Les connards et moi. 22

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Juste quelques petites précisions.

Les salopards comme ces gars là, c'est quelque chose de pas simple avec moi.

Comme je disais précédemment, avec ma mère on vit dans un quartier assez "chaud" et il est pas rare d'être témoin d'agressions. J'en ai déjà vu une bonne douzaine depuis que je suis en mesure de comprendre ce qui m'entoure.

En général, ce ne sont que des petites embrouilles entre clans. Rien de bien méchant, en somme. Le problème, c'est que ces mecs se sont crus dans les banlieues nord de Marseille, là où les trafics de drogue et autres belles choses sont monnaie courante. Ici, ben ça se passe pas exactement comme ça. Certes il ya eu des trafics de deal assez importants, mais ça date. Sauf que les cas soc' l'ont oublié, que c'est de l'histoire ancienne.

Enfin bref.
Tout ça pour dire que les embrouilles du coin sont tout sauf crédibles.

Bon oké ya genre sept ans il y en a une une assez violente qui a conduit à la mise en détention de trois gars, mais c'est tout.

Et ya un an et demi à peu près, ma mère s'est faite agresser et on lui a piqué son sac.

Bon vous savez quoi, oubliez ce que j'ai dit. Il y a de tout, dans ce quartier.
Et en ce qui concerne le groupe qui est maintenant à mon niveau et qui s'est rassemblé autour de moi, j'espère qu'ils font partie de la catégorie dite "cas soc' mignons".

Je me recule jusqu'à buter le fourgon, tellement ils m'encerclent.

C'est hyper malsain.

J'espère qu'ils vont juste se foutre de ma gueule et me laisser partir.

Je les fixe un à un en essayant de cacher mon malaise, mais à voir leur expression ils sont fiers d'être tombés sur moi.

Putain.

- C'est quoi ton ptit nom, mademoiselle ? me demande un qui a un faux air de Ribéry.
-....
- On t'a posé une question, grogne son voisin, un blond trapu.
- Flavie.

Dans ces cas là, il est conseillé de ne pas donner son prénom. J'ai lu ça dans la plupart des guides de survie, espérons que ça me portera chance.

- C'est mignon, Flavie, remarque Ribéry. Et t'as quel âge, Flavie ?
- Pas besoin de lui demander, murmure gravement un voisin du trapu en louchant sur mes seins.

Ohoh.

Ça commence à pas sentir bon cette histoire.

- Laissez moi partir, je chuchote.

Crédibilité, zéro. Est ce qu'il existe des cours ou des endroits qui permettent de passer pour quelqu'un d'autoritaire...

Leur réaction ? Ils se foutent de moi et se rapprochent encore plus.

- Qui t'a dit qu'on allait te laisser partir, ma chaudasse ? me lance celui à la remarque sur mes seins. T'as croisé notre chemin, il est trop tard pour reculer...

Constatant que la situation est critique, je prends une décision improbable.

Dans mon sweat, j'avais laissé mon déo. Discrètement, avant que ça n'empire, je le débouche et appuie dessus, en visant les yeux de ceux les plus proches.

Profitant de ce moment d'inattention de leur part, je me mets à sprinter vers mon immeuble.
Sauf que je n'ai pas eu le temps de tous les toucher, alors cinq se mettent à me courser.

Cinquante mètres...
Trente...
Dix...

Mais celui que je reconnais comme étant le trapu m'attrape par les épaules et me bloque contre le mur.

- T'es qu'une ptite pute en fait, il me glisse entre deux respirations. Tu sais ce qu'on leur fait aux putes dans ton genre ?

Je n'ai pas le temps d'y réfléchir, parce que la porte de mon immeuble s'ouvre et un homme corpulent avec une imposante barbe en sort.

- Au secours ! je l'interpelle.

Il tourne la tête et voyant la situation, se dirige vers nous.

- Vous vous êtes pris pour qui, les mecs ? il dit de sa grosse voix. Laissez la tranquille.
- C' est une pute, on fait ce qu'on veut avec, rétorque le trapu.
- J'en suis pas si sûr. Dépêchez vous de la lâcher sinon j'appelle les flics.

Constatant qu'il est capable de le faire, le blond me lâche brutalement et se recule de quelques pas. Je me frotte l'épaule, parce que ce connard m'a fait bien mal.

- Cassez vous, menace une nouvelle fois l'homme de sa grosse voix. Vous avez vraiment envie que je vous nique vos daronnes ?
- Ça va aller merci, rétorque le blond entre ses dents.

Il se tourne vers moi et me lance avant de s'éloigner avec sa troupe :
- On se reverra, ma ptite Flavie.

Et hop, ils rejoignent les autres qui ont toujours mal aux yeux, et ils disparaissent tous de mon champ de vision.


- Ça va ?

Je lève le regard vers l'inconnu et je le reconnais aussitôt.

Claude.

Plus connu sous le nom de Deuklo.

Le troisième acolyte de Gringe et Orel dans Comment c'est loin.

Devant mon immeuble comme ça oklm.

Ils ont quoi à me poursuivre partout, les potes de mon père ??




Mon père et ses histoires à raconterOù les histoires vivent. Découvrez maintenant