50 pour cents d'chance que j'sois l'père, j'étais prêt à l'faire, mais tu m'as piégé...
Plus j'écoute cette chanson, plus je me dis que c'est une mauvaise idée d'aller à ce concert. Mauvaise idée...
Purée! J'ai toutes ses chansons dans la tête maintenant.L'homme est parti avant que le tram soit arrivé à ma destination. Il a gardé se lunettes le reste du voyage. Peut-être quelqu'un qui voulait rester incognito.
J'ai quand-même noté qu'il était descendu aux Rives de l'Orne.
Avant de descendre, il m'a indiqué les différents tarifs pour le concert, et les critères qui faisaient des concerts d'Orelsan ce qui les rendaient légendaires.
Je vais demander à Carlos s'il est libre ce jour là. Enfin, je vais pas lui demander, soyons honnêtes, mais plutôt lui ordonner. Après tout ce que j'ai fait et que je fais toujours aujourd'hui pour lui, il me doit bien ça. Tant pis s'il préfère le flamenco. (#cliché)
Enfin j'arrive à la mairie de Caen. Il faut encore marcher pour arriver à la patinoire, mais je pense que après tout ça marcher me fera le plus grand bien.Putain. Il fait encore vachement froid, en ce début mars.
J'enfonce mes mains dans mon manteau et cache ma tête dans mon épaisse écharpe.
De 50 %, on passe à Perdu d'avance.
J'crois que j'suis perdu, j' crois qu'j'avance dans le mauvais sens
Bientôt 26 ans, en pleine crise d'adolescenceJe commence à me dandiner de façon chelou. Voyant que les autres passants me jugent, j'arrête, à mon grand regret.
Décidée à tout faire pour relever les détails de sa relation avec ma mère dans ses chansons, je me réécoute 50 %.
À quelques détails prêts, c'est l'histoire de ma mère et lui.
Pourquoi tant de haine? Il devait vraiment l'aimer. Et elle? Si elle l'a trompé, c'est qu'il devait y avoir de l'eau dans le gaz, tout de même.
Il faudrait que je retourne voir ma grand mère.
Avec toutes ces réflexions j'arrive enfin devant la patinoire.
Je suis rentrée une seule fois à l'intérieur. J'avais douze ans et j'en garde un très, très, très mauvais souvenir.J'étais avec trois filles. Trois filles qui aujourd'hui sont devenues de grosses... Voilà.
C'était un mercredi après-midi et elles n'avaient rien à faire. À cette époque je les fréquentais beaucoup, mais j'étais trop naïve pour me rendre compte qu'elles se moquaient ouvertement de moi et passaient leur temps à me ridiculiser.
Je me souviens encore de leur voix niaise quand elles m'ont demandé si je faisais quelque chose. "Tu veux bien venir avec nous à la patinoire alors ?"
Comme une conne j'avais dit oui.
Comme une conne j'étais rentrée vite fait chez moi pour demander de l'argent à ma mère et me sentais fière d'avoir enfin des amies.Comme une conne quand je suis arrivée avec elles là bas j'ai rougi devant les trois gars qui nous attendaient et ai fait semblant de ne pas écouter leurs remarques désobligeantes. "Pourquoi vous l'avez ramenée cette bouffonne là".
Et elles répondaient "mais non c'est pas une bouffonne elle est sympa. En fait on l'aime bien parce qu'elle nous aide pour les maths mdr"MDR ouais.
Toute l'après midi je suis restée seule, à me casser la gueule sur la glace, à retenir mes larmes, à penser à ma mère qui était contente de me voir entourée d'amies.- Ah ben t'as mis le temps !
Je sursaute.
- Putain Carlos. J'ai failli faire une crise cardiaque.
- C'est ça ouais. Ça fait deux minutes que t'es en plan au bout de ta vie là. Je m'inquiète. C'est pas le rôle d'un pote ça ?
- Le rôle d'une pote c'est pas non plus de se lever à 8h pour aller espionner une pute.
- Alma... J'aime pas quand tu la critique comme ça et le sais.
- Je dis que la vérité.
- Comme si... Ouais non rien.
- T'allais dire quelque chose.Carlos me regarde en voulant parler mais se retient au dernier moment.
- Carlos.
- C'est pas de famille en tout cas de dire la vérité.Et bim.
Prends ça dans la gueule Alma.
- Puisque t'abordes le sujet... J'ai croisé un mec chelou dans le tram.
- Il t'a pas fait chier au moins ?
- Naaan il était sympa.
- Bah quoi alors ?
- Il a vu que... J'écoutais Orelsan.
- AH.
- Et genre il m'a dit qu'il passait en concert dans deux mois...
- Sérieux ?? C'est trop bien !
- Et je pensais que c'était l'occasion idéale pour aller lui dire.J'entends Carlos pouffer de rire.
- Tu t'entends parler ?! C'est un putain de rappeur ton père, d'où tu vas aller lui parler comme ça au calme ?
Ah.
C'est pas con ça.- Mais... Genre avant d'aller lui parler et tout, tu veux bien venir avec moi au concert ?
- Ouais, parce que je voudrais voir ton daron au moins une fois dans ma vie.Je lui souris
- Je le savais que t'étais mon bro Carlito.
- Mais m'appelle pas comme ça steuplé ou je vais t'appeler Mcfly.
- Essaie pour voir.On rigole.
Et pile à ce moment là, on entend des éclats de rire et des voix se diriger vers nous. On se retourne vers l'entrée de la patinoire pour voir... Fiona au cou d'un putain de BG.
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Mon père et ses histoires à raconter
FanficTout le monde ou presque connaît Orelsan, le rappeur originaire de Caen ayant connu plusieurs polémiques par rapport à certaines de ses chansons. Tout le monde donc, sauf moi. Et pourtant je devrais. Parce que c'est mon père. #940 dans la catégorie...