Coup et blessures. 44

840 66 58
                                    

Je me prends plusieurs coups dans le ventre, dans les jambes, même une droite en plein dans la mâchoire.
Je cesse de me débattre et me laisse tomber au sol comme une pauvre merde.
Je passe mon doigt sur ma lèvre.
Elle saigne.

Putain.

Dans quel état vais je m'en sortir ?

Il n'y aura pas Deuklo cette fois qui va voler à mon secours. Soit je m'en sors, soit...

Soit je meurs sous les coups de ces abrutis.

Non.
Je ne peux pas crever comme ça.

Pas possible.

Une fois que je suis au sol ils passent aux coups de pieds dans les côtes. Je reste inerte, trop déboussolée par ce qu'il m'arrive.

Je ferme les yeux doucement.
Les insultes fusent encore autour de moi.
Je sens un pied me remettre sur le dos. J'ai l'impression d'être une vieille chaussette qu'on doit déplacer mais qu'on n'ose pas toucher tant elle a l'air de puer.

Je reste dans cette position, les bras en croix, les yeux fermés.

Silence.

- Les gars... Elle bouge plus.
- Eh grognasse, bouge ton cul là.

Rien que pour les faire flipper je ne réponds pas.
J'essaie également de respirer le moins possible pour ne pas me trahir. J'espère juste qu'ils vont être assez cons pour ne pas sentir mon pouls.

- Putain, Sam, on l'a tuée ! commence à paniquer l'un d'eux.

Je me retiens de ne pas sourire.
De toute façon, je pense que je ne vais pas pouvoir sourire avant un bon petit moment...

- Nan c'est pas possible, tente de rétorquer d'une voix grave le dénommé Sam, sûrement.
- Jsuis sûr qu'elle en fait exprès la gouine, balance le trapu.

J'entends qu'il sort un truc de sa poche et je me retiens pour ne pas me raidir.
Pourvu que ça ne soit pas un couteau.
Pouru pourvu pourvu.

- Bandes de puceaux vous attendez quoi pour la fouiller ? crache t il.

J'entends un flash d'appareil photo. Le bâtard, il m'a photographiée.

- Ça se fait pas de fouiller un mort.
- Mais on s'en bat les couilles mec, faut vérifier si elle cache pas de la thune avant de s'arracher. Ça serait con que les flics gardent tout pour eux nan ?

Silence.

Les autres ne doivent pas être vraiment d'accord. Ça m'arrange, s'ils pouvaient ne pas me tâter. Ça me trahirait.

- Nan mais les gars, lance quelqu'un d'une voix pas du tout rassurée. On... On l'a tuée !
- Azy on s'arrache les mecs.

J'entends des bruits de pas qui courent puis le silence envahit de nouveau la rue.

J'attends quelques secondes avant de me mettre à bouger. Je m'attends à ne pas pouvoir me lever, mais curieusement je ne sens pratiquement aucune douleur.

Logique ? Aucune.
Je devrais être à l'agonie, en train de me vider de mon sang.

Soit ces gars ne savent pas frapper, soit je suis une fragile.

Ou les deux à la fois, qui sait.

On va partir sur cette conclusion.

Ma démarche est quand même chancelante. Je suis obligée de me tenir aux murs pour essayer de ne pas tomber, les premiers pas.
Je passe le doigt sur ma lèvre, qui saigne toujours. Je passe ma main sur l'arrière de mon crâne, rien ne semble saigner.
Je bouge mes jambes, mes bras, balance mon bassin.
Je dois avoir quelques hématomes, mais rien de plus.
J'ai une chance de fou.

À tâtons, je cherche ma casquette, que le plus jeune a faite tomber, puis reprends ma marche.

Je regarde mon téléphone et constate en rougissant que j'ai deux appels manqués de Carlos et de mon père.
Pensant que celui de Carlos est plus important, je l'écoute.

"Alma, euh... Comment dire. Amélie et moi, on a décidé de se rencontrer ce soir. Je suis désolé, j'aurais dû t'en parler avant, mais ça te dérange si on remet ce qu'on avait prévu à demain ? Bon je te laisse, je la vois arriver là... Je vais peut être pécho ce soir ! Allez bonne soirée, bisous "

Ah bah d'accord.

Il m'aura tout fait le Carlito.

Celui de mon père maintenant...

" Je peux savoir où t'es ? Tu m'avais dit que tu passais une partie de la soirée avec tes potes et la deuxième avec l'espagnol là, eh ben figure toi que je viens de le croiser avec une autre nana. Il sait pas mentir Carlos, alors je veux savoir où tu te trouves. Et réponds moi fissa sinon je mobilise tous les flics de la ville. "

Ah...

Si je lui sors que je suis à Hérouville j'ai pas fini d'en entendre causer.

Je balaie le reste de mes notifications et décide de l'appeler.

Au moment où j'appuie sur le téléphone vert, une douleur me prend successivement à la mâchoire et aux côtes.
Putain. Peut être qu'ils n'ont pas loupé leur coup, finalement...

Je reste immobile quelques secondes, le portable allumé à la main.
Je sens que l'appareil se remet à vibrer.

Papa.

Je décroche illico et avant de me prendre une belle engueulade, je dis dans un souffle :
- J'ai fait une connerie... Je suis à Hérouville...
- T'es pas sérieuse ? Tu fous quoi là bas ? Me dis pas que t'es toute seule ?
- Si...
- Putaaaain, Alma, combien de fois on t'a dit de pas rester seule après 22h ??
- J'ai croisé des bâtards... Ils m'ont frappée...
- Pardon ? Hey, reste avec moi, reste avec moi, qui t'a fait ça ?
- Retrouve moi chez maman...

Je raccroche.

Direction mon ancienne maison et ma mère.
Espérons qu'elle n'est pas bourrée...




_________
Heeey
Je suis désolée d'être aussi peu active sur wattpad, j'ai plus trop la foi d'écrire en ce moment pour être honnête 😅
Je tiens à vous remercier chaleureusement (oui j'emploie ce mot) pour toutes vos vues, vos votes et vos coms, ils me donnent le sourire à chaque fois et je me rends compte que depuis que je partage ma fic sur wattpad je me sens mieux (bonjour la niaiserie mdrr)
Je sais pas si yaura un chapitre cette semaine, mais en attendant je réserve un triple update pour les 10k vues si ça vous dit 😄

Bonne fin de de week-end et bon courage pour la semaine pour ceux et celles qui ne sont pas encore en vacances... 😘

Mon père et ses histoires à raconterOù les histoires vivent. Découvrez maintenant