Mon père et ses histoires à raconter

Orel #4. 25

Alleeeyyyy on est parti pour le triple update 😏😏😂 profitez bieen les gens 2k vues ça se fête 😘
____________________

Ouch.

Me souvenir de tout ça, tous ces moments, tous ces fous rires, toutes ces engueulades, toutes nos réconciliations...
Ça me fout un coup au moral.

Judith, je l'ai vraiment aimée. Je l'ai aimée comme j'ai jamais aimé personne- même Capucine aujourd'hui, je suis pas sûr de la porter autant en mon cœur, même si Dieu sait que ma Capute c'est la femme de ma vie.

J'ai même pensé à avoir des gosses avec elle. C'est pour dire.
Je me souviens, juste avant que je la chope avec son amant, j'étais deter à lui dire que j'étais prêt à accepter les heures supp que proposait mon patron pour pouvoir gagner plus et acheter un nouvel appartement, avec plus de place si on se mettait à attendre un bébé.

Ça a bien foiré...

Tout a foiré.

D'un côté notre couple. Et tant mieux, parce que le coup de pute qu'elle m'a fait, j'aurais pas pu le supporter.

D'un autre, j'ai quitté mon job après ça et j'ai été dans la merde.

Et puis...

Et elle était enceinte sans même me l'avoir dit.

Je sais pas comment auraient réagi les autres, à ma place. T'as pas revu ton ex depuis plus de quinze ans, et un jour à un concert ya une meuf qui fait un malaise, qui te regarde dans les yeux, et tu te rends compte après que vous avez beaucoup de chose en commun.

Elle est pas folle, la vie ?

Aah, jte jure.

6h12 au réveil.
6 heures...

Des histoires à raconter.

Des histoires, j'en ai plein.

Mais j'ai personne à qui les dire.

À ma fille, peut être.

Ma fille...

Ah ouais non, c'est grave chaud de dire ça.

J'ai jamais pensé au fait que je pouvais avoir des gosses cachés. Et le jour où ça me tombe dessus, ben je suis pas bien.

J'ai une fille... Une fille qui me ressemble en plus. C'est tellement mon double que je suis obligé de la reconnaître.
Enfin, avant de la reconnaître faut que je la revoie, quand même.

Ah mais oui, son adresse. Je l'ai notée vite fait dans mon téléphone.
Je tâte les poches de mon jean, mais je constate qu'il n'y est pas. Gringe me l'a sûrement enlevé.

Je marmonne un léger "putain" et me lève du lit, cette fois deter à aller voir les mecs. S'ils sont toujours là.

Gringe est affalé dans le canapé.
Pour changer.
Il a les bras croisés et son bonnet tombe sur ses yeux.
Bon. Il dort.

Juste pour le faire chier, je m'installe doucement à côté de lui et lui gueule dans les oreilles :
- Sandwich piémontaise pas cheeeerr !!

Il sursaute, remet son bonnet en place, puis se tourne vers moi.

- T'es con.
- Ouais.
- Sinon ça va, t'as bien dormi ?
- Ma foi, oui. Très bien. Mais vous auriez pas dû me mettre dans ma chambre, j'avais pas envie de revenir ici tout de suite moi...
- Mec, t'es tombé comme une patate. On allait pas te traîner en boîte avec nous. Je te l'avais dit, que t'étais trop crevé. En plus tu prépares des projets solo là, faut que tu te ménages.
- Je sais me ménager t'inquiète pas.

J'ai à moitié faim, alors je me dirige vers la cuisine et ouvre quelques placards, à la recherche d'un truc mangeable. La voix de Gringe me parvient du salon :

- C'est aujourd'hui qu'elle arrive, Capu ?
- Ouais. Vers quinze heures je crois.
- Elle était partie où ?
- Slovaquie.
- Ah ouais quand même.
- Elle a rencontré Bella Hadid, elle m'a dit.
- Ah ouais ? Ya moyen qu'elle m'arrange un date avec elle ?
- Gringe, elle a plus de dix sept piges.
- Putaain vous abusez avec ça.

Je me prépare un bol de céréales Special K (c'est à Capucine à la base, et je me foutais beaucoup d'elle, jusqu'au jour où j'ai goûté à cette merde et que j'en suis devenu accro) et retourne dans le salon.

Gringe juge le contenu de mon bol et se met à bailler.

- Toi aussi t'es crevé. Ton album il est censé sortir quand ?
- Oula, parle pas de malheurs steuplé.
- Comment il va s'appeller déjà ? Enfant Lune nan ?
- Ouais c'est ce qui est prévu.
- Cool...

Pendant un moment on entend que mes bruits de mastication.

Et comme je déteste encore les bruits de mastication, surtout les miens, je me mets à parler la bouche pleine :

- J'aimerais bien la revoir, la gamine.
- T'as compris qui elle était, Orel ?
- Ça va, jsuis pas con.
- Oh... On sait jamais.
- Bâtard.
- Tu sais qui est sa mère, aussi.
- Oooh que oui.
-... Tu sais à quoi tu t'engages alors ?
- Bah ouais.
- Et comment tu vas faire pour la revoir ? Tu vas chercher sur internet ?
- Oh nan pas la peine, j'ai son adresse. Les pompiers ils lui ont demandé et j'étais là.
- Tu dis de moi que je suis chelou, mais putain tu t'es pas regardé.
- Enfin bref. Elle habite à Hérouville.
- ... Et ?
- Tu peux m'accompagner la voir ? Je voudrais bien revoir Judith, par la même occasion. Cette sale pute.