Je me retiens pour ne pas aller la frapper.
Faire ça à Carlos. On ne pouvait pas faire pire.Oh ben si en fin de compte. Ça lui apprendra à ne pas avoir de faux espoirs.
Sauf que évidemment je ne vais pas lui dire ça maintenant.
- Fiona, il balbutie en ne la quittant pas des yeux.
- Ah, dis-je, elle s'est trouvée quelqu'un.
- Ferme ta gueule Alma.Oké d'accord.
Comme deux cons (manque plus que l'abri bus- c'était une vanne pourrie je sais) on reste plantés là à la regarder faire la belle devant son mec.
Tellement on est pas discrets elle finit par nous remarquer.Le regard qu'elle jette à Carlos me glace le sang.
Elle chuchote quelque chose au bel inconnu qui se retourne illico presto et se dirige vers vers nous, l'air fulminant.
- Putain ça sent pas bon, ai je le temps de dire avant que son poing ne s'écrase sur le nez de Carlos.
- Quand je te disais que t'étais pas discret.
- C'est pas le moment de me faire des remarques Alma.
- Je ferme ma gueule alors. Mais quand même je t'avais prévenu.
- Alma.
- Oui oui, mais...
- Alma bordel de merde j'ai compris maintenant. Et pis tu me pique là avec tes crèmes qui viennent de je sais pas d'où.
- Tu oses dire du mal de mes crèmes ? C'est le seul truc que ma mère achète qui marche bien, arrête de critiquer un peu oh. Il est bien pété ton nez Carlito.
- Chuut.Que j'explique la situation.
Le mec qui a agressé Carlos a cru sa connasse de copine, comme quoi mon meilleur ami était un psychopathe pervers qui la traquait tous les samedis matins et avait même essayé de la violer.
Pour ce qui est du pervers psychopathe, on repassera. Je sais pas où elle est partie chercher ça mais Carlos a pas du tout la gueule d'un pervers. Il ne ferait pas de mal à une mouche.
Si bien qu'il a rien dit quand le mec l'a frappé.
Quel fragile mon Carlos quand même.Par contre pour ce qui est de la traque, c'est pas complètement faux. Ce matin il portait des lunettes de soleil (dois je rappeler qu'on est en mars et qu'il faisait un temps dégueulasse... #crédibilité) et était habillé comme le cliché du détective dans les films mais remasterisé quand même : casquette plantée sur la tête, bombers noir, reste de la tenue sombre.
Et donc, j'ai crié "arrête" au mec, qui s'est arrêté donc, et j'ai bafouillé qu'on était des fréquentations de Fiona et qu'on ne voulait de mal à personne.
Il s'est foutu de ma gueule ce con.
Et il est reparti voir l'autre qui nous a bien jugés.Et la on est de retour sur Hérouville, chez moi, à essayer de soigner le nez de l'amoureux déchu.
- La réputation qu'on va avoir maintenant, dis je en étalant de la crème. Parce que évidemment, ça va pas rester dans l'ombre cette histoire. On va encore hyper mal nous regarder.
- Je m'en battrai les couilles.Je me fige.
C'est pas le genre de Carlos de dire ça.- Tu t'en battras les couilles ? Vraiment ?
- Ouais. Tu devrais faire pareil aussi. C'est pas parce qu'on est pas comme tout le monde qu'on doit se laisser faire, merde!Il balance son téléphone contre un des murs de ma chambre.
Pété le Samsung.
Comme son nez.- T'aurais pas...
- J'aurais pas dû je sais mais je m'en bats les couilles maintenant.
- Arrête de dire ça tout le temps steuplé t'es pas crédible.
- T'y connais quelque chose en crédibilité ?Il me dévisage avec dégoût presque.
Moi qui suis sa meilleure pote depuis si longtemps.
Moi qui ai subi ses sautes d'humeur, ses plans foireux, son amour pour une pute.- Tu sais quoi c'est gentil de m'avoir soigné mais je crois que je vais y aller Alma. Même si t'as été avec moi aujourd'hui t'as pas été à la hauteur d'une vraie pote.
Aouch.
C'est lui qui se prend un coup mais c'est moi qui ai le plus mal actuellement.
- J'ai essayé de te protéger, je réponds tout simplement. C'est toi qui a été aveugle.
- Mdrr mais t'y connais rien en amour, tu peux pas comprendre.
- J'en connais assez pour savoir où ça peut mener. Mon père peut témoigner, je réplique en serrant les poings.
- Ouais ben là il peut pas trop. Trouve d'autres arguments que ton père Alma.Là c'en est trop.
Mes larmes se mettent à couler d'un coup sur mes joues.
Mon corps est secoué de tremblements violents qui m'obligent à m'asseoir.Pourquoi c'est toujours sur moi qu'on renvoie la faute.
Pourquoi j'ai pas pu avoir de vie tranquille, normale, des amis, un copain, une famille normale.À la place j'ai une mère trop crevée, trop usée par la vie pour être une vraie mère, des gens qui ne perdent pas une occasion de se foutre de ma gueule, et un meilleur ami qui commence à me rabaisser à son tour.
- Pardon Alma. J'aurais pas du dire ça...
- Non t'aurais pas dû. Toi tu peux pas comprendre ce que j'ai vécu et ce que je vis aujourd'hui, tu peux pas comprendre que je suis pas bien à l'intérieur parce que je sais qui est mon père mais lui ne sait pas qu'il a une fille et ça me bouffe de savoir ça !!J'ai crié cette dernière phrase et j'ai oublié que ma mère était à la maison.
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Mon père et ses histoires à raconter
FanficTout le monde ou presque connaît Orelsan, le rappeur originaire de Caen ayant connu plusieurs polémiques par rapport à certaines de ses chansons. Tout le monde donc, sauf moi. Et pourtant je devrais. Parce que c'est mon père. #940 dans la catégorie...