Nueva Relación. 31

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Je viens me positionner à côté de mon père en lançant un petit sourire à tout le monde.

- Comment ça, tu t'es engueulée avec ta mère ? me demande mon père en fronçant les sourcils.
- C'est compliqué, dis je dans un souffle. On s'est vraiment pris la tête et... Elle m'a dit que si je partais, je ne la reverrai plus.
- Ah ouais c'est hardcore ça, remarque Gringe. Elle est teubé ta daronne.
- Parle pas comme ça de Judith, gronde Claude.
- C'est pas parce que t'as fait un gosse avec elle que c'est forcément quelqu'un de bien, rétorque Gringe. Jte conseille de faire gaffe, c'est une putain de faux cul.

Ils continuent à s'engueuler, tous les deux, tandis que mon paternel me fixe, l'air de se demander quoi faire.

- Elle t'a jetée, comme ça ?
- Ouais. Enfin, on s'est bien engueulé d'abord. Après, elle m'a dit que j'étais comme... Comme toi, pas une personne fiable, et qu'elle aurait mieux fait d'avorter, ça lui aurait évité plein de problèmes. Alors je lui ai répondu que je préférais partir plutôt que de cohabiter avec elle.
- Et c'est là qu'elle t'a fait le coup du "si tu pars ne reviens jamais"?
- En gros oui.
- Putain. Si elle avait été un mec j'aurais dit qu'elle avait pas de couilles.
- On peut le dire quand même... De toute façon, je n'ai pas envie de la revoir. C'était trop dur, avec elle en ce moment. J'en pouvais plus.
- Je comprends. Eh ben... En attendant de trouver une solution, ça te dit de venir chez moi ?



Je relève brusquement la tête.

Venir habiter avec lui...

Ça comblerait toutes mes espérances.


Je reste bloquée, tellement je suis émue.
Je suis une putain de fragile.

Voyant ma réaction, il esquisse un sourire gêné et passe sa main dans ses cheveux.

- Sois pas choquée hein, je propose ça comme ça...
- Je suis pas du tout gênée, je m'empresse de répondre. C'est... C'est avec plaisir.
- Avec plaisir, m'imite t il avec un sourire en coin. T'es bien une L toi.

Je le regarde, faussement outrée.
Il est qui pour se foutre de moi comme ça ?

Vu sa personnalité, faut que je m'y habitue je pense.

- Nan mais, je commence à dire.

Je suis pas crédible.

- Bon allez t'inquiète, je t'offre l'asile. File ton sac, il a l'air lourd.

Je retire mon sac à dos et il fait une grimace en le prenant à la main.

- Putain, t'as foutu quoi dedans ??
- Un peu de tout, j'avoue en rougissant. Beaucoup de bordel en fait...
- T'es bien une meuf toi... Nan mais, se corrige t il devant ma moue, le cliché quoi.
- C'est cela oui.

Gringe et Claude sont toujours en train de se chercher des poux. Pour les faire taire, Orel lance d'une voix forte :
- On se les gèle ici, ça vous dit on bouge ?
- Enfin, Claude va rester ici, il doit aller voir sa pouf, rectifie Gringe en lançant un regard noir à l'amant de ma mère.
- C'est pas la peine d'être désagréable comme ça, grommelle l'autre.
- T'as vu, me glisse mon père, c'est des gamins. Dans deux jours ils seront à une soirée, ils seront déchirés et ils auront tout oublié. La logique des êtres humains. Bon allez, Claude on te laisse là, courage pour la faire changer d'avis la Judith. Salut. Tu passes quand tu veux, à la maison.
- Ça marche, répond il en se dirigeant vers les escaliers. Au revoir, Alma. À plus Guigui.
- Putain, combien de fois je vous ai demandé de pas m'appeler comme ça, soupire Gringe en se massant les tempes. Ça m'a donné mal à la tête, tiens. Si j'ai bien compris, tu viens te taper l'incruste, Alma ?

Je rougis.

- Oui...
- Tu vois, je te l'avais dit, qu'on allait très vite se revoir.
- Ah bah pour le coup, oui, c'était rapide.

Tous les trois, on sort, et une fois sur le parking, je lève la tête vers notre étage.

Enfin, le nôtre...

Le sien, désormais.

Je fixe la fenêtre du salon, et j'ai le temps de distinguer un visage regarder dans notre direction, avant qu'il ne disparaisse.

Elle nous a vu.
Elle sait que je suis partie avec lui.



Une nouvelle période peut commencer.


Mon père et ses histoires à raconterOù les histoires vivent. Découvrez maintenant