un rouge sanguine. Ma sœur avait toujours rêvé de voir une lune comme celle-ci, j'espérais qu'où elle soit, cette lune se reflète dans ses yeux admiratifs.

Lilith entama une incantation, elle tremblait de partout, ses yeux roulaient dans leurs orbites.

La pièce s'assombrit soudainement, un vent glacial s'incrusta dans la pièce accompagnée d'un sifflement strident. Mon sang se glaça. Le comte s'approcha de moi, un linge à la main. Il y sortit un poignard torsadé sur le manche de deux serpents on or massif.

Un rictus féroce se forma sur son visage. Sans aucune hésitation, il leva le bras et me planta la lame en plein cœur.

Une douleur insupportable me coupa le souffle. Je sentis toute mon énergie quitter mon corps comme aspirer par l'ustensile soudain envahit d'une lumière fulgurante.

Je vis la silhouette d'Arthémis accourir vers moi au loin. Je ne pouvais dire si cette image était réelle. Le rire puissant du comte me vrillait le crâne.

Une puissante chaleur m'étouffa suivit d'un froid polaire puis je ne vie, entendis, ni ressentis, plus rien. 

Le ManoirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant